Macherot ne semble effectivement pas avoir abordé dans ses interviews cette censure dont il a été victime...
Sibylline et l'imposteur appraît dans le n° 1488 du 20 octobre 1966 et s'achève avec le n° 1497 le 22 décembre 1966.
La parution dans l'album n°2 (Sibylline en danger)s'effectue en janvier 1968 ( dépôt légal).
Il paraît donc évident que le travail de réécriture s'est produit dans le courant de l'année 1967, à l'époque où Yvan Delporte est encore ( mais en sursis, il sera viré l'année d'après)le rédacteur en chef du journal de Spirou. Avouons que nous avons du mal à l'imaginer en censeur....
Question : qui a la responsabilité de l'édition des albums en ce qui concerne leur contenu ?
Charles Dupuis intervient-il dans le processus ?
Lorsqu'on se rappelle l'extrème attention qu'il portait à son journal, ses idées réactionnaires et conservatrices, et sa trouille d'une possible censure des albums en france ( son plus gros marché)par la Commission de surveillance instaurée en 1949 et toujours active, je le mets en tête de ma liste des suspects !

Pour mémoire n'oublions pas qu'une censure de même nature avait frappé "Le chinois à deux roues" ( prépublication la même année que le Sibylline et l'imposteur, et album en 1967). La mention de " cigarettes à l'opium" avait été modifié en "cigarettes en papier de riz"...
Le censeur est-il le même ? J'ai tendance à penser que oui ( je n'imagine pas Tillieux s'auto-censurant).
...esprit de Charles Dupuis, es-tu là ?....si tu es l'auteur du forfait, tape deux coups sur la table tournante...








Le conseil de Genug de tenter, en attendant une hypothétique réédition, un moyen d'approche certes moins satisfaisant, mais à vil prix (6 euros + port), ne semblait donc pas absurde.
C'est moche et accessoirement la narration s'en ressent. Il y a ainsi régulièrement des petites cases faisant office de "bouche trou", avec des bouts de décors ou des personnages, qui sont très vraisemblablement des vestiges de cases plus importantes. Il y en a même une où on voit encore clairement le bord d'un phylactère, dont l'essentiel n'a pas survécu au massicot fou. Ailleurs, une case allongée a manifestement été découpée en deux pour être répartie sur deux lignes ; Chaminou écoute Zonzon alitée : en haut, on a Zonzon qui parle et un bout de Chaminou ; en-dessous, Chaminou complet, écoutant silencieux, avec la "fin" du décor derrière lui, puis prenant la parole à la case suivante. Il y a aussi un cas où je me demande si une case silencieuse n'est "tout simplement" pas un montage reprenant les personnages de la case "suivante", avec un décor ajouté là où il était censé être caché par la bulle.![Enerve [:bdgest:2]](./images/smilies/bdgest2.gif)





