Fenêtre sur cour Alfred Hitchcock - 1954
Bon petit film mais on est loin du très grand film à cause de certains petits trucs qui gênent.
Pour un maitre du suspens je trouve que le film en manque clairement à part les 25 dernières minutes c'est trop pantouflard et en plus l'intrigue est quand même hyper balisé ( alors peut être qu'à l'époque le script était surprenant mais aujourd'hui difficile d'être surpris ) alors oui c'est bien écrit ça frôle le sans faute bon faut oublié que pas un seul voisin ne remarque a un seul instant James Stewart entrain de les mater alors qui le fait quasiment sans jamais se planquer enfin c'est compensé par le fait que les voisins sont bien "écrit", chacun représentant une facette de l'amour : passion, solitude, jalousie et envie de meurtre :eheh:
Mais je trouve qu'il y a un gros problème de rythme, ça dure bien 15 minutes de trop ( je suis pas spécialement fan du début un peu trop comédie romantique, même si c'est très bien dialogué et superbement interprété ça m'emmerde par contre j'aime bien l'humour noire via le perso de l'infirmière ), l'intrigue met un peu trop de temps à arriver et pendant plus d'une heure c'est loin d'être palpitant ( l'ennui pointe son nez ) mais heureusement après 1 heure le film prend son envol et sa devient vraiment captivant et jubilatoire, le trio fonctionne à merveille et la dernière demi heure est carrément épique.
Le parti pris de Hitchcock de ne pas faire quitté sa caméra de l'appartement est un sacré gros challenge et ça fonctionne vraiment à merveille, il est maitre des lieux, sa gestion de l'espace est tout bonnement parfaite et on devient voyeur ( un des thème favori du maitre, mais on sent qu'il est bien bridé par la censure et lui ce qu'il aimerais c'est montré du nibard, il pourra le faire dans un de ces dernier film : Frenzy ) avec James Stewart et son montage est une sacré réussite, toute les scènes "importante" du film sont pratiquement muette et ça fonctionne à merveille, par contre bémol sur le climax final a base d'ampoule alors que le gars se fasse niqué 2 fois je veux bien mais 4 fois c'est un peu trop gros mais c'est compensé par le début de la scène avec Stewart dans l'ombre qui donne lieu à un plan ultime, y a l'utilisation d'accéléré que j'aime pas aussi.
Grace Kelly est tout simplement divine, elle illumine le film à chaque apparition, elle est belle ( très belle en fait ) et joue à merveille et j'aime bien sa première arrivé avec son ombre qu'on perçoit comme une menace pour Stewart et puis c'est qui sera le personnage actif du film et elle s'affirmera finalement comme la femme qu'il faut à Stewart, James Stewart quand à lui est parfait de bout en bout dès les premières minutes on s'identifie facilement à son personnage, un peu macho, un peu bourru et devenu complétement accro au voyeurisme.
Et une fois encore je préfère le remake déguisé de De Palma Body Double
et je lui préfère aussi largement Psychose ( critique à venir et j'ai vraiment adoré ), enfin ça reste du film hautement recommandable.
Quel gros vicelard ce Alfred7,5/10
Psychose Alfred Hitchcock - 1960
SPOILER !! ( on sait jamais )
Redécouverte en HD de ce vieux classique dont j'avais quasiment aucun souvenir à part la scène de la douche qui rentré dans la panthéon des scènes cultes ( et pis c'est le genre de film dont il est difficile de ne pas s'être fait spolier tellement il a été copié et la fausse piste du vol d'argent n'a plus le même impact ).
Le film commence par le magnifique générique de Saül Bass et on enchaine sur un sympa petit plan séquence.
Le script frôle la perfection ( y a des petites facilités qui me font chipoter, genre la chambre 1 forcément pas fermé à clé à la fin et les papiers dans les toilettes qui 2 semaines après sont toujours là, enfin c'est histoire de chipoter et j'ai un léger bémol sur la longue explication final, utile mais un peu trop lourde ), on y retrouve tout les thèmes cher au maitre qu'on retrouve dans toute sa filmo : la frustration sexuelle ( de ce coté là ça devait vraiment être un gros frustré
, les relents oedipiens, le voyeurisme et la fausse culpabilité.
J'aime bien que le personnage de Janet Leigh qu'on a pris le temps d'apprécier et meurt en plein milieu du film ( tient tient comme dans un film de De Palma encore meilleur que Psycho
) c'est un procédé très peu utilisé, le twist final est parfaitement amené ( me suis fait berné j'étais certains que c'était la mère la tueuse, Hitchcock nous piège à merveille notamment avec ce plan aérien ou on entend la discussion entre Bates et sa mère puis on le voit porter sa mère ).
Anthony Perkins est simplement génial de bout en bout et il éclipse vraiment le reste du casting ( enfin sauf Janet qui assure presque autant ