Le seul conditionnement que j'avais, c'était 49 albums et des poussières (et oui ça compte).
Pour le reste, je ne suis pas du tout parti avec un a priori négatif, même si "Spirou à Tokyo" m'était tombé des mains, PSS et HQNVPM m'étaient parus suffisamment spirouesque.
En fait, sans être passéiste, sans refuser l'évolution, je voulais lire du Spirou. Mes posts allaient dans ce sens depuis les one shots; j'étais même partisan d'une collection "dark Spirou", un Spirou plus âgé, dans un futur pas si lointain, avec un Spirou en proie aux doutes, en réflexion, ou ... Tout est possible, du moment que cela s'inscrive dans un continuum, sans faire tabula rasa, sans se retrouver devant un étranger en lisant son histoire. Bref, en apportant quelque chose de plus à la série principale, quelque chose qui s'imbrique, mais quelque chose qui enrichit. Alors que là, sur le coup, on me propose un autre Spirou, comme si celui que je suis depuis des années n'était pas le bon. Le Spirou qui embrasse Seccotine, comme ça, d'un coup, ça ne marche pas car ce n'est pas le Spirou des 49 albums et parce que cet élément est amené tellement comme un cheveu dans la soupe que je ne peux y croire. Les grosses ficelles sont là pour s'en servir, dirait Van Hamme, et je suis d'accord avec lui pour autant qu'on puisse y croire un instant. Le coup du Fantasio qui s'en retourne pour de nouvelles aventures comme si c'était normal, ça ne tient pas debout. Le coup de la "Miss" mariée avec ... (allez, pas de spoilers?), je ne parviens pas à y croire.
En faisant un // comme Actuabd, le Spirou de Bravo justifie tout ce qui vient après son histoire, celui de Morvan&Yann démonte tout ce qu'il y a avant. Et là, impossible d'y adhérer.
Bien sûr, on est conditionné par ce qui est sorti avant, c'est le principe d'une série mythique. Si l'idée était de choquer les habitués, ceux qui veulent bouleverser cela ont-ils leur place dans la série principale?
L'intention était sans doute louable, honnête, tout ce qu'on veut, mais ce scénario ne tient pas dans la série. Même MQR, qui a d'indéniables qualités malgré l'ovni, rentre mieux dans la série car on peut le voir comme un rêve (bords noirs, sujets et dessins plus réalistes, "one shot"). Tandis qu'ici, par son retour dans les albums précédents, le 50 s'ancre dans une certaine réalité (ces histoires ont existé), même rocambolesque. Et voilà tous les paradoxes qui le rendent incompréhensibles et inimaginables (Si ce Spirou revient dans ses histoires, c'est bien le Spirou qu'on a connu, mais on nous le change, on le rend fougueux pour embrasser une fille, on l'a vieilli, on ne sait plus l'âge de Pacôme, on ... je ne sais plus).
Un héros dans lequel je croyais et qu'on m'a enlevé. Voilà pourquoi j'ai la dent dure sur cet album. Je souhaite que les repreneurs balaient en une case, une page maximum, ce cauchemar.
(oui, je sais, ce n'est que de la bd. )
[:ludicogne:2] [:ludicogne:2]
Je ne trouve rien à redire, à part sur a création d'une NOUVELLE série parallèle.
On s'en sortirait plus, si on devait sortir une nouvelle série parallèle à chaque nouveau délire d'auteur...
Spirou en proie au doute, plus âgé, dans un futur proche, on peut déjà très bien le faire dans la série de One Shots! (où tout est permis, c'est le principe même.)
Tome et Janry avaient déjà amorcé un virage, avec Luna et Machine qui rêve, où Spirou devenait plus "adulte" en ce sens que les charmes de luna ne lui étaient pas indifférents (faudrait être difficile), et qu'il s'est avéré capable de se fondre dans une ambiance très noire aux prises avec des délinquants high tech qui clonent à tout va.
Le truc, c'est que Tome ne faisait rien au hasard : ses histoires étaient remarquablement bien construites, crédibles, dosées au milligramme, ce qui fait que la mayonnaise a pris. MAIS SURTOUT : Tome a toujours pris soin de prévoir une porte de sortie où un nouvel album plus dans la grande tradition soit toujours possible, sans troubler la cohérence de l'ensemble.
Et là Horto a raison : Ce dernier album accumule TROP de bouleversement à Spirou pour que la cohérence de l'ensemble soit assurée (Les âges, notamment, sont certainement le centre du problème), le pompon de la pomponette étant cette fin qui ne peut MEME PAS servir de porte de sortie pour s'assurer que la suite, elle, au moins, soit cohérente.
Alors voilà, j'espère que le prochain scénariste aura une sorte d'idée de génie pour revenir à une situation "viable" et se débarrasser de cet héritage.
Ce qui me fait le plus marrer, dans tout ça, c'est la toute dernière réplique de Spirou (le vieux) :
"C'est reparti"!
tu parles!