Chasse au Gang André De Toth - 1954
Steve Lacey (Gene Nelson), un ancien détenu maintenant rangé, se voit malgré lui obligé de renouer avec son passéIl était sur ma liste de film a voir depuis l'interview d'Ellroy dans mad movie ( ça date quoi, enfin y m'avait quand même un poil spoiler la fin du coup mais si elle ne fait aucun doute au vu du déroulement du récit ) et je dois dire que je suis vraiment pas déçu.
Bon l'histoire s'avère assez classique et finalement sans surprise notamment la fin mais l'aspect documentaire ( aucune idée si c'est une premiere pour l'époque, ainsi on voit le travail des opérateurs là pour relayer les infos, on les voit plusieurs fois dans le film ) qui nous montre les méthodes de la police apporte un réel plus au film ( et même apres avoir bouffé des tas de polars de toute les années, c'est agréable de voir un polar comme celui là ).
Le récit fait 1h10, donc a pas de digression inutile, ça va à l'essentiel et tout reste cohérent.
Sterling Hayden est génial en tough cop ( y bouffe vraiment l'écran ), par contre le ptit retournement de situation de son perso colle pas trop avec tout ce qui nous est montrer pendant le film., Gene Nelson s'en sort tres bien et son perso est immédiatement attachant, et ça fait plaisir de voir Charles Bronson ( crédité sous son vrai nom Buchinsky ) en ptite frappe, les autres acteurs sont au diapason mention au chef du gang ( je connais pas le nom de l'acteur ) qui impose bien.
Niveau réalisation, je trouve que ça joue pas beaucoup avec les ombres et lumieres par rapport aux autres films de l'époque, ça fait plus réaliste ( c'est surement voulu ) et ça rend finalement tres bien à l'écran, y a même une ptite course poursuite en voiture sympathique.
En tout cas pour le premier De Toth que je vois je suis vraiment pas déçu ( réal qui avait été encensé lors de la rencontre entre Tavernier et Tarantino ), a noter aussi que ce film a fortement influencé le cinéma de Melville.
8/10
Key Largo John Huston - 1948
Frank, ancien officier, se rend dans une île au large de la Floride pour rencontrer Temple, le père de son ami tué dans les combats en Italie, et Nora, sa veuve. Temple est propriétaire d'un hôtel occupé par des hommes qui se révèlent être des gangsters. Oue bein c'est vraiment décevant, vu le pitch et le cast : hum un huis clos tendu avec Bogart-Bacall-Robinson le tout filmé par Huston sur le papier ça fait envie, bein juste le papier alors.
C'est lonnnnnnnnnnnnng, le début passe, on nous présente les persos pendant 25 minutes avant que tout ce ptit monde doivent cohabiter dans l'hotel pendant que la tempete fait rage et là c'est partie pour 40 minutes de blabla incessant pas toujours des plus captivant, heureusement dans la derniere demi heure y a quelques rebondissements histoire de nous sortir de la torpeur dans lequel le film nous a plongé, mais bon y a rien de bien excellent, la fin est convenue.
Reste un Bogart impérial ( son perso est intéressant en plus ), Edward G. Robinson) est parfait en chef de gang sur le retour, par contre Bacall est vraiment fade.
Visuellement c'est bof aussi, on ressent pas vraiment la tempete ( bon c'est sur il a pas les moyen de Emerich mais bon
), y a juste la scene de l'échange de billet que j'ai trouvé vraiment excellente avec enfin un peu de tension palpable.
Un huis clos raté dans l'ensemble sauvé par ces 2 acteurs.
5/10
L'étrange histoire de Benjamin Button David Fincher - 2009
Des que j'ai vu la BA du film ( un truc qui sent la mélasse à Oscars à plein nez ) j'ai sus qu'il ne fallait rien attendre du film et sans surprise je trouve ça juste correct surtout pour du Fincher.
