Fini de lire le livre. Très bien, plein d'infos inédites ou peu connues, on en redemande pour le prochain tome.
J'ai été particulièrement intéressé d'apprendre qu'André Franquin a dit lui-même qu'il aurait aimé faire carrière dans le dessin réaliste. S'il ne l'avait pas dit, on aurait pu se douter qu'il se serait très bien débrouillé, à voir certaines de ses illustrations réalistes. Le livre de Bertrand a montré une ou deux illustrations dans ce style (couvertures de
Bonnes Soirées, du groupe Dupuis). J'en ajoute une, datant de 1951 :
Cela me rappelle que Franquin avait, à la demande de Mitacq, proposé des dessins pour certaines vignettes d'un album de La patrouille des Castors (scénario de JM Charlier). C'est dans Les démons de la nuit. On peut se référer à l'album pour comparer les croquis exécutés par Franquin et les dessins faits au propre par Mitacq ; voici par exemple un croquis dû à Franquin (ce dessin et d'autres ont paru dans l'Intégrale "Tout Mitacq" n°6, il y a une vingtaine d'années ; il ne s'agit pas des intégrales des Castors de 2013/2015) :
Voici un autre croquis et juste en dessous le résultat final dû à Mitacq dans l'album :
De sorte qu'on peut ajouter le nom d'André Franquin à la longue liste des innombrables dessinateurs qui ont travaillé sur les scénarios de Jean-Michel Charlier...
Enfin, rien à voir avec ce qui précède, je présente ici un petit article intéressant qui a paru justement dans
Bonnes Soirées (n°2003 du 3 juillet 1960), et qui aurait pu figurer dans le livre sur La véritable histoire de Spirou :
Note anecdotique en passant : la station Radio-Luxembourg était en 1960 le sponsor d'un grand concurrent du journal de
Spirou, le nouveau magazine
Pilote créé un an avant par René Goscinny, Charlier et Albert Uderzo, copains de Franquin. Les quatre avaient signé une Charte de défense des auteurs de BD, en 1956, et les trois premiers avaient été du coup virés de la World Press, la société de leur patron Georges Troisfontaines, fort mécontent de l'initiative ; après quoi ils ont volé de leurs propres ailes jusqu'à fonder
Pilote trois ans plus tard.