fleur a écrit:Si la totalité du peuple français s'était mise en grève pour défendre SON école publique (personne ne dit rien aujourd'hui sur l'utilisation de l'école pour ficher les individus depuis leur petite enfance! ) et n'avait pas laissé ce soin juste aux enseignants, peut-être aurait-il été entendu? Même pas sûr!
Un des problème actuel est bien là : si tu parles des parents qui attendent que l'école éduque leurs enfants à leur place, des parents prenant les profs pour des buses fénéantes payées à rien foutre et profitant des congés scolaires, des parents se payant des complexes de supériorité car plus diplômés et mieux payés, des parents se payant des complexes d'infériorité intellectuel ou culturel, des parents mettant leur progéniture sur un piédestal que le venin du méchant prof ne doit jamais atteindre sous peine de coup de boule à la sortie des cours... ben, pas étonnant que ce même peuple français ne lève pas le petit doigt pour l'école ! Et pour les élèves ayant une scolarité normale, tirant leur épingle du jeu, sans histoire et avec des parents au comportement plus normalisé, pas non plus de raison de gueuler puisque tout se passe correctement dans cet univers décrit pourtant comme un véritable enfer.
Pour ce qui est du fichage... les élèves le font eux-même sur facebook, en public en plus !
En lisant les posts ici ou là, je me pose plusieurs questions :
- le budget de l'EN est en constante croissance au fil des ans et est la première dépense de l'état (tant mieux). Vu que les conditions se dégradent, l'argent n'est visiblement pas une solution. Alors, quels moyens attendez-vous pour améliorer vos conditions de travail ? Est-ce un problème de gestion de budget ? (mon point de vue : clairement, OUI)
- J'ai lu plus haut que les "élèves violents hyper-actifs" étaient mélangés aux autres. N'était-ce pas des requêtes passées que de ne pas faire de discrimination entre les élèves ?
- La disparition des classes de niveau (quoique dans le privé, ça existe encore... déguisé, mais ça existe) est-elle une bonne chose pour la gestion de l'échec scolaire ? On n'est pas tous égaux (en droit, normalement si, mais intellectuellement, non) : des classes de niveau ne permettraient-elles pas aux élèves d'apprendre à leur rythme et de diminuer l'échec scolaire ? L'argument du regard des autres parce qu'on est dans la "classe des nuls" est recevable (cf les 4ème et 3ème techno... comme quoi, ça existe un peu quand même) mais est-ce vraiment pire que de se taper des 5 toute l'année et redoubler ? Parce qu'il y a pas mal d'hypocrisie sur le redoublement : on nous annonce ça comme un 2ème chance, une façon de rebondir, mais sur le moment et durant toue l'année, voire la scolarité, l'élève le vit comme un échec cuisant, avec une étiquette difficile à porter (surtout l'année du redoublement).
- Un enseignant qui exerce depuis 20 ans, et vieillissant de surcroit, a du voir une évolution non négligeable dans le comportement des élèves, certainement influencés par l'évolution de notre société, nos mœurs... Le vrai problème n'est-il pas là ? Les élèves ne sont-ils pas simplement un reflet de notre société ? Ma fille entrera à l'école dans 2 ans, et en me projetant plus loin, mon inquiétude ne vient pas de la qualité d'enseignement ou de la qualité générale des établissements, mais bien des autres élèves (je parle des 3 ou 4 fouteurs de merde à qui personne n'a le droit de rien dire) qu'elle trouvera sur son chemin. L'école est avant tout un lieu d'apprentissage, et pour apprendre, il faut être .... discipliné (ça marche dans n'importe quel domaine). N'est-ce pas le point de départ de toutes solutions visant à améliorer les choses pour tout le monde ?
Ce sont juste des questions, sans aucune provocation de ma part : ayant toujours respecté cette profession (je voulais être prof... puis j'ai fait autre chose ), je suis prêt à faire partie de ce peuple français qui soutient l'école, mais j'ai besoin de la part des professionnels leur point de vue concret sur des chose et des faits concrets.