Merci pour les compliments, ça fait plaisir !
Tiens une petite pensée en passant :
L'art, c'est de la merde !
Je suis frappé par l'évidence !
Depuis quelques années, je n'arrive plus à produire la moindre image "esthétique" sans un commanditaire pour financer l'effort... Et je peux garantir que ce n'est pas donné ! C'est pourquoi la BD, c'est trop cheap pour moi !
Je suis régulièrement traversé par des aspirations créatrices, et je me sens frustré par le manque de temps disponible pour la réalisation ces "œuvres fondamentales"... Pas de bol, avec le tatouage, qui est à présent mon activité principale, je suis obligé d'admettre que j'ai beaucoup plus de temps libre que je n'en ai jamais eu jusqu'ici dans ma vie d'auteur/esclave-de-la-machine...
Et donc, j'ai tout sous la main, des toiles, des supers acryliques de malade, des pinceaux et tout le reste... Mais voilà, au moment de m'y mettre, je suis frappé par un éclair de lucidité : "Mais Loïc", me dis-je à moi-même, "Qu'est-ce que c'est que ce délire ??? Où vas-tu mon grand ?"... Et je repose tout, je vais faire la sieste, à la muscu ou courir une bonne heure (parce que ça c'est la vrai vie !).
Quand le soir je promène mon chien, je vois le ciel de Nice, avec ses couleurs incroyables, et en premier plan des cyprès et des pins, le choc des couleurs, la force des textures et des contrastes, il suffit qu'il y ait une vieille barrière en métal rouillé avec une plante grimpante dessus, et c'est bon, je démissionne ! A quoi bon plagier une telle réalité, tout y est.
C'est dur à vivre cette désillusion !
Le dessin c'est la mise en évidence du principe de relativité : un trait est fin parce qu'il côtoie un autre plus épais, une couleur est sublime, parce qu'elle côtoie sa complémentaire dé-saturée...
La lumière existe parce qu'elle disparaît par endroits, elle est relative, comme tous les messages que nous renvoient nos perceptions du monde.
Le dessin, c'est le monde des handicapés des sens, une sorte de fenêtre Mac Do sur le monde.
L'art c'est une sélection culturelle, prête à consommer, de ce principe de relativité des sens.
L'artiste est un instituteur de maternelle qui tente de simplifier le monde pour l'expliquer, mais qui, en réalité et comme tout enseignant, religieux ou autre serviteur d'un dogme, ne sert qu'à vendre l'idée que nous vivons une grande communion dans l'entendement collectif... Qui n'existe pas... C'est une illusion, une imposture. L'entendement est une affaire individuelle, il s'enrichit au contact de la vie. Le monde est ma représentation, c'est ma volonté, disait le grand Schopenhauer.
La grande communauté des gens, le "prêt à penser", c'est du cochon abattu dans des conditions inimaginables, sous anti dépresseurs pour éviter que la terreur ne donne à sa viande le goût de la pisse de l'acide urique !
L'entendement collectif, c'est des métaux lourds dans des vaccins pour la grippe A !
Les entreprises récompensées comme étant les plus "vertes" de notre monde, sont des fabriquant de voitures, ou de téléphones portables...
C'est cette grande communauté imaginaire qui commandite l'art.
Les artistes crèvent de faim, et pour cause... Bien fait pour leur gueule !
Dans l'art, seuls les cyniques s'enrichissent.
A bientôt...
Loïc.