gill a écrit:Pour TINTIN, la mode des "HISTOIRES COMPLÈTES" (donc du chapitrage d'albums, pour caser au principe) est peut-être venue de Greg, à la fin de son mandat, mais c'est surtout Jean-Luc Vernal qui l'a exploitée. C'était en effet à l'époque de "Go West" et des tout premiers "Thorgal", dont les scénarios étaient publiées en "histoires complètes" de 5, 6 ou 7 pages (un peu comme Rahan, je crois).
Dans Pif Gadget, les récits complets (Rahan, Corto Maltese, Teddy Ted, Docteur Justice, etc...) s'étalaient sur 16 à 20 planches, environ.
Chez Tintin on a saucissonné par chapitres de 7 à 10 planches environ des récits qui en comporteront 44 au final (ou bien davantage, comme Go West).
Cette expérimentation, chez Tintin, remonte au début des années 70 (en fait, à la toute fin des années 60) et c'est à ce moment que Van Hamme, bien avant de scénariser Thorgal, s'y pliera.
Jugurtha (Vernal, Hermann) : de 1967 à 1970 (avant Pif Gadget). Vernal y reviendra en 1980
Comanche (Greg, Hermann) : de 1969 à 1973
Go West (Greg, Derib) : de 1971 à 1972
La saga du grizzli (Auclair) : 1971
Les naufragés d'Arroyoka (Greg, Auclair) : 1971
Tounga : 1971-1972
Dan Cooper (Weinberg) : 1971-1972
Mr Magellan : (Duchâteau, Géri) : 1971, 1972, 1976, 1977
Yorik des tempêtes (Duchâteau, Paape) : 1971
Domino (Chéret, Greg, Van Hamme) : 1973, 1974, 1978, 1979, 1980.
Thorgal : 1977 (cinq ans après la fin de Go West
)
En fait, certains auteurs y ont renoncé ; d'autres ont conservé ou encore abandonné puis repris la formule pour certaines séries ; cette formule n'a donc jamais été complètement abandonnée jusqu'à l'ère Vernal avec l'arrivée de Thorgal, Ian Kaledine, etc...
gill a écrit:Qu'est-ce que ça valait ?
Avec de bons auteurs (comme Van Hamme), capables de se discipliner, ça passait très bien, et ça apportait même un rythme plutôt sympa aux scénarios. Et même vis-à-vis du magazines, la lecture en était devenue plus agréable, puisqu'on revenait, quelque part, aux fondements de la BD en feuilleton (par ex : toutes les 2 pages pour Spirou, et donc toutes les 6 pages pour Tintin), avec chutes et cliff hangers réguliers.
D'accord pour dire avec toi que ça dépend beaucoup des aptitudes des scénaristes.
Que ce soit chez Spirou (Zombillenium), Tintin (les premiers Thorgal) ou ailleurs, si cette façon de découper provient du scénariste, spontanément, c'est une chose.
Si c'est imposé "d'En haut", à mon avis ça constitue alors une contrainte formelle qui risque de rendre plus peser sur certains récits et de les rendre indigestes.
gill a écrit:Donc je n'ai rien contre cette idée... C'est juste que ça ne corrigera pas le problème principal...
On est bien d'accord.
A la base, il s'agit d'une formule adaptée à des séries à l'essai, en cours de test, et dont la rédaction souhaite pouvoir se débarrasser facilement au bout de quelques chapitres, si nécessaire.
Bernard Prince, Bruno Brazil, Ric Hochet, etc... ont démarré avec des RC, parfois plus courts. Mais lorsqu'elles ont été admises en récits à suivre, la plupart de ces séries ont conservé ce privilège.