stephane crety a écrit:.il y a de l'autisme chez les auteurs FB, on ressasse les fantasmes de gamin jouant aux playmobils. on ne parle pas du présent et même cela à travers le filtre de la sf ou de la fantasy. L'effet colatéral de la periode Bush 2 aux usa, a été une repolitisation des comics....les ultimates, c'est le désenchantement de la fonction messianique des usa, ces derniers se vivaient comme les sauveurs du monde , ils s'apercoivent qu'ils baignent eux aussi dans le sang et les compromis, comme ces vieilles nations européennes dévoyées et décadentes.Des artistes comme Ware parlent de notre présent, de notre réalité.Le manga a fait de la réalité une collection..un manga pour les employés de bureau, un manga pour les femmes au foyer...et nous on continue à parler de chevalier de mes deux combattants le grand SGLURB qui veut dominer l'univers entier, la Belgique inclue....
par contre, pas d'accord en ce qui concerne le format: primo, ce format n'est plus si "obligatoire":une surpagination est acceptée avec plus ou moins de facilité, on ne fait pas rentrer un récit aux forceps dans le sacrosaint 48 pages.
Pas faux, mais sans généraliser.
La bande dessinée franco-belge mainstream est rarement en phase avec la réalité, et lorsqu'elle se frotte à des sujets de société, on sort rarement du manichéisme "le bien, c'est bien, mais le mal c'est pas bien !". Les albums de Derib 'J'o et 'No Limit' étaient assez simplistes malgré une évidente sincérité... je me souviens aussi d'une série de Denayer qui se déroulait dans des colèges US qui était très simpliste dans son approche. En même temps, Denayer n'est jamais aussi à l'aise que dans les casseurs
La faute au format ? Tant à la pagination qu'au rythme de parution qui empêche de prendre son temps pour exposer un point de vue.
La faute à la chappe des magazines de bande dessinées qui ne pouvaient pas vraiment se situer "politiquement" ? Si Pilote s'amusait à réfléchir (relire Valérian, surtout en se remettant dans le contexte de l'époque, est assez amusant et permet de réaliser à quel point cette série était en phase avec son temps, et très impertinente), il n'en était pas de même dans les autres magazines, et Delporte s'était vu reprocher un article sur les sectes dans le trombone illustré, pourtant très 'gentil' et bien foutu. La censure frappait aussi assez vite pour éviter que de mauvaises influences n'affectent notre belle jeunesse. Griffo avait représente Modeste et Pompom dans le même lit, comme un couple normal. Scandale. D'ailleurs, papa-maman Vaillant dormlaient en lit jumeaux, comme le font tous les parents.
La bande dessinée mainstream n'a pas eu la place de développer une "conscience sociétale". Si Brunschwig s'y colle parfois (le pouvoir des innocents, entre autres), et dans une moindre mesure Morvan (Sillage, qui a lorgné un temps sur les plattes bandes de Valérian pour son côté 'politique'), ils restent des exceptions, même si certains scénaristes comme Velhmann, Appolo ou Nury semblent se débrouiller dans se domaine.