Brian Addav a écrit:gill a écrit:La jeunesse de beaucoup de héros montre bien combien ils ont soufferts et comment ils ont fait une force de ces difficultés.
Il n'y a guère que les héros "sans peur et sans reproche" qui ont de tous temps été des héros.
Mais dès qu'on leur attribue un minimum d'humanité (en ayant le besoin de raconter leurs débuts, leur jeunesse, par exemple) on commence par montrer combien ils étaient loin d'être des héros, au tout début.
Depuis que le mec qui écrivait comment écrire de bons scénarios a expliqué que pour lui, se raconter la bio de son personnage depuis son enfance permettait de mieux "animer" le perso dans son scénario, depuis qu'il a osé dire qu'un bon trauma permettait d'expliquer pourquoi x avait pu devenir X en dépassant le traumatisme, c'est devenu la norme obligée.
Et que raconter comment trucmuche est devenu super trucmuche, c'est le dernier truc de fainéant qui sait pas pondre un scénario.
Mais c'est symptomatique de notre époque. Auparavant, on faisait des bds avant tout pour les gamins, ceux qui étaient en primaire. On leur filait des héros "sans peur et sans reproche" et c'était à eux de laisser libre cours à leur imagination et de s'imaginer, souvent en s'identifiant, pourquoi leur héros favori avait pu devenir ce héros.
Maintenant on fait des bds pour les vieux, cad nous, et on va nous raconter la genèse du héros, à grand coup de trauma On va vouloir absolument imposer "une" vision, "sa" vision. Tout doit être expliqué, justifié.
J'en viens limite à vouloir un créer une nouvelle religion autour de Spielberg. Quand il a fait son Tintin au cinéma, il nous a pas cassé à les c... avec l'enfance malheureuse du héros. Ouverture, bonjour je vous connais, oui, Tintin, reporter, et zou.
Brian Addav a écrit:Là, c'est typiquement le truc qui me casse les c....
rahoul a écrit:Brian Addav a écrit:Là, c'est typiquement le truc qui me casse les c....
A chacun son trauma...
pierryves a écrit:Kassandra se paie sa tête à la moindre occasion et le manipule tout du long, elle le méprise même à certains moments ("Oui, c'est ça je te propose de continuer à ramer...").
pierryves a écrit:Bien sûr que c'est de l'ironie. Sauf qu'elle passe son temps à faire de l'ironie avec lui. Et elle se rend bien compte qu'il est d'une grande naïveté. Donc, l'ironie à force devient sarcasme, et donc mépris. Elle l'utilise, joue avec lui et le manipule tout le temps. Elle n'attend qu'une chose de lui, c'est qu'il lui soit utile. Elle utilise ses sentiments pour mieux le manipuler.
Je n'ai pas Voltaire à portée de main.
Voltaire n'ayant pas eu qu'une seule pensée, qu'entends-tu exactement par "relisez Voltaire" ?
On a lu le même.jolan a écrit:Oui, cette BD parlant d'un ingénu, on ne pense en fait qu'à Candide, et je pense que c'est un fait exprès.
Certes on est dans Spirou, donc il y en a que cela défrise, mais moi j'ai d'abord lu une histoire sans me souvenir des autres volumes, je m'en fiche un peu, là c'est avant tout un personnage jeune, innocent, naïf, qui est trimbalé malgré lui, et manipulé par presque tous - le monde des adultes, ou moins naïfs -, dans une histoire/Histoire qui le dépasse, et qui finit par comprendre des choses, apprendre des choses, grandir, par expériences. C'est donc une très belle BD jeunesse, et même si le héros n'est pas un aventurier sans peur et sans reproches, on a un personnage humain bien plus vrai, avec ses failles et ses balbutiements. Plutôt qu'un héros inné on a un jeune homme qui acquiert son identité. C'est la force de cette BD.
À quel mec fais-tu allusion au juste ? Robert MacKee ?Brian Addav a écrit:Depuis que le mec qui écrivait comment écrire de bons scénarios a expliqué que pour lui, se raconter la bio de son personnage depuis son enfance permettait de mieux "animer" le perso dans son scénario, depuis qu'il a osé dire qu'un bon trauma permettait d'expliquer pourquoi x avait pu devenir X en dépassant le traumatisme, c'est devenu la norme obligé.
jolan a écrit:là c'est avant tout un personnage jeune, innocent, naïf, qui est trimbalé malgré lui, et manipulé par presque tous - le monde des adultes, ou moins naïfs -, dans une histoire/Histoire qui le dépasse, et qui finit par comprendre des choses, apprendre des choses, grandir, par expériences.
Oui, c'est sûr que c'est devenu un cliché mainte fois rebattu, et que ça peut casser les c... à force. Mais cela reste une logique de scénario possible. L'inverse faisait aussi cliché rebattu (le héros éternel). Et force est de constater que ça humanise bien un personnage.Brian Addav a écrit:Là, c'est typiquement le truc qui me casse les c.... (c'est pas pour viser Gill hein...).
(...) expliquer pourquoi x avait pu devenir X en dépassant le traumatisme, c'est devenu la norme obligé.
Hé bien, on devrait être content !pierryves a écrit:Ben moi, j'ai le sentiment qu'il n'a rien appris de ce qu'il a vécu durant toute l'histoire. C'est pour ça, entre autre, que je ne trouve pas celle-ci terrible. Il reçoit plein "d'informations", on lui dit plein de choses, mais il "n'imprime" pas, je trouve.jolan a écrit:là c'est avant tout un personnage jeune, innocent, naïf, qui est trimbalé malgré lui, et manipulé par presque tous - le monde des adultes, ou moins naïfs -, dans une histoire/Histoire qui le dépasse, et qui finit par comprendre des choses, apprendre des choses, grandir, par expériences.
"Spirou ami, partout, toujours"pierryves a écrit:Le fait qu'il aille boire un coup à la fin avec un de ses "exploiteurs" traduit d'ailleurs bien cette idée, à mon avis.
Très bien résumé !jolan a écrit:Oui, cette BD parlant d'un ingénu, on ne pense en fait qu'à Candide, et je pense que c'est un fait exprès.
Certes on est dans Spirou, donc il y en a que cela défrise, mais moi j'ai d'abord lu une histoire sans me souvenir des autres volumes, je m'en fiche un peu, là c'est avant tout un personnage jeune, innocent, naïf, qui est trimbalé malgré lui, et manipulé par presque tous - le monde des adultes, ou moins naïfs -, dans une histoire/Histoire qui le dépasse, et qui finit par comprendre des choses, apprendre des choses, grandir, par expériences. C'est donc une très belle BD jeunesse, et même si le héros n'est pas un aventurier sans peur et sans reproches, on a un personnage humain bien plus vrai, avec ses failles et ses balbutiements. Plutôt qu'un héros inné on a un jeune homme qui acquiert son identité. C'est la force de cette BD.
Je suis plus réservé que toi. Contrairement à ton point de vue, je trouve qu'il n'est rien "devenu" puisque je trouve qu'il est le même à la fin qu'au début. Donc, rien ne prouve qu'il évoluera particulièrement pour la suite. Il peut rester le simple témoin de son temps qui se contentera de subir et d'en prendre plein la tronche.gill a écrit:Hé bien, on devrait être content !pierryves a écrit:Ben moi, j'ai le sentiment qu'il n'a rien appris de ce qu'il a vécu durant toute l'histoire. C'est pour ça, entre autre, que je ne trouve pas celle-ci terrible. Il reçoit plein "d'informations", on lui dit plein de choses, mais il "n'imprime" pas, je trouve.jolan a écrit:là c'est avant tout un personnage jeune, innocent, naïf, qui est trimbalé malgré lui, et manipulé par presque tous - le monde des adultes, ou moins naïfs -, dans une histoire/Histoire qui le dépasse, et qui finit par comprendre des choses, apprendre des choses, grandir, par expériences.
On a enfin une histoire où il n'y a pas de morale et où le héros n'apprend rien de sa déchéance ! Il merdouille en permanence et n'évolue pas : ça change, non ?
Et ça maintient le suspense pour la suite : on SAIT qu'il va changer, puisqu'on sait ce qu'il est devenu.
"Fidèle à ses amitiés..." Hum ! Fantasio n'est pas un ami de Spirou dans Le Journal d'un ingénu. Il fait sa connaissance et Fantasio le force à faire des choses qu'il n'a pas envie de faire. C'est pourquoi, j'ai du mal à accepter que les deux se retrouvent naturellement à boire un verre à la fin en s'appelant "vieux" alors que Spirou a passé son temps à essayer de fuir l'autre.gill a écrit:"Spirou ami, partout, toujours"pierryves a écrit:Le fait qu'il aille boire un coup à la fin avec un de ses "exploiteurs" traduit d'ailleurs bien cette idée, à mon avis.
C'est la vision de Bravo sur le personnage : Spirou peut se mettre en colère contre des injustices faites à d'autres, mais il reste fidèle à ses amitiés quoiqu'il arrive (la dépression, les erreurs de jugement, le racisme, l'aveuglement amoureux, la bêtise, les manies irritantes...)
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