Je ne vois pas très bien en quoi le fait de s'emparer d'une thématique dans l'air du temps empêcherait de faire une véritable oeuvre de fiction.
En effet, mais est ce majoritairement le cas?
Et comme partout, il y a plein de trucs qui rasent la moquette. Et d'autres trucs qui sortent du lot.
Ouais, mais il y a aussi d'autres éléments extérieurs qui peuvent jouer. "Le coup de bol", le sujet qui tombe pile poil dans une actualits, une bonne couverture médiatique parce que Untel journaliste qui a pignon sur rue aime ton bouquin et en parle, etc...
Je trouve que c'est un raccourci facile.
Je ne dis pas que c'est une généralité non plus. Mais c'est le cas pour beaucoup de BD style ceux de Bagieu
Il y a certainement des oeuvres qui cochent ces cases mais on peut très bien faire son shopping parmi l'offre en matière de romans graphiques en évitant la propagande bas du front.
C'est vrai, mais il faut les trouver et aussi avoir assez de recul sur les sujets concernés pour séparer le bon grain de l'ivraie
Associer une vision du monde à une vision de l'art que l'on pratique, c'est ce que je demande à un auteur.
Oui mais il y a une différence entre ça et faire de la propagande. Et il y a pas mal de RG qui tiennent plus d'un programme électoral que d'une "vision du monde"
Ca peut tout autant passer au travers d'un roman graphique sur un sujet dans l'air du temps que dans le cadre d'une bande-dessinée d'aventures au format classique.
L'exercice me semble plus difficile dans le format classique car plus codifié justement
Tu as parlé plus tôt dans la journée de Breccia. Voilà bien un auteur qui associe une vision du monde à une vision de son art, et qui les entremêle avec une approche profondément politique, dans le sens noble du terme.
Oui mais c'est fait subtilement. Je veux dire par là, que tu n'as pas l'impression qu'on te force la main, contrairement au féminisme à deux balles de Bagieu par exemple
Ca me parait très réducteur.
Comme je l'ai dit plus haut, c'est parce que l'oeuvre de fiction est plus codifiée
En tout cas, moi, si je me dirige vers des propositions pointues en matère de roman graphique, c'est souvent beaucoup plus pour que ça me sorte de mes habitudes que pour que ça me conforte dans mes convictions.
Tant mieux, mais il semblerait que la plupart du public de ces auteurs sont déjà acquis à leur cause justement. C'est pas un hasard si les féministes (je n'ai rien contre elles) te citent Bagieu plus que Uderzo quand tu leur parles BD. Parce que c'est avant tout une auteure qui sert de porte parole à leurs convictions. Et donc, même si tu trouves ça réducteur, pour beaucoup le média BD s'est perverti en outil de propagande pour ces auteures par exemple et indirectement pour leur public aussi.