Gurvan a écrit:Brian Addav a écrit:Là, tu essaies de justifier un emballement médiatique sur un pseudo amalgame qu'on se devrait de dénoncer. Et tu essaies de faire le raccord avec une situation que tu voudrais similaire.
C'est vrai qu'il y a de cela mais il y aussi une référence à un dicton US qui dit, grosso modo, que "lorsque le seul outil que tu as est un marteau, tous les problèmes viennent à ressembler à des clous"...
Et là, c'est quand même un peu le cas : il était musulman donc forcément terroriste. Un peu trop facile quand même...
Déjà, ce n'est pas facile. C'est un constat. Daesh commet des attentats au nom de l'Islam.
Donc, pour l'instant, tous ceux qui tuent en son nom sont à la base musulmans.
Mais ils ne représentent qu'un pouillème des musulmans de France qui sont pour la plupart complètement intégrés.
Donc c'est biaisé à la base.
Et pour continuer dans le constat, c'est un meurtre de masse, avec une énorme portée symbolique. C'est cela à prendre en compte.
Gurvan a écrit:Brian Addav a écrit:Le gars de la GermanWings, il était dépressif et il voulait laisser son nom dans l'histoire. Il n'a pas tué par haine, par rejet des autres.
Le gars de Nice, tu as une composante haineuse qu'on ne peut ignorer. On ne roule pas sur des femmes et des enfants avec un poids lourds dans le seul but de se faire tuer par les flics. Il y a derrière une volonté de tuer, de s'attaquer à qq chose qu'on rejette, qu'on ne supporte pas. Pour en arriver là, il faut un sacré basculement mental dans la haine de qq chose.
Tout à l'heure sur France Info que j'écoutais paisiblement dans la voiture, un psy parlait du concept de héros négatif : faire se souvenir de soi par l'horreur du crime que l'on a provoqué. On parle de Landru, pas de ses victimes... On parle d'Abdeslam, pas de ses victimes...
Dans ce cas là (celui de Nice), je trouve ce concept assez séduisant quand même...
Tu ne vois pas où je pointe une réelle différence.
Il y a un écart réel entre le gars de la GermanWings, qui fait plonger son avion sur un flanc de montagne et le mec qui va sciemment rouler sur des gens.
Ok, il y a peut-être la volonté de laisser une trace, fut-elle négative, mais l'acte lui-même est très différent.
Le gars de GermanWings, il n'a jamais eu en face de lui ses victimes, elles étaient pour lui anonymes.
Le gars de Nice, il leur a roulé dessus.
C'est un tout autre mécanisme de pensée.
Et comme le dit Arpagon, tu dois prendre en compte la symbolique du lieu et de la date.
Tout mis bout à bout, ça différencie les deux cas.
Ensuite, il faut noter un changement dans le traitement médiatique.
On parle d'Abdeslam parce qu'il est vivant. Les autres enculés, personne en parle.
Le mec qui a tué le couple de flic, on en parle pas.
Le gars de Nice, les autorités ne prononcent quasiment pas son nom.
Le gars d'Orlando, idem, le FBI ne dit pas son nom.
Et en même temps, on parle des victimes. Tous les portraits dans les journaux visent à ça aussi. Renverser la situation. Ne pas donner aux assassins la primeur médiatique, la donner aux victimes.
Gurvan a écrit:Surtout qu'à côté, la préparation semble limite et inefficace. S'il voulait tuer plus encore, deux ou trois plaques métalliques dans la cabine pour stopper le 9mm des flics aurait pu lui permettre de poursuivre encore plus longtemps...
Il pars avec sa carte d'identité dans la poche mais pas de tract de Daesh (enfin de ce que l'on sait...) alors que moins de 10mn avec une imprimante doit te permettre d'en imprimer un...
C'est vraiment pas si préparé que cela et a un côté "amateur" qui me laisse perplexe...
Si le mec avait préparé plus, il aurait été détecté.
Imprimer un tract de Daesh, ça veut dire déjà le télécharger, donc être susceptible d'être "soulevé" (et si).
Et les plaques métalliques, il les aurait mis où ? Sur le parebrise ?
J'imagine le mec un peu maghrébin qui se balade dans un véhicule avec des plaques métalliques derrière les vitres...
Mais sinon, bien sûr que c'est amateur.
C'est ça qu'il faut comprendre.
Les mecs ne peuvent plus, ou difficilement (croisons les doigts), préparer un truc. Pour ne pas être "remarqués", il faut faire ça from scratch, à l'amateur.
Dans les auditions de la commission pur enquêter sur les attentats, le patron des renseignements à dit texto que ses services avaient mené 40 opérations depuis 2013 pour éviter un attentat (de l'arrestation à la "liquidation").
Tous les mois, nos services ont mené une opération pour neutraliser une tentative.
à côté, ils ont filé du renseignement à 29 reprise à nos alliés pour qu'ils neutralisent de leur côté.
Et ça ne concerne que la menace "islamique".
(parce que les services secrets font aussi plein d'autres choses
)
c'est énorme.
et rien que ça suffit à expliquer que oui, le mec a fait ça à l'arrache. Pas le choix.
Et ce ne sera pas le dernier.
Et Oncle Hermès en rajoute une couche sur un autre pb...)