de Messer » 20/10/2005 13:51
Eva Medusa
Segura nous fait vivre l'épisode tragique de Don Fernando, un maître d'hacienda en Amazonie. Il s'est marié à une femme incroyablement belle, Doña Isabel. Tout le monde le jalousait, mais un jour elle se prit de passion pour la magie, et demanda des conseils à une envoûteuse qui pratique la magie noire. Elle se fait manipuler, afin de servir de porte-drapeau à la révolution qui mettrait les colons hors du Brésil. En effet, elle lui donne le don du désespoire, chaque homme qui l'approche et l'effleure est immédiatement pris dans une torpeur étrange.
Depuis ce jour elle prend des amants par dizaines, et pour garder son honner, Fernando provoque en duel chaque prétendant. Il gagne chaque combat jusqu'au jour où Isabel va trop loin, elle disparait dans la mangrove. Fernando part évidemment à sa poursuite et assiste, impuissant, à sa disparition, entraînée par un anaconda.
L'histoire pourrait se terminer là, mais l'envoûteuse a maudit la famille, la fille d'Isabel aura les mêmes pouvoirs, toujours pour bouter les colons hors du Brésil. Maria Isabel, puisque c'est elle, revient voir son père, devenu fou. Et c'est le début d'un cauchemar.
Ce récit fait la part belle au mysticisme vaudou, Segura, par de dessin de Mirallès, nous montre l'influence d'une croyance sur un peuple. Croyance qui comme toujours, vient à point lorsque tout va mal, et qu'il faut se raccrocher.
Certains passages nécessitent d'être relus une seconde fois, à cause de la densité du propos.
Quant au dessin de Mirallès, on assiste vraiment à une évolution fulgurante. En 3 ans, elle a affiné son trait de manière splendide. D'un encrage hésitant et baveux au début, on se retrouve avec un trait fin et délicat à la fin. Cependant on peut voir la forme des visages et des corps qu'elle garde invariablement dans toutes les séries qu'elle dessine. Sa palette de couleurs convient bien au propos, mais est parfois un peu pâle. Je dirais donc que cette série est dans son style, la charnière entre Corps à Corps, et A la recherche de la Licorne.