eusebius a écrit:Coldo3895 a écrit:Bon évidemment ça serait intéressant si ça n'était pas n'importe quoi...
Tous les indicateurs que tu pourrais choisir montrent une nette amélioration de la situation, notamment dans le cadre des Objectifs du Millénaire établis par l'ONU au début des années 90.
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015 ... -monde.php
http://www.lemonde.fr/argent/article/20 ... 57007.html
les indicateurs que tu cites montrent une amélioration de la situation des plus pauvres, ce qui n'est pas incompatible avec une hausse globale des inégalités. tous les économistes s'accordent à dire que la richesse est de plus en plus concentrée dans les mains d'une minorité, et que ce phénomène s'est accéléré depuis la crise de 2008. désolé si ça cadre pas avec ta vision du mondeColdo3895 a écrit:Igalma a écrit:belle avancée sociale quand on sait que le 19è siècle est la pire époque en matière de droit,
Oui mais là alors forcément, faut lire quelques livres d'histoire avant de raconter des bêtises pareilles...
ben vas-y te gêne pas contre-argumenteColdo3895 a écrit:En fait, c'est très récent ça... Cette disparition de la crainte de la famine dans les pays occidentaux. Et personne ne pourra nier que c'est un effet du progrès scientifique entretenu par le libéralisme économique. Il suffit de voir ce qui arrive aux pays qui choisissent une autre voie.
la théorie est un peu plus compliquée, d'une part parce que le libéralisme pur et dur a rarement été appliqué, d'autre part parce que l'application du libéralisme à outrance a aussi engendré des crises comme celle de 29 (à l'origine de la plus infâme boucherie que le monde ait connu) ou celle de 2008.
la plus longue période de prospérité de l'économie occidentale (30 glorieuses) est plutôt le résultat d'une politique social-démocrate (capitalisme régulé avec une forte implication de l'Etat dans l'économie).
Olaf Le Bou a écrit:nan mais Brian, c'est complètement utopique de croire que donner plus de pouvoir décisionnaire aux salariés au détriment des syndicats va permettre d'améliorer le rapport de force entre patronat et salariat.
vu le chômage institutionnel qui règne depuis "la crise", soit une quarantaine d'année désormais, le moindre chantage à l'emploi va trèèèèès rapidement faire rentrer dans le rang les salariés un peu trop revendicatifs.
(bon, je parle pas des PMI-PME, là l'interdépendance est plus forte entre entrepreneurs et employés, mais pour les ceusses qui poussent à la roue pour libéraliser le système, les multinationales, c'est open bar pour détricoter les zakissocios)
nexus4 a écrit:On va faire un sujet sur la Loi travail (pardon, Avant projet de loi pour la sécurisation des entreprises et des actifs, de mémoire).
La loi travail décortiquée pas à pas et sereinement :
Ça c'est là vidéo que je vous conseille de regarder en préambul à la discussion
Le site Loi travail.lol avec toutes les explications des anti.
http://loitravail.lol/
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Au cas où on nous prendrait vraiment pour des tanches, et nous croirait incapable de penser par nous même, cette vidéo du Stagirite :
et comme la notion de dialogue social à toute sa place dans la Loi travail aura de l'importance, cette autre vidéo sur le rapports de forces que sous entend cette expression.
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L'émission de 2h offerte par Médiapart aux initiateurs de la pétition "Loi travail non merci", à l'occasion du millions de signataires. Bon y a quelques syndicalistes dans le lot, mais aussi des avocats du droit du travail, l'un n’empêchant pas l'autre.
Et pour faire bonne mesures, les débats institutionnels avec des experts et autres professionnels de la profession. C'est là qu'on voit le gap entre les vidéo Youtube et ce que peut proposer les chaines télé.
Avec tout ça vous il y a une bonne base discussion et des trucs assez hallucinants que même les américains auraient pas osé.
LEAUTAUD a écrit:Il y a un article de la loi à venir qui explique en grande partie la réaction brutale de la CGT, FO, SUD. (la direction de la CFDT fait profil bas, mais elle n'en mène pas large sur le sujet dans les entreprises): il s'agit bien sûr du COEUR de la loi, à savoir l'article 2 qui ouvrirait la porte à "l'inversion de la hiérarchie des normes ".
Cette appellation, obscure à dessein a été inventé pour noyer le poisson. Les médias ne la précisent que très rarement, pourquoi ? Parce qu'ils sont TOUS entre les mains de ceux qui attendent impatiemment le vote de cet article, de Bolloré et ses confrères aux entreprises petites et grandes .
Alors, c'est quoi cet article 2 ?
