icecool a écrit:Spirou, effectivement adapté et régénéré de mains en mains, est aussi un (super) héros de comics.
ça, cette théorie, je suis franchement pas convaincu.
si elle se tenait vraiment, si Spirou était
aussi un héros de comics, le coup du reset tenté par le n°50 aurait mieux fonctionné.
Pour moi, Spirou est du Franco-Belge du pur style, qui a perduré plus que les autres, limite de façon anachronique.
Déjà, c'est un héros "prêt à l'emploi". Il ne devient pas Spirou. Contrairement aux comics où l'on va la plupart du temps, aller chercher une origine, souvent un trauma, pour créer le héros, et ses ennemis parfois par la même occasion.
Spirou est Spirou dès le début de sa carrière. C'est le canon du héros Franco-Belge, coquille vide qui se définit par sa "fonction" et qui permet une identification immédiate chez les plus jeunes. (Au sens où l'on peut jouer, s'imaginer, à être Spirou, comme plein d'autres, sans pour cela être parasité par le fait que les parents du héros aient été assassiné, que le héros se soit fait irradié, etc....).
Ensuite, pour moi, il n'est pas régénéré de mains en mains. Il est continué.
Les reprises par différents auteurs de Spirou sont dans la droite lignée de ce qui s'est fait sur Bécassine, les Pieds Nickelés, Tif et Tondu, et plein d'autres vieilles séries Franco-Belge. Et qui se fait encore avec Blake et Mortimer, XIII, Thorgal dans un certain sens.
On est pas du tout dans l'esprit américain où l'on confie régulièrement le héros de la maison d'édition à de nouveaux auteurs pour effectivement recommencer le truc.
On est vraiment dans un esprit de continuer pour moi.
Blake et Mortimer, on remplit les trous de Jacobs, XIII on est dans la suite directe, Thorgal idem.
Cela nous amène au troisième point, c'est la continuité. Dans les comics américains, cette continuité d'auteur en auteur est rarement présente. On voit rarement la reprise d'une situation, d'un élément, ou un rappel, aux aventures des "générations" d'auteurs précédents.
Chez Spirou, si. Voir continuellement.
Prenons exemple des "méchants" récurrents tel que Zantafio et Vito, qui sont ce qui se rapprochent le plus d'un méchant typique de comics
L'affrontement Spirou-Zantafio, ou l'affrontement Spirou-Vito se nourrit toujours de ce qui s'est passé chez les auteurs précédents.
Bref, tout ça pour dire que suis loin d'être convaincu avec l'analogie au comics, même en partie.