Oui je comprends, mais je crois que c'est une préférence qui est "culturelle", très franco-belge... je crois voir chez Moebius une recherche d'universalité par le rejet des conditionnements esthétiques pour retrouver un dessin le plus neutre possible, un dessin qui soit un "vecteur universel" d'émotions ou de sens. En tout cas, c'est comme ça que je comprends sa démarche (elle me semble même assez évidente, en fait...).
Je ne crois pas qu'il se soucie de séduction.
Edit : ha oui, ce que je voulais dire aussi sur lui, c'est que cette ultime simplification de la forme pour tendre à l'universel est le résultat d'un parcours très long où il s'est contraint à la rigueur et la difficile besogne du dessinateur "technicien"... Je pense que cette rigueur a nourri cette recherche inverse de l'évidence. C'est le fruit d'une longue expérimentation, une exploration profonde de l'image (au sens large)...
Contrairement à certains qui à 25 ans, ont lu "l'art invisible" et croient avoir tout compris sans passer les années à chercher sur le vif. Ils appliquent la leçon sans en connaître "l'essence".
Voilà, ceci dit sans aucune agressivité, chacun sa route
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Je suis d'accord, l'expérience ne se transmet pas, elle se vit.
Je ne doute pas que le dessin de Moebius soit le fruit d'une longue maturation et réflexion sur son art mais le fait est, qu'il ne me touche plus comme il me touchait avant.
Je le trouve désincarné, froid et trop zen à mon gout.
Pour en revenir au bouquin de Scott McCloud, il ne remplace évidement pas l'expérience mais il permet de mieux situer la bd par rapport aux autres arts (graphiques et littéraires), et je trouve que c'est une tentative intéressante de théoriser la bd (avec les limites du genre bien sûr)