Tout simplement la possibilité pour l'entreprise de fixer les temps de travail, repos et congé, sans tenir compte des accords de branche existants. Autrement dit, un patron fera marner comme il l'entends son personnel (adieu les majorations des heures supplémentaires, entre autres avanies).
Et, outre la certitude que les salariès se verront imposer le temps de travail voulu par leur patron (facile de faire signer l'accord d'entreprise avec deux signatures de syndicats patronaux ou complices, tous ceux qui en doutent se font de douces illusions sur le rapport de force réel dans l'entreprise), l'autre effet induit est le recul et la défaite certaine des syndicats qui luttent aujourd'hui pour ne pas perdre leur position.
Si la CGT et FO prennent tous les risques aujourd'hui c'est qu'il en va de leur survie dans les entreprises. L'article 2 voté, c'est la fin programmé de leur marge de manoeuvre dans la défense des droits des salariès (ce pour quoi ils existent).
Etonnant que le silence soit fait sur cet aspect essentiel.
La revendication maximaliste(le retrait de TOUTE la loi) est bien sûr une position tactique. Le véritable objectif est l'annulation de l'article 2.
D'ailleurs les dirigeants socialistes (qui sont parfaitement au courant de l'enjeu sur ce point) commecent à lâcher du lest sur l'article en question, tout doucement.
Mettront-ils les pouces ?
C'est l'enjeu en cours.
facile de faire signer l'accord d'entreprise avec deux signatures de syndicats patronaux ou complices
Aujourd'hui, le vilain patron, il a besoin de > 30% pour appliquer son accord. Demain ce sera 50%.
Aujourd'hui, les gentils salariés, ils ont besoin de > 70% pour rejeter un accord. Demain ce sera 50%.
LEAUTAUD a écrit:Brian, impossible de se comprendre avec nos présupposés respectifs.
Tu pars du principe que la consultation des salariés leur permets éventuellement de s'affranchir des accords syndicaux/patronaux signés sans leur consentement.
LEAUTAUD a écrit:Moi, je pars du principe que les syndicats défendent les intérêts des salariés, c'est leur raison d'être. Et qu'ils sont mandatés pour cela par un processus électoral, certes imparfait (je suis favorable à la reconnaissance de syndicats indépendant des centrales syndicales, et bien sûr non inféodés au patron), mais qui reste une force indispensable.
LEAUTAUD a écrit:Je pèse cet article 2 à cette aune, et sans illusion aucune sur la marge de manoeuvre réelle des salariés consultés par l'entreprise (les exemples donnés par Olaf sont parlants).
Et oui, si l'article est appliqué, les salariès ne seront pas consultés si 50% des syndicats signent avec le patron (que cela soit le cas aujourd'hui avec 30% ne change rien de fondamental.
LEAUTAUD a écrit:Et d'autant plus qu'en cas de vote négatif, le patron peut remettre au vote autant de fois qu'il le souhaite, pressions à l'appui, et jusqu'à satisfaction. Tout est bien verrouillé dans ce projet inique)
Olaf Le Bou a écrit:moi c'est pas du tout sur cette notion de syndicats complices ou non que je m'oppose à ta vision angélique des choses, c'est sur ce supposé pouvoir rendu aux salariés dans le cadre de négociation intra-entreprise. Et je dis simplement que le chantage à l'emploi ne laissera aucune marge de manœuvre aux salariés face aux conditions imposées par la direction, si la protection des accords de branche ne reste pas la norme.
Brian Addav a écrit:
Sinon, y'a un truc qui me gonfle avec la CGT actuellement.
Elle ne propose rien.
Brian Addav a écrit:Pour ré-expliquer ma position, c'est que le travail va si fortement évoluer dans les prochaines années que pour moi, on ne peut plus penser par branche, par une vision globale. On le voit déjà avec Uber et cie, l'aspect collaboratif et local va s'imposer et on aurait dix mille façon de travailler. C'est déjà le cas actuellement, la disparité entre entreprise est énorme si on regarde bien. Personne n'est logé à la même enseigne.
Et plus ça va, plus je pense que le travail, au sens "entreprise, de 8 à 17h, du lundi au vendredi", est voué à disparaître pour de nouvelles formes. Et on ne pourra jamais légiférer pour tous les cas possibles.
Si tu fais une étude sur les gens qui participent à ce forum, on aura mille façon de concevoir son boulot.
Donc, dans cette vision, donner plus de pouvoir "localement" est intéressant. (et ce même s'il y a un risque que je reconnais).
Philemon a écrit:Brian Addav a écrit:Pour ré-expliquer ma position, c'est que le travail va si fortement évoluer dans les prochaines années que pour moi, on ne peut plus penser par branche, par une vision globale. On le voit déjà avec Uber et cie, l'aspect collaboratif et local va s'imposer et on aurait dix mille façon de travailler. C'est déjà le cas actuellement, la disparité entre entreprise est énorme si on regarde bien. Personne n'est logé à la même enseigne.
