RoryG a écrit:[...] Dans mon cas, j'accumule les disques, les livres, les BD et (dans une moindre mesure) les guitares mais je considère que je ne collectionne que les BD.
LEAUTAUD a écrit:Sur ce que DHT nomme " vie de l'auteur " , c'est plus simple : tout élément biographique mène à tel ou tel aspect de l'oeuvre , je suis donc preneur. J'ai ainsi constitué une bibliothèque de près d'un millier de livres et magazines spécialisés sur la Bande Dessinée , dont beaucoup d'interviews qui abordent peu ou prou des considérations très personnelles sur le parcours des auteurs .
Que l'oeuvre stricto-sensu voisine avec cette documentation périphérique fait , à mes yeux , la valeur de ma bibliothèque , qui est celle d'un passionné et d'un collectionneur .
nutestla a écrit:Phorelib a écrit:quand je vois que des gens ont 2000 Bd et plus, je me dis, mazette, ils habitent des chateaux?
Vu le prix de l'immobilier chez moi, je peux te dire qu'il ne faut pas un chateau pour stocker 2000 BDs: ça tient sur moins 2 m2 de surface au sol !
zourbi le grec a écrit:Je pense que je suis plutôt d'accord avec DHT (si j'ai bien saisie sa pensée ) car la biographie d'un auteur n'expliquera jamais entièrement l'oeuvre de l'auteur même si elle en est le terreau. En général, l'oeuvre dépasse l'artiste (comme on a dit par exemple que Tintin dépassait Hergé) et il vaut mieux faire des analyses pointues de l'oeuvre sans trop se soucier de l'homme qui est d'une certaine manière et sans provocation aucune, accessoire
LEAUTAUD a écrit:Tu vas te faire maudire par les auteurs et toute la confrérie littéraire , toi !
Personne ne minimise l'importance du parcours personnel de l'auteur dans sa création , depuis belle lurette ( dixit Gotlib ).
Lire Hergé sans connaître sa vie est une mutilation pour l'amateur de l'oeuvre . Il est certes possible de lire ces albums sans rien connaître de l'auteur , mais si , comme tu l'écris " il vaut mieux faire des analyses pointues "de celle-ci , on aborde nécessairement cette dimension intime . Georges Remi dans son environnement du journal le Vingtième siècle , André Franquin dans la maison de Jijé après-guerre , E.P. Jacobs aux prises avec ses problèmes sentimentaux , Jean Giraud dans son processus de rupture avec le Pilote de Goscinny , la jeunesse de Hugo Pratt en Afrique mussolinienne , autant d'évènements et de contexte privés qui sont aux sources de l'oeuvre .
Le nier est non seulement stupide , mais appauvrit la lecture .
LEAUTAUD a écrit:Il existe plusieurs types de lecteurs et de lecture , bien sûr , et à chacun ses plaisirs .
C'est comme le vin , tu peux tout à fait déguster un bon cru en ignorant tout de son histoire , il n'en est pas moins bon. Est-il meilleur pour le connaisseur ? Pour moi , sans aucun doute.
Les avantages relevés par DHT sur une supposée probité d'approche d'une oeuvre en faisant abstraction de tout ce qui n'est pas elle me fait doucement rigoler , surtout lorsqu'il convoque Roland Barthes ( ce qui ne ferai pas plaisir à l'un de ses élèves , chroniqueur assidu de l'homme Hergé , j'ai nommé Benoît Peeters ).
Mais je suis en accord parfait avec DHT et l'ami Zourbi : tout est affaire de choix et de moyens en la matière.
zourbi le grec a écrit:
Et en quoi les problèmes sentimentaux de Jacobs t'ont fait apprécier son oeuvre ?
LEAUTAUD a écrit:Lire Hergé sans connaître sa vie est une mutilation pour l'amateur de l'oeuvre . Il est certes possible de lire ces albums sans rien connaître de l'auteur , mais si , comme tu l'écris " il vaut mieux faire des analyses pointues "de celle-ci , on aborde nécessairement cette dimension intime . Georges Remi dans son environnement du journal le Vingtième siècle , André Franquin dans la maison de Jijé après-guerre , E.P. Jacobs aux prises avec ses problèmes sentimentaux , Jean Giraud dans son processus de rupture avec le Pilote de Goscinny , la jeunesse de Hugo Pratt en Afrique mussolinienne , autant d'évènements et de contexte privés qui sont aux sources de l'oeuvre .
Le nier est non seulement stupide , mais appauvrit la lecture .
LEAUTAUD a écrit:zourbi le grec a écrit:
Et en quoi les problèmes sentimentaux de Jacobs t'ont fait apprécier son oeuvre ?
Parce que Olrik m'a toujours intrigué.
La réponse est dans ce livre cher Zourbi
LEAUTAUD a écrit:Je m'en voudrais de faire de l'élitisme . Connaître le parcours personnel d'un auteur n'est pas une nécessité , et de chacun selon ses envies dans ce domaine , on est d'accord.
Je m'étonne simplement de ce manque de curiosité puisqu'amateurs passionnés nous sommes sur ce forum , et je me rappelle avec quelle émotion j'ai découvert les premiers Cahiers de la BD et Phenix offrant enfin un éclairage sur ces mystérieux artistes qui nous enchantaient sans que nous connaissions bien souvent jusqu'à leur nom.
Quel bonheur ce numéro 21 des Cahiers sur le grand Raymond Macherot dont l'interview nous révélait la sensibilité à la nature et le désarroi face à la cruauté du monde , que nous avions perçus dans l'oeuvre sans bien en comprendre les ressorts . Macherot était un fabuliste lucide , et l'interview empruntait pour nous le chemin escarpé parcouru par cet écorché de la vie , anar champêtre , cultivé et si humain.
Ce qui est vrai pour Macherot l'est pour les autres , tous les autres.
Le conflit amoureux entre E.P.Jacobs et Henri Quittelier influera directement sur les aventures de Blake et Mortimer , infléchira le récit vers une noirceur accru d'Olrik . Ces révélations permettent une double lecture et , donc , enrichissent l'oeuvre . Rappelons nous , pour ne citer qu'un exemple , la genèse de Tintin au Tibet et le contexte de sa création pour prendre la mesure de ce qu'apporte un tel éclairage .
Mais tout ceci n'est qu'une possibilité laissé au lecteur , et en aucun cas une " nécessité " , je le répète.
LEAUTAUD a écrit:Le conflit amoureux entre E.P.Jacobs et Henri Quittelier influera directement sur les aventures de Blake et Mortimer , infléchira le récit vers une noirceur accru d'Olrik . Ces révélations permettent une double lecture et , donc , enrichissent l'oeuvre . Rappelons nous , pour ne citer qu'un exemple , la genèse de Tintin au Tibet et le contexte de sa création pour prendre la mesure de ce qu'apporte un tel éclairage .
LEAUTAUD a écrit:Y'a pas que le moustique , heureusement ! J'ai reçu il y a qq jours le dernier numéro de Hop ! ( le 128 !!) sur Paul Gillon , entre autres , un régal !
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