Vague croisement entre Big Fish et Forrest Gump ( en mieux quand même Fincher oblige ).
David Fincher nous raconte bien une vie, c'est tout, y a plein de thématique abordé mais tout est survolé, d'autant plus décevant quand on voit le nom du scénariste : Eric Roth ( The Good Shepherd, Ali, The Insider,Munich et Forrest Gump
), on a seulement une histoire d'amour impossible ( et pas franchement emballante en plus : on regarde plus les personnages vieillir et rajeunir que l'on s'intéresse à eux finalement ).
Et il ne s'attarde pas vraiment sur des aspects qui auraient pu être passionnants comme la perte des êtres chers, le fait de vivre dans le sens inverse, une réflexion sur la mort, la marginalité, la frustration de la relation amoureuse, la bien aimée qui devient une mère,... Et c'est là qu'on s'aperçoit que la psychologie des protagonistes n'est pas très travaillée.
Et pis 2h30 pour en arriver à "Il faut de tout pour faire un monde" faut ptet pas abuser ( et pis quel monologue final bien nase : "Certains sont faits pour flâner au bord de l'eau
D'autres sont touchés par la foudre
Certains ont l'oreille musicale
Certains sont artistes
Certains nagent
Certains s'y connaissent en boutons
Certains adorent Shakespeare
D'autres sont mères
Et certaines personnes...dansent"
Au final c'est creux et plat alors que ça se veut romanesque ( on a 1h45 de récit initiatique déja vu mille fois, genre Forrest Gump quoi
)
La fin d'ailleurs je l'ai encore en travers de la gorge , où on se dit que ça va devenir intéressant : comment le scénario va se dépatouiller d'un gars qui meurt en devenant un enfant ? bein en tout simplement en la zappant pratiquement ( ça dure 5 minutes ).
Certaines scenes sont vraiment magnifique et touché par la grace d'un grand cinéaste, mais pour ce passages magnifiques ont doit se taper des longs tunnels pas toujours tres passionnant.
Je passerais sur les symboliques bien lourde comme l'horloge.
Heureusement tout n'est pas a jeté et certains trucs restent agréable : le running gag du gars touché par la foudre et tout le passage avec Brad Pitt sur son bateau.
D'ailleurs sur l'aspect technique, il n'y a vraiment pas grand chose à redire, si ce n'est que c'est magnifique, l'utilisation des FX est parfaite et toujours là au service du récit et pas pour faire de l'esbroufe, l'esthétique chromo pour faire un peu vieux est zolie, David Fincher fait du bon taf mais bon il est capable de tellement mieux, c'est juste beau, et la seul scene ou il se lache un peu ( celle ou ça joue avec le destin ) bein elle est inutile et est plus là pour faire style "eh c'est moi David Fincher Visionnary Director of Seven and Zodiac" ).
Brad Pitt est pas aussi bon que je l'aurais penser, je trouve qu'il fait même le minimun syndical ici, vraiment loin d'etre son meilleur role, Cate Blanchett est un peu meilleur mais c'est pas l'extase non plus, je les ai tout les 2 trouvé tres lisses, complétement vides et leurs dialogues sont pas géniaux, d'ailleurs j'ai trouvé sa relation avec Tilda Swinton nettement mieux traité et finalement plus intéressante.
Et ça fait plaisir de voir l'excellent Jason Flemyng dans un bon ptit second role.
Certainement le plus mauvais film de Fincher ( quoique j'ai pas revu The Game depuis longtemps ) par contre on peut dire que pour du Ron Howard c'est excellent, et en plus il nous livre un film impersonnel et conventionnel.
Vraiment du mal a comprendre tout ces avis dithyrambique ( il faut croire qu'un film un minimum bien torché dans une période pas très riche cinématographiquement, ça suffit au bonheur de certains ).
Ce n'est pas désagréable, mais ça sent un peu trop la machine à oscars et donc ça fout un peu la gerbe.
6/10