Se7en David Fincher - 1995
Une paye que je l'avais pas vu et j'avais peur d'être déçu à la revoyure et bein ça reste un putain de masterpiece, visuellement splendide ( qui n'a couté "que" 15 millions ), une véritable surprise dans le paysage hollywoodien si édulcoré c'est vraiment le genre de climax final qu'on voit tout les 10 ans ( avant ça y a eu les 2 polars cultes de Friedkin )
Sur une énième variante de Buddy movie avec 2 flics très différents obligé de bossé ensemble qui vont apprendre à s'apprécier mais très vite ce coté va être mit de coté, de même que l'enquête qu'on penserait importante pour un film de ce genre va ici aussi être relégué au second plan car plus que l'intrigue c'est surtout les personnages et la ville ( personnage a part entière, elle est nommé plusieurs fois dans le film ) qui intéresse Fincher.
Le script est juste parfait, c'est pas un script révolutionnaire, c'est même plutôt classique mais là mais la narration est exemplaire, tout est parfaitement huilé et le traitement sombre et adulte et pis le final est tellement imprévisible ), y a rien a jeter, un vrai film pervers, glauque et terriblement pessimiste ou la violence est plus psychologique que graphique car ici on a aucun meurtre, le film étant entièrement du point de vue des 2 flics du coup on découvre les scènes de crimes en même temps qu'eux et on a que les victimes, c'est a nous d'imaginer ces séquences éprouvantes car ici les meurtres sont tellement extrême que les montrer aurait été un vrai suicide commercial pour le film ( enfin maintenant vu le succès de la franchise Saw on sait qu'il y a un gros public pour des trucs extrême ), notre cerveau travail donc à plein régime pour imaginer ces séquences ( le passage du gode fait bien travailler la tête
), à noter que les découvertes des scènes de crimes sont admirablement bien mise en scène avec une caméra qui se ballade sur la scène et où on aperçoit furtivement des détails du trucs ( et quand on plus on a des maquillages de Rob Bottin autant dire que c'est parfait ).
On est clairement pas devant un film tout public, c'est pas le
Silence des Agneaux ( car oui le Silence des Agneaux sous ces aspect pseudo morbide ça reste un film typiquement hollywoodien ), ici la noirceur est vraiment totale ( aujourd'hui seul les Coréens osent encore faire ce type de film ), c'est pas du polar divertissant ou ludique non c'est un film très sombre sur la nature humaine et il nous laisse sur les rotules.
Ville jamais nommé à l'écran ( choix du scénariste qui s'est battu pour ça ), une ville décadente, poisseuse, morbide, tourné à LA mais la ville a plus le look des grandes villes de l'Est ( on pense surtout à New York ), les photo magnifique de Khondji donne un aspect crépusculaire avec des couleurs dénaturé, des noirs vraiment noirs et des zones d'ombres terriblement oppressante ce qui transforme la ville en véritable enfer urbain ( une vrai Sin City ) ou il ne s'arrête jamais de pleuvoir ( symboliquement il s'arrête seulement de pleuvoir quand John Doe se rend ) et ou le bruit et les sonorités urbaines sont omniprésente et assourdissante ( et le score génial de Shore en rajoute une couche dans l'oppressant ). Se7en esthétiquement c'est vraiment le Blade Runner du polar.
Même les scènes d'intérieur sont vraiment sombre ( très peu d'éclairage )
Dans les références évidentes et assumé par Fincher il y a bien entendu
French Connection ( avec un coté documentaire dans la façon de posé la caméra ) et même les polars de Friedkin en général mais aussi
Klute de Pakula ( enfin Fincher c'est autre chose que Pakula et son film il a quand même plus de gueule que le thriller tout plan plan de Pakula
).
Le film a donc un coté très 70's assumé, ici Fincher ne se regarde pas filmé on a donc pas de grand mouvements de caméra mais le style est donc très Friedkinien, à part quelques jolies travelling on peut pas dire que d'un point de vue technique Fincher envoie du lourd, non ici il fait tout en sobriété et c'est une des vrais forces du film et pis il nous livre quand même 2 purs moment de mise en scène : la course poursuite avec Mills qui se termine avec ce merveilleux plan en contre plongé sur le gun de Doe et Doe et puis ce climax final ultra tendu avec un montage parfait et une tension montant petit à petit ( me souvient encore de la claque que j'ai pris au cinéma quand j'ai compris ce qu'il y avait dans le carton )
Le générique reste à ce jour un des plus réussit avec une esthétique poisseuse merveilleuse et surtout avec du Nine Inch Nails.
Le casting est impeccable et le trio atteint son apogée dans la longue scène dialogué de la voiture ou Doe explique ces crimes, scènes merveilleusement bien dialogué et ou les 3 acteurs sont vraiment bon, Brad Pitt alors à l'époque le minet à la mode trouve ici un de ces meilleurs rôles, il est parfait en flic opiniâtre, fougueux et peu cultivé mais qui montre déjà des signes borderline qui préfigure la fin, Morgan Freeman en vieux flic désabusé super intelligent ( un rôle qui va malheureusement devenir sa spécialité et ou il va faire le fonctionnaire ne jouant plus se reposant uniquement sur son charisme ), un flic qui a du mal avec le monde qui l'entoure.
Kevin Spacey ( non nommé dans le générique pour brouiller les pistes ) campe le serial killer ultime qui se nomme John Doe, tout un symbole ce nom c'est à la fois personne et tout le monde, et il est sans pitié, intelligent et complétement barré ( mais qui curieusement peu suscité de l'empathie chez le spectateur ), Spacey en 1 an s'imposera comme une figure ultime du mal jouant 2 méchants culte coup sur coup et là ou on voit que Fincher est un grand directeur d'acteur c'est qu'il arrive a rendre Gwyneth Paltrow crédible.
LE classique du genre, LE meilleur Fincher, mainte fois copier jamais égalé et son seul digne héritier US c'est
Zodiac, d'ailleurs plus qu'un polar noir Se7en c'est aussi un vrai film d'horreur.
10/10