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culte, la série sur la création de la première saison de Loft Story
pour clarifier, je n'ai jamais vu la saison 1 du loft, because j'étais à l'étranger à l'époque et je voyais passer des dépêches sur les sites d'info, sans trop comprendre qui étaient Steevy, Loana et les autres et pourquoi on se souciait tant du sort des poules.
ensuite, difficile d'échapper au phénomène de la télé-réalité, que l'on apprécie ou pas.
la genèse de cette série est étrange. les show-runners ont passé dix ans à la développer sans trouver de producteurs. Finalement, c'est un consortium comprenant Alexia Laroche-Joubert qui produit la série, ce qui laisse évidemment planer un doute sur son objectivité.
les candidats y sont représentés sous leur vrai nom, dont l'argument marketing de la performance de Marie Colomb en Loana, qui est effectivement troublante de ressemblance. Mais, à part elle, les autres ne font que passer. Le but n'est pas de raconter ce qui se passait dans le loft, mais ce qui se passait autour.
La série se concentre surtout sur toute la genèse et les coulisses du programme, la guerre entre M6 et TF1, qui jouaient un jeu de dupes, prétendant refuser l'arrivée de la real-TV en France tout en essayant de coiffer le concurrent au poteau.
Mais, là, le scénario repose sur des personnages fictifs, inspirés, mais pas trop de la réalité.
Isabelle de Rochechouart est une transposition transparente de Alexia Laroche-Joubert, même physiquement. Anaïde Rozam l'incarne extrêmement bien. Il faut reconnaître que, malgré son rôle de productrice, Laroche-Joubert ne tente pas de se rendre sympathique à l'écran. Elle se présente pour ce qu'elle est : une femme ambitieuse pour qui la fin justifie les moyens, et qui a réussi dans un monde d'hommes. Elle est suffisamment puissante pour ce permettre un égotrip de ce genre et distribuer quelques coups de griffes.
Elena Valente est une copie conforme de Angle Lorente
Michel Drezen représente un pseudo Patrick Lelay particulièrement détestable
Je connais mal les patrons de M6, mais ils ne sont pas épargnés non plus.
le duo Arthur/Stéphane Courbit est remplacé par des personnages assez classiques de mentor en fin de course et son poulain qui est prêt à tuer le père, assez éloigné de la réalité. Les principaux intéressés s'en trouvent donc relativement épargnés
Sami Outalbali (Sex Education), qui joue Karim, est l'un des rares à ne pas s'inspirer de personnages précis. Il représente une partie de l'enjeu narratif et il confirme qu'il fait partie des acteurs à suivre.
L'impression est étrange.
La série est efficace et très plaisante. Les six épisodes se binge-watchent facilement. Que l'on apprécie ou pas le genre, la téléréalité fait partie du paysage télévisuel et cette séri décrypte assez bien les origines du phénomène en France.
On y apprend plein de choses sur la mécanique de la téléralité, sur la composition d'un casting, sur les manipulations (par exemple, que l'huissier est responsable du bon comptage des voix, mais que la fermeture des lignes est laissée à la discrétion de la chaine)
le monde de requin de la télévision est assez bien décrit.
mais il est évident que le récit est biaisé, puisqu'il se base en grande partie sur le point de vue des vainqueurs, à commencer par la papesse du genre. L'un des angles choisi, que ce soit par remords ou calcul, est étonnamment une réhabilitation de Loana, présentée comme victime d'une machine à broyer. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que les autres candidats ont été écartés de la production (le jean-édouard passe franchement pour un sale type), là où Loana est créditée pour sa collaboration au générique et sans doute rémunérée... ce qui n'est finalement de justice, après avoir été à la base du succès de la téléréalité et des montagnes de fric qui ont été générée alors qu'elle a été exploitée et maltraitée au fil des années.