Ben les amis je suis couvert de poussière après une expédition dans un lieu digne de la documentation de Gaston, à savoir les centaines de cartons de mes collecs ! Heureusement, j'avais noté soigneusement le contenu de chaque carton ( 600 !) et les avais tous numérotés !
Seul petit problème , je ne les ai pas rangé dans l 'ordre numérique, et donc c'est le bordel!
J'ai retrouvé la lettre de Macherot néanmoins, dont voici la teneur:
R. Macherot
21 Xhavée
4803 POLLEUR
Belgique
Le 13.2.78
Monsieur ,
Merci pour votre gentille lettre .Elle m'a fait grand plaisir.
Je dois vous avouer que mes histoires n'ont jamais eu un grand succès auprès du public et particulièrement chez les jeunes de 10 à 20 ans.
Mes histoires sont trop " enfantines" paraît-il .
Les albums " Chloro contre les rats noirs" sont épuisés mais l'année dernière un particulier , Boris Novak ( chez "Chlorophylle", rue Hôtel des Monnaies à Bruxelles ) a réédité ce titre en noir et blanc et à 2000 exemplaires, je crois.
Il en possède peut-être encore.
Par contre les Editions du Lombard à Bruxelles vont rééditer très prochainement ( en couleurs ) " Chlorophylle et les conspirateurs " .
Quant à Dupuis , j'ignore quels sont ses projets.
Quant à la suite de Sibylline , j'y pense avec un jeune scénariste , vaguement...
Bien cordialement
R.Macherot
L'écriture de Macherot est très large ( huit mots seulement par ligne !).
Il a dessiné au stylo-bille bleu un très joli Sibylline et Taboum , tout souriants et tenant des fleurs, ce qui contraste assez avec la tonalité désabusée de la lettre. Courte mais très informative, cette dernière nous annonce la réédition de Chloro et les conspirateurs( ce sera en 1978) massacrée comme l'on sait ! Pour Sibylline j'aime assez sa phrase sur le renfort d'un jeune scénariste( ce qui se fera bien plus tard), et son "vaguement...": qu'ils pèsent lourds ces points de suspension !
Pour mieux comprendre son jugement sur son insuccès du fait d'histoires trop enfantines, il faut le resituer dans le contexte de ces années 70 où la bande dessinée adulte avait le vent en poupe et tuait le père ( cf: épisode Goscinny, pour faire bref). S'y ajoute chez Raymond un caractère dépressif par moment , et toutes les avanies éditoriales que l'on sait...