Pour commencer, une réponse de
Gascon, d'autres disent[*] Normand. Ça dépend du niveau d'intérêt qu'on porte à Tillieux, de son budget, mais aussi de certains facteurs. Si on possède tout et qu'on n'en a pas assez, ça offre un divertissement supplémentaire.
Sinon, pour celui qui veut se lancer dans Tillieux, ça fera partie, s'il a encore de l'appétit, des pièces à chercher en dernier.
Cet album souffre d'un vice de fabrication et les Editions de l'Elan n'ont, de mémoire, rien fait pour y remédier. A ma connaissance, une planche étant manquante, il n'a pas été donné la possibilité à tout un chacun de pouvoir se l'imprimer à domicile ou chez un pro, pour l'insérer dans l'album. C'est regrettable puisqu'il s'agit de la première édition en couleurs de ces récits.
Les deux histoires ont vu le jour deux années avant le fameux récit intitulé "Cette sacrée publicité" (HA 34 de 1951), figurant dans l'intégrale 4 de Félix. Et comme on peut le devinerà partir du simple visuel de couverture d'Achile et Boule-de-Gomme, Tillieux a repris pour Félix des éléments d'Achille et Boule-de-Gomme. Pour autant, il s'agit d'histoires qui se démarquent tout de même de la série Félix, malgré leur côté trépidant et burlesque.
Au niveau du scénario et du graphisme, c'est donc du Tillieux de 1949, qui accuse davantage un côté péché de jeunesse que Félix en 1951.
L'un des intérêts de lire Achille et BdG consistait à disposer d'une bande rare car parue dans L'Explorateur (introuvable en France) et un autre magazine non moins rare. A ce jour, seule l'édition originale, sans les couleurs, propose l'intégralité des planches. Et à comparer avec l'exploitation ultérieure de certaines séquences. Donc, en ce sens, ça ne peut pas être un album pour le plus grand nombre, d'autant qu'il n'est pas donné (35 balles, avec une planche en moins).
Je pense qu'un jour, les éditions de l'Elan pourront à nouveau éditer ces récits dans un album réalisé selon leurs nouveaux critères de qualité, en espérant qu'il ne sera altéré par aucun vice. En cartonné couleurs, donc, comme ce fut le cas pour Bob Bang (et Balourd), et d'une certaine manière, tous les Félix qui n'avaient jamais bénéficié auparavant d'un traitement offrant un rendu aussi plaisant (pardon pour la lourdeur), malgré maintes éditions antérieures (et incomplètes).
[*] Où avais-je la tête ? Je me croyais dans la fable de la Fontaine.
