scubby a écrit:arnaze a écrit:Blizzard_aok a écrit:Rhooooo quel mauvais esprit!
Sans doute. En tout cas pas dans l’esprit bobo ecolo donneur de leçons et pensée unique. Dans l’esprit de Jacobs, novateur, brillant, subtil et
jamais dans l’air du temps. Pour ceux qui dans ce post semblent l’ignorer, le créateur de la série...
L'ombre de la folie de la 2e guerre mondiale et des bombes atomiques marque en partie l'oeuvre de Jacobs donc dire que son esprit n'est jamais dans l'air du temps, c'est de la mauvaise foi.
Quand à un scénario basé sur l'écologie, c'est quoi qu'on en pense une des plus grandes menaces qui nous pend au nez, donc je le prends de façon positive avec un dénouement que j'aimerais personnellement bien vivre. Je n'y percois nullement de moralisme ou de pensée unique; peut-être parce que je fais partie du groupe de ceux qui sont persuadés que la terre est condamnée.
Faire abstraction de tout contexte politique, environnemental ou géostratégique est très bien, mais on tend ensuite à tourner en rond et à s'autocarricaturer (et d'introduire un Olrik..). Introduire de tels éléments à dose homéopathique comme dans ce B&M n'en fait de loin pas un pamphlet écologique; le scénario fantastique reste indisctuablement la trame principale. Et il est pour moi dans un degré d'improbabilité dans la lignée du piège diabolique ou de l'énigme de l'atlantide.
L'élément qui m'a le plus titilé en revanche est l'évoluation de la relation entre B et M.
Bref, j'ai beaucoup apprécié ce volume HS.
Effectivement, Jacobs parlait de son époque, il n'était pas hors du temps. Et il y avait généralement une morale à la fin de l'album.
Moi aussi, cette froideur entre B & M m'a gêné. Si l'histoire du "dernier pharaon" s'inscrit dans la continuité des albums, cela n'a aucun sens. La lâcheté de B m'a aussi embêté, alors que c'est une homme d'action ; là, il envoie M seul au casse-pipe. Pour un enjeu d'une telle importance, ça n'a aucun sens.
Bon, de toute façon, c'est du Schuiten, et c'est ça qu'on a du mal à encaisser, je pense.
On s'est imaginé que Schuiten allait s'effacer derrière la série, mettre son talent de graphiste au service d'une oeuvre culte, et il a fait du Schuiten. Pas quelque chose d'affreux, car du Schuiten c'est pas rien. Mais pas du Jacobs. Différent.
Est-ce que les lecteurs auraient apprécié que Jacobs fasse du Schuiten ?
Pas plus, je pense, car ces deux auteurs ont chacun un univers qui leur est propre, et très fort.
Et, pour Jacobs on a déjà pu le constater, qui n'accepte pas l'à-peu-près ("les 3 formules du professeur Sato 2", par bob De Moor, pourtant dessinateur d'exception mais dépassé sur cet album)