Brian Addav a écrit:icecool a écrit:Spirou, effectivement adapté et régénéré de mains en mains, est aussi un (super) héros de comics.
ça, cette théorie, je suis franchement pas convaincu.
Personnellement, j'ai dit que c'est ce qui s'en rapprochait plus, pas que c'en était du pur jus. Ceci étant... tu lis beaucoup de comics ? Parce que la description que tu en donnes pour appuyer les différences avec Spirou ne sont pas toutes... convaincantes.
si elle se tenait vraiment, si Spirou était aussi un héros de comics, le coup du reset tenté par le n°50 aurait mieux fonctionné.
Je renvoie à ma première remarque. Et puis là tu mélanges le contenu de la série elle-même et sa réception par le public. Évidemment le public-type de Spirou n'est pas le même que le public américain, n'a pas les mêmes habitudes, ne réagit pas de la même façon. En poussant un peu cette logique, on pourrait prétendre qu'une glace américaine ne serait pas la même aux USA et en France parce qu'elle plaît à moins de mangeurs de glace en France.
Déjà, c'est un héros "prêt à l'emploi". Il ne devient pas Spirou. Contrairement aux comics où l'on va la plupart du temps, aller chercher une origine, souvent un trauma, pour créer le héros, et ses ennemis parfois par la même occasion.
Spirou est Spirou dès le début de sa carrière. C'est le canon du héros Franco-Belge, coquille vide qui se définit par sa "fonction" et qui permet une identification immédiate chez les plus jeunes. (Au sens où l'on peut jouer, s'imaginer, à être Spirou, comme plein d'autres, sans pour cela être parasité par le fait que les parents du héros aient été assassiné, que le héros se soit fait irradié, etc....).
À l'époque où Spirou a commencé, beaucoup de héros (ou de vilains) n'avaient que des origines très présentés de façon très sommaires, voire fonctionnaient exactement de la même manière. C'est par la suite que les récits d'origine se sont multipliés, y compris rétro-activement.
Accessoirement, tu penses vraiment que s'être fait mordre par une araignée "parasite" l'identification, surtout "chez les plus jeunes", et y met un frein radicalement plus puissant que le fait de porter un costume de groom ?
Ensuite, pour moi, il n'est pas régénéré de mains en mains. Il est continué.
Les reprises par différents auteurs de Spirou sont dans la droite lignée de ce qui s'est fait sur Bécassine, les Pieds Nickelés, Tif et Tondu, et plein d'autres vieilles séries Franco-Belge. Et qui se fait encore avec Blake et Mortimer, XIII, Thorgal dans un certain sens.
On est pas du tout dans l'esprit américain où l'on confie régulièrement le héros de la maison d'édition à de nouveaux auteurs pour effectivement recommencer le truc.
On est vraiment dans un esprit de continuer pour moi.
Blake et Mortimer, on remplit les trous de Jacobs, XIII on est dans la suite directe, Thorgal idem.
Déjà, là, je n'arrive pas à comprendre ce que tu veux dire à propos du franco-belge, donc j'ai encore plus de mal à comprendre où tu situes exactement l'opposition avec la pratique américaine. Tu mets dans le même sac tellement de choses contradictoires côté franco-belge !
(Tif et Tondu, accessoirement, déjà, rien que ça, si ce n'est pas le cas où "l'on confie régulièrement le héros de la maison d'édition à de nouveaux auteurs pour effectivement recommencer le truc", je ne sais pas ce que c'est. D'un album à l'autre on a de l'aventure old school, du polar, de la comédie, de la science-fiction...)
Cela nous amène au troisième point, c'est la continuité. Dans les comics américains, cette continuité d'auteur en auteur est rarement présente. On voit rarement la reprise d'une situation, d'un élément, ou un rappel, aux aventures des "générations" d'auteurs précédents.
Chez Spirou, si. Voir continuellement.
Prenons exemple des "méchants" récurrents tel que Zantafio et Vito, qui sont ce qui se rapprochent le plus d'un méchant typique de comics
L'affrontement Spirou-Zantafio, ou l'affrontement Spirou-Vito se nourrit toujours de ce qui s'est passé chez les auteurs précédents.
Bon, là, je me marre. Spirou serait un exemple d'une continuité supérieure à celle des comics américains ?? Non mais vraiment, tu en as lus ? Alors que la majorité des lecteurs français sont terrifiés par le fait de se lancer dans des BD estampillés DC ou Marvel parce qu'il faut s'insérer dans des histoires qui jouent avec des décennies de continuité active, toi tu débarques et tu nous explique que c'est "rarement présent" ?