Vicomte64 a écrit:Eh bien moi aussi, j'ai bien aimé cette histoire
Le dessin s'améliore, on est déjà loin des simples esquisses du premier tome,
et l'intrigue m'a semblé bien menée.
j'ai lu par ailleurs quelqu'un qui trouve que le racisme est outrancier et insistant, voire ridicule dans cet album.
Je peux témoigner, quitte à choquer, de mon enfance dans les années 60.
A l'école primaire, on me disait "il faut dire un nègre, pas un négro, négro c'est une insulte, nègre c'est bien".
Ou ce propos de ma mère "Ne te mets pas à côté du petit XXX... en classe
moi "mais maman, c'est mon copain"
ma mère "tu sais, les noirs, ça sent pas bien bon".
Voilà pour ceux qui ont des doutes.... c'était vers 1968, dans mon école à Salon de Provence...
Juste quelques exemples qu'on a du mal à croire aujourd'hui (hélas, ce ne sont pas les seuls)
Il est bon parfois de revenir à une réalité oubliée ou que les plus jeunes n'ont pas connu, simplement pour dire "plus jamais ça".
Vous généralisez votre cas particulier.
D'abord, né en 1970, à Paris, je n'ai absolument pas votre vécu. dans mon école, il y avait déjà de la mixité, entre français de souche, arabes, yougos et noirs, dans ma classe, et je n'ai jamais entendu le mot "nègre" ou "bougnoule" (que j'exècre, à titre personnel ; je ne les emploi jamais) .
Je pourrais aussi en dire sur notre époque.
Ma propre femme, algérienne, déteste les chinois, les serbes et les polonais, par exemple.
Les chinois, elle les appelle les "putain de chnaoua" (c'est, je crois, leur nom en arabe algérien), et elle en parle comme on fait parler les racistes blancs de fiction des noirs et des arabes (pas en bien, donc).
En 2021.
Est-ce que je peux en déduire que notre époque est plus raciste que les années 70 ? Ou que les algériens sont racistes ?
Je ne pense pas. Cela traduit surtout le fait que les chinois colonisent peu à peu l'Afrique, comme ils sont les fossoyeurs des emplois français, et que cela créé des tensions.
Je vais vous donner un autre exemple, plus parlant à mes yeux.
Au début des années 90, lorsque j'étais scout, j'ai fait un camp scout en Italie. Dans le groupe, il y avait 2 noirs (un antillais, un tchadien). dans les rues de Milan, les italiens nous arrêtaient pour discuter et se faire prendre en photo avec nos potes noirs. Pour de vrai.
Aujourd'hui, les choses ont bien changé. Des manifestations ont lieu, pour demander l'arrêt de l'immigration africaine dans le pays. Est-ce que les italiens étaient moins racistes avant que maintenant ?
Non, simplement, ils ne vivaient pas dans le même contexte.
Dernier exemple, lors de mon service militaire, en 1995, je me suis retrouvé au sein d'une unité ou des jeunes de banlieues d'origine immigrée cotoyaient, pour la 1ère fois de leur existence, des français de souche comme moi. j'ai beaucoup discuté avec mon binome, un français d'origine algérienne, et quand il a su que j'avais eu une éducation catholique (catéchisme, aumônerie, scoutisme) et que j'allais à la messe tous les dimanche, il a fait un lien étrange avec le Front National et l'extrémisme et le racisme. Pour lui, ça allait de pair.
En fait, il avait ses propres préjugés, du racisme anti-français de souche finalement. Un racisme qui s'est depuis transformé, dans ces populations, en repli communautariste, terreau de l'islamisme.
Notre service militaire en commun avait permis de lui ouvrir les yeux et de changer d'opinion sur les français, mais la fin du service militaire ne permet plus ces rapprochements, et on en voit les conséquences directes dans les quartiers "sensibles"...
La France des années 60-70 n'était pas plus ou moins raciste que celle de maintenant. Comme les blancs ne sont pas plus ou moins racistes que les autres. Mais la subtilité n'est pas vraiment le fort des auteurs de fiction, visiblement...