Tardi, sa vie, son oeuvre ...

[Genug]

Message précédent :

pas voulu passer pour un vieux con

Trop tard !

[pajan]

[Le Tapir]

pas voulu passer pour un vieux con

Trop tard !

Ce qui est scandaleux, c'est que Pajan, dans la vraie vie, il se tient, mais ici , par contre, il n'a pas de scrupule à passer pour un vieux con! C'est dire ce qu'il pense de nous!!!

[pajan]

J'aimerais surtout que l'on rebaptise le sujet: Pajan, sa vie, son œuvre, ça au moins ça aurait de la gueule.

d'ailleurs suivez le lien et vous comprendrez mieux https://www.bdgest.com/forum/viewtopic.php?f=32&t=83404&p=4800831#p4800831

[Genug]

:doigt:

Même pas aïe mal.

[LEAUTAUD]

J'ai lu "Elise" il y a quelques jours, et cet album a réveillé dans ma mémoire une époque déjà lointaine qui s'est soudain mise à revivre.
D'emblée j'ai été frappé par la modestie de Dominique Grange, qui, bien que le récit soit parfaitement autobiographique, ne la met en avant qu'accompagnant les soubresauts militants de la période dans lesquels elle se fond : et c'est très exactement la bonne position pour rendre compte de cet ample mouvement de révolte par rapport auquel nous avons du nous positionner.

La guerre d'Algérie et ses horreurs furent une matrice majeure du rejet de cette société gaulliste qui avait succédée à la non moins calamiteuse 4ème République, ces évènements déclencheurs sont bien restitués, avec l'apport évocateur des dessins et compositions de Tardi, ça "sonne" juste à mes yeux.
La répression sanglante de la manif du FLN en oct 61 est largement documentée sur plusieurs pages, alors qu'à l'époque c'est surtout Charonne et ses suites qui avait tenu le devant de la scène politique (et médiatique) : le choix de Dominique Grange de privilégier la manifestation algérienne réprimée est décalée par rapport à la réalité de 1961 et sa perception, mais bien compréhensible car depuis l'évènement à été étudié, son importance historique réévaluée.
Toutes les étapes du mouvement social d'opposition au régime sont vues de l'intérieur, mais toujours dans un contexte restitué avec précision, nous suivons les engagements successifs de D. Grange avec un clair exposé des motifs qui nous la montre abandonnant une carrière prometteuse de chanteuse et comédienne pour ses combats engagés (jusqu'à "s'établir" en usine !)

Je n'étais pas maoïste mais j'étais présent à différentes phases (comme le centenaire de la Commune ou l'enterrement d'Overney). Cinquante ans après et fort de mes propres souvenirs, j'estime remarquable son refus constant de l'injustice sociale.
Ce récit sincère ,imagé dynamiquement par Tardi (et ce n'était pas gagné au vu du sujet), sera lu avec profit par des personnes de tous âges, il est le bienvenu dans la période foireuse actuelle, pas tant comme modèle à suivre que comme affirmation qu'une révolte est toujours possible, quelle que soit sa condition d'origine et aussi pesantes que soient les contraintes de tous ordres.
Une aventure individuelle, certes, mais bien inscrite dans un mouvement solidaire (dont les acteurs peuvent être très minoritaires, comme l'est la trajectoire militante de Dominique Grange qui s'achève dans la clandestinité)

J'ai toujours trouvé réjouissant et gratifiant que ce parcours ai débouché sur la bande dessinée (traductrice et rédactrice) qui fut aussi un vecteur culturel de la révolte de ces chaudes années. C'était notre monde.

[Cabarezalonzo]

Merci pour ce retour, ton témoignage s'appuyant sur le vécu de cette époque déjà lointaine.

La guerre d'Algérie et ses horreurs furent une matrice majeure du rejet de cette société gaulliste qui avait succédée à la non moins calamiteuse 3ème République, ces évènements déclencheurs sont bien restitués, avec l'apport évocateur des dessins et compositions de Tardi, ça "sonne" juste à mes yeux.

IVe République, qui n'en était pas moins calamiteuse et n'était au fond qu'une IIIe République bis, avec un système parlementaire pur et dur où le chef de l'exécutif était le président du Conseil.

Ce récit sincère ,imagé par Tardi, sera lu avec profit par des personnes de tous âges, il est le bienvenu dans la période foireuse actuelle, pas tant comme modèle à suivre que comme affirmation qu'une révolte est toujours possible, quelle que soit sa condition d'origine et aussi pesantes que soient les contraintes de tous ordres.

Je dois avouer que j'ai été bluffé. Je savais qu'elle avait quelques biscuits dans le domaine littéraire, la Dominique, mais là, pour le coup, elle s'en est franchement bien tiré. Bon, Tardi, nous l'avons compris à la lumière des interviewes, a tout fait pour que le pavé ne soit pas indigeste, car c'était le risque principal. Bravo à tous deux.

[Pardeilhan]

--- je n'ai pas connu cette époque et, après avoir écouté l'interview sur France Cul. (que j'ai trouvé trop court) du couple Thénardier et lu vos divers commentaires, l'ouvrage me tente décidément beaucoup.

Ma sensibilité me ferait plutôt pencher du "bon" côté des barricades, cependant, m'étant il y a quelques années documenté très longuement sur les tenants et aboutissants de la real politik des sixties (je ne lisais plus alors de BDs mais des vrais livres ), je ne puis m'empêcher d'entrevoir rue Gay Lussac l'ombre portée du sinistre Oncle Sam (que j'abhorre)... J'ai désormais un jugement plus nuancé.

Pour le cinéma de l'époque post 68 : "Moi Y en a Vouloir des Sous" de Jean Yanne (pour moi son meilleur film), avec ses irrésistibles chansons sur les musiques de Michel Magne

Pour la musique populaire : François Béranger "Tranche de Vie" > http://www.youtube.com/watch?v=x_w1haRwjhc

...Renaud a BEAUCOUP écouté Béranger.


.

[LEAUTAUD]

Merci Cabarez
(J'ai rectifié pour la 4è République, ça me piquait trop les yeux, on devrait toujours se relire. J'en ai profité pour saluer davantage le travail de Tardi, comme tu l'as fait)

[Genug]

je ne saurais trop conseiller d'aller aussi directement à la source, à savoir la biographie dont Jaenada reconnaît s'être inspiré et qui ne traite pas que du triple meurtre dont fut accusé Girard, mais de l'ensemble de sa vie, en balayant son œuvre (le biographe étant un prof de lettres, il ne pouvait s'empêcher de tisser les liens qui s'imposent). Roger Martin qui est un ami de Daeninckx précité.

Conseil suivi.

[Cabarezalonzo]

Bonne pioche et bonne lecture.

[pajan]

:ok: Merci pour ce retour, ton témoignage s'appuyant sur le vécu de cette époque déjà lointaine.

La guerre d'Algérie et ses horreurs furent une matrice majeure du rejet de cette société gaulliste qui avait succédée à la non moins calamiteuse 3ème République, ces évènements déclencheurs sont bien restitués, avec l'apport évocateur des dessins et compositions de Tardi, ça "sonne" juste à mes yeux.

IVe République, qui n'en était pas moins calamiteuse et n'était au fond qu'une IIIe République bis, avec un système parlementaire pur et dur où le chef de l'exécutif était le président du Conseil.

Ce récit sincère ,imagé par Tardi, sera lu avec profit par des personnes de tous âges, il est le bienvenu dans la période foireuse actuelle, pas tant comme modèle à suivre que comme affirmation qu'une révolte est toujours possible, quelle que soit sa condition d'origine et aussi pesantes que soient les contraintes de tous ordres.

Je dois avouer que j'ai été bluffé. Je savais qu'elle avait quelques biscuits dans le domaine littéraire, la Dominique, mais là, pour le coup, elle s'en est franchement bien tiré. Bon, Tardi, nous l'avons compris à la lumière des interviewes, a tout fait pour que le pavé ne soit pas indigeste, car c'était le risque principal. Bravo à tous deux.

Suis en fin de lecture et je dois dire que je suis également agréablement surpris car c'est très bien écrit, le dessin de tardi est remarquable dans sa reconstitution des différentes époques dans lesquelles on suit le personnage d'Elise.
par contre j'ai un bémol, il me semble que le récit aurait mérité un supplément d'âme

je m'explique

[Révéler] Spoiler:

j'aurais aimé en début de bouquin, un récit un peu plus fouillé sur les raisons pour lesquelles Elise bascule dans le militantisme, certes on en a l'ébauche avec le sentiment d'injustice de son père qui n'a pas pu poursuivre les études qu'il souhaitait à la sortie de la guerre, la prof de philo qui ouvre les yeux d'Elise sur certaines injustices, mais je ne ressens pas l'émotion dans tout ça et je me dis que quelqu'un qui a voué sa vie au militantisme, à la clandestinité parfois, à du vivre quelque chose peut-être de traumatisant pour ressentir autant les injustices de la société et du monde. j'ai eu parfois l'impression qu''Elise finalement est assez désincarnée dans la façon dont elle est représentée.

[Genug]

Tu oublies surtout de citer le livre/disque « Chacun de vous est concerné » qui a fait un bide retentissant et qui semble être la cause de sa rupture avec son éditeur historique. Tardi reprochant à ce dernier, qui n’avait pourtant pas grand chose à se reprocher, les ventes catastrophiques.

Peut-être aussi un peu la faute d'orthographe crasse en quatrième de couverture...?

[Jopo de Pojo]

Toute ressemblance (c'était en 1978...)

meme.jpg (67.96 Kio) Vu 1168 fois

[Le Tapir]

Excellent ! Merci!

[Horace G]

Excellent Jopo !!

J'ai repéré de mon côté ceci sur Twitter..

[Le Tapir]

Un peu déçu par la facture "légère" de l'intégrale "Stalag IIB"... J'eus aimé un relié à la place de ce broché, même si j'aime beaucoup la qualité ivoire du papier qui colle mieux à l'histoire que le papier "trop blanc" des eo. La tranche en rouge est pas mal aussi... Mais globalement c'est un ton en dessous des eo.

[vincecarter]

Je l'ai prise cette intégrale, pour quasi 500 pages, je trouve le prix très correct, le papier est de bonne qualité et le format tout à fait convenable. Il n'y a que cette couverture souple qui fait assez cheap.

Quand au contenu, du grand Tardi!

[Le Tapir]

Tout a fait. Même si je possède les eo, j'étais tout près de craquer devant ce missel rouge !

[Horace G]

Tout a fait. Même si je possède les eo, j'étais tout près de craquer devant ce missel rouge !

Y a-t-il des bonus par rapport aux EO ? (autres que la qualité du papier )

[Le Tapir]

Honnêtement j'en sais rien. Mais je ne crois pas.