Coldo3895 a écrit:LeMoineFou a écrit:Je viens de tomber sur le sujet, et j'avoue que je suis totalement effaré par les commentaires
ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est comment, quand on a les deux infos suivantes:
1. une enseignante s'immole par le feu sur son lieu de travail
2. ses collègues vont exercer un droit de retrait
on puisse être plus choqué par la deuxième info que par la première
non, vraiment, ça me dépasse...
C'est simple... c'est que ça n'est pas le cas...
C'est cependant cette impression qui m'a complètement écœurée vendredi soir. Je ne suis pas seule à l'avoir ressentie, peut-être devrais-tu admettre que ce que tu as exprimé et la manière dont tu l'as fait en étaient la cause.
Quant au droit de retrait, la discussion sur son bien fondé est normale.
Le suicide sur le lieu de travail, quel que soit le lieu de travail traduit un mal être... sur le lieu de travail.
Il peut être causé par des problèmes personnels mais quand le nombre de cas augmente, il me parait logique de s'interroger sur les conditions de travail.
Quand on vit dans un établissement scolaire, on mesure les conséquences de la politique mise en place depuis quelques années, en terme de qualité d'enseignement (formation professionnelles
), d'inefficacité, de difficultés relationnelles, de quantité de travail, d'exigences hyérarchiques,et j'en passe...
Or les résultats scolaires, les enseignants et
eux seuls le plus souvent
en rendent compte, non seulement aux familles, mais à leur hyérarchie.
L'administration scolaire et les familles ont tout intérêt à faire de ce métier "une mission" pour que les résultats n'en soient imputés qu'aux seuls enseignants!
Maintenant quand on enseigne, on se dit: "Les objectifs qui me sont donnés dans le cadre où je travaille sont impossibles (voire discutables-la morale!
) à tenir. Je fais juste du mieux que je peux."
Beaucoup n'en peuvent plus et c'est facile de dire: "Ils n'ont qu'à arrêter et faire autre chose"!
Quand tu as une famille à faire bouffer, tu ne lâches pas ton job comme ça!
La loi permet le droit de retrait dans une situation de danger. C'est vrai que "le danger" dans ce cas, ne justifie pas textuellement le droit de retrait selon les termes de la loi.
Mais de quel droit disposent les enseignants ? Le droit de grève, en effet. On leur reproche bien souvent d'en avoir trop usé pour alerter.
Or, nous avons un pouvoir politique absolument et totalement autiste. Il ne négocie pas avec les organisations syndicales en préalable, il témoigne régulièrement d'un mépris profond pour la profession en qualifiant les enseignants de "privilégiés", il se frotte les mains quand les enseignants font grève, ça lui fait des économies et ça monte les parents contre la corporation enseignante.
Si la totalité du peuple français s'était mise en grève pour défendre SON école publique (personne ne dit rien aujourd'hui sur l'utilisation de l'école pour ficher les individus depuis leur petite enfance!
) et n'avait pas laissé ce soin juste aux enseignants, peut-être aurait-il été entendu? Même pas sûr!
Faute d'être écoutés, sinon entendus (au sens belge du terme
), que reste-t-il aux enseignants pour alerter, continuer et continuer encore à alerter sur les dégâts que subissent les enseignants et encore plus les enfants?
L'usage du droit de retrait dans ce cas, je ne sais pas s'il est légal, je ne suis pas spécialiste.
C'est en tout cas un acte citoyen.