Sylvain Cordurie a écrit:Comme je le disais, ma réaction découlait d'une remarque faite par Morti sur son manque d'espoir dans la jeune génération.
Ah comme j'étais en quote de ta réponse, je croyais que la question finale s'adressait à moi.
Sylvain Cordurie a écrit:Pour revenir à ce que tu développes, je suis d'accord sur beaucoup de choses. Perso, je m'y retrouve avec le 48 pages (le manque d'espace dont tu parles vient surtout de la périodicité) en construisant des récits courts, en deux ou trois tomes. Je raconte ce que je veux, comme je le veux. Mais me frotter à d'autres formats, ça fait plus que me titiller. Le problème, c'est que le format comics en créa française, ce n'est pas gagné. Et les ricains vendent des fascicules, puis des trade paperback... ça change aussi les choses.
Ah ben voila, c'est quand même pas compliqué ni honteux.

Nan parce que jusqu'ici j'ai eu droit a des réponses du style "Mais mon pauvre nexus, arrête donc de parler BD, t'es même pas auteur. Hahaha, il est marrant lui. Contente toi de les acheter, ca ira bien comme ca." sans parler de l'hallucinante métaphore sur les tuyaux qui ne font pas le plombier. Sauf qu'on a pas besoin d'être plombier pour voir que le travail a été salopé, que ca fuit de partout, que l'évier se bouche tout seul et qu'il y a comme un relent de fosse septique dans la maison. Et que "Non monsieur Chopin, on n'a jamais dit qu'on mettait un bac à douche dans le salon !" (car tout le monde sait que les plombiers sont polonais. A moins que ce ne soit l'inverse). Accessoirement j'en suis un peu sur le cul de voir qu'au bout de dix ans d’existence du fofo on en soit encore sur ce débat à deux balles que je pensais évacué depuis longtemps.
Et je parle pas du couplet sur le courageux auteur de bandes dessinées, j'ai dit moi même que c'est hors sujet. Ah je me bafferais des fois, on aurait bien rigolé. Je vais peut-être me fendre d'un topique la dessus, tiens.
Alors que moi au début je disais juste "Hé ho les copains, et si que vous nous faisiez des histoires comme les TBP américains". Dans les arguments sérieux qu'on m'a opposés il y a "Oui mais bon, ca se vend pas ton truc". Ce à quoi si j'étais mesquin je répondrais "Quid du courage de l'auteur avec ses rêves et tout et tout." Je suis d'humeur taquine ce matin, moi.
Bon allez, sérieux.
Sylvain, tu dis "je me concentre sur des histoires de 2 ou 3 tomes". Ce qui au niveau pagination revient à peu près au TBP qu'on a en France. Le soucis, je le disais, c'est qu'on a 2 ou 3 ans d'attente. Alors certes les ricains travaillent en studio avec scénaristes, storyboarders, encreurs, lettreurs, couvreur, sans parler du stagiaire pour le café et du plombier pour te tirer la chasse (tain Nexus, on avait dit sérieux ! ), ce qui permet d'écourter les délais. Mais il se monte de plus en plus de studio en France. Je ne sais pas ce qui relève du marketing ou de la réalité, mais Delcourt met de temps en temps l'accent sur cet aspect. Pour Watch de mémoire, c'était évoqué dans le dossier de presse. Récemment Dupuis a fait l'effort pour Alter Ego et c'est d'une très bonne qualité. On aura en tout 6 albums dans l'année. D'ailleurs l'aspect que j'évoque du "moment de lecture " et de l'intervalle entre ceux ci pour une même série ne semble pas complètement étranger aux éditeurs si on croit toutes les séries qui sortent en rafales cette année :
les-series-a-sorties-rapprochees-2011-t47857.html . Et c'est pas complet, manque le second semestre. Nul doute que c'est une des réponses des éditeurs à cette demande du lectorat (incompétent, rappelons le) d'avoir une histoire complète et vite. Parce qu’il a beau être à la ramasse et inapte a parler BD, le lectorat, c'est lui qui lâche la tune.
Pour terminer, je vais revenir sur un regret, pour donner un exemple de ce que je voulais dire au début. Une histoire qui m'a donnée un gout de trop peu (et pourtant je viens de voir sur la chronique que j'avais mis 8), c'est Meka de JDM et Bengal. C'est une sorte de shoot d'adrénaline sur un temps très court. Un peu comme Démineurs de Kathryn Bigelow. Le soucis c'est que pour l'Irak on connait tous le background. Pour Méka, même si le fait de ne pas connaitre les tenants et les aboutissants fait parti de l'artifice du récit, et peut être même son intérêt, je me souviens que déjà à l'époque j'avais évoqué dans le sujet idoine mon regret de ne pas avoir eu cette histoire en un gros volume type Shampoing ou le regretté Tohu Bohu qui aurait permis d'explorer plus cet univers, sans pour autant renier sa part de mystère. En savoir plus sans en savoir trop. Quitte à sacrifier la mise en couleurs. Deux tomes en FB cartonné, c'etait pile la bonne pagination. Mais j'en aurai volontiers bouffé deux cent pages en une fois. Bref, lâcher ces deux auteurs dans les grands espaces, ca aurait été du bohneur. (vu que c'est pas tout jeune, mon attirance pour les pavés non plus, visiblement

)