Et plus ça va, plus je pense que le travail, au sens "entreprise, de 8 à 17h, du lundi au vendredi", est voué à disparaître pour de nouvelles formes. Et on ne pourra jamais légiférer pour tous les cas possibles.
Si tu fais une étude sur les gens qui participent à ce forum, on aura mille façon de concevoir son boulot.
Donc, dans cette vision, donner plus de pouvoir "localement" est intéressant. (et ce même s'il y a un risque que je reconnais).
Camarade, je suis d'accord avec toi !
Sinon, vous n'avez pas l'impression que vos discussions fleurent bon la lutte des classes version Germinal ?
"rapport de force", "conflit", "imposer"... sont les termes qui reviennent le plus.
J'ai la sensation que l'on est en train de tourner éternellement autour des mêmes idées, des mêmes schémas... alors que le monde a changé et qu'il continue à changer à grande vitesse ! Et ce n'est pas parce qu'on n'en veut pas que ça va arrêter la course du monde !
C'est Jacquouille et Montmirail qui s'écharpent sur le niveau de la gabelle... en pleine Silicon Valley !
Philemon a écrit:Brian Addav a écrit:Pour ré-expliquer ma position, c'est que le travail va si fortement évoluer dans les prochaines années que pour moi, on ne peut plus penser par branche, par une vision globale. On le voit déjà avec Uber et cie, l'aspect collaboratif et local va s'imposer et on aurait dix mille façon de travailler. C'est déjà le cas actuellement, la disparité entre entreprise est énorme si on regarde bien. Personne n'est logé à la même enseigne.
Et plus ça va, plus je pense que le travail, au sens "entreprise, de 8 à 17h, du lundi au vendredi", est voué à disparaître pour de nouvelles formes. Et on ne pourra jamais légiférer pour tous les cas possibles.
Si tu fais une étude sur les gens qui participent à ce forum, on aura mille façon de concevoir son boulot.
Donc, dans cette vision, donner plus de pouvoir "localement" est intéressant. (et ce même s'il y a un risque que je reconnais).
J'ai la sensation que l'on est en train de tourner éternellement autour des mêmes idées, des mêmes schémas... alors que le monde a changé et qu'il continue à changer à grande vitesse ! Et ce n'est pas parce qu'on n'en veut pas que ça va arrêter la course du monde !
Olaf Le Bou a écrit:le problème c'est que l'évolution se fait dans deux directions diamétralement opposées, d'un côté cette économie collaborative et transversale que certains voient comme le futur eldorado (à mon avis c'est très fantasmé ce modèle du travailleur libre et multitâche, mais soit, on verra dans 10 ans ce qu'il en est), et de l'autre une hyperconcentration des richesses, avec des entreprises plus puissantes que les états... et je vois pas trop comment échapper à la confrontation entre ces deux modèles radicalement différents.
Olaf Le Bou a écrit:Philemon a écrit:Brian Addav a écrit:Pour ré-expliquer ma position, c'est que le travail va si fortement évoluer dans les prochaines années que pour moi, on ne peut plus penser par branche, par une vision globale. On le voit déjà avec Uber et cie, l'aspect collaboratif et local va s'imposer et on aurait dix mille façon de travailler. C'est déjà le cas actuellement, la disparité entre entreprise est énorme si on regarde bien. Personne n'est logé à la même enseigne.
Et plus ça va, plus je pense que le travail, au sens "entreprise, de 8 à 17h, du lundi au vendredi", est voué à disparaître pour de nouvelles formes. Et on ne pourra jamais légiférer pour tous les cas possibles.
Si tu fais une étude sur les gens qui participent à ce forum, on aura mille façon de concevoir son boulot.
Donc, dans cette vision, donner plus de pouvoir "localement" est intéressant. (et ce même s'il y a un risque que je reconnais).
J'ai la sensation que l'on est en train de tourner éternellement autour des mêmes idées, des mêmes schémas... alors que le monde a changé et qu'il continue à changer à grande vitesse ! Et ce n'est pas parce qu'on n'en veut pas que ça va arrêter la course du monde !
le problème c'est que l'évolution se fait dans deux directions diamétralement opposées, d'un côté cette économie collaborative et transversale que certains voient comme le futur eldorado (à mon avis c'est très fantasmé ce modèle du travailleur libre et multitâche, mais soit, on verra dans 10 ans ce qu'il en est), et de l'autre une hyperconcentration des richesses, avec des entreprises plus puissantes que les états... et je vois pas trop comment échapper à la confrontation entre ces deux modèles radicalement différents.
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