Le pire voisin au monde ou A Man Called Otto (Marc Forster, 2023)

Otto Anderson, vieux bougon, n'a plus aucune raison de vivre depuis la mort de sa femme. Alors qu'il s'apprête à en finir, il est dérangé dans ses plans par une famille, jeune et pleine d'énergie, qui s'installe dans la maison voisine.
Sans l'avis de Luc Brunschwig qui en vantait les qualités insoupçonnées, jamais je n'aurais posé une regard sur ce long métrage. L'affiche et le titre français sont particulièrement rédhibitoires. Je ne connaissais pas non plus l'existence du roman ni du film suédois dont ce film semble être un remake-nouvelle adaptation. J'aurais eu tort car le visionnage a été on ne peut agréable. Certes, le film est sur des rails connus. Rien de bien original! Une sorte de Pour le pire et le meilleur avec Hawks à la place de Nicholson. Ou plutôt une variation du début de Là-haut avec un Carl Fredricksen-Ed Asner en chair et en os. L'aspect suicidaire en plus ! Le film aligne les poncifs : Otto le bougon détestable en fait sympathique, les voisins multi ethniques s'entraidant dans l'adversité. Bien entendu comme tous films actuels, on aura aussi des malades handicapés et un couplet pro intégration LGBT. Pourtant le long métrage fonctionne. Du moins sur moi. Il y a un savoir faire indéniable dans l'enchainement et la découverte des péripéties. La qualité d'écriture est là surtout dans les dialogues. Le réalisateur prend le temps de donner vie à chacun des protagonistes. Il y a un saut de foi à faire pour accepter l'acteur jouant Otto dans les flashbacks. Là aussi il réussit néanmoins son coup. La qualité du film doit beaucoup à son casting. Plus que Hawks qui se contente de faire le bougon à la mâchoire serrée et la tristesse en dedans, c'est le reste des acteurs-actrices qui sont parfaitement castés. On s'attache à tout ce petit monde et c'est avec tristesse que je les ai quittés. J'ai pensé aux livres de John Irving.
Loin d 'être un chef d'oeuvre mais idéal pour une soirée pas prise de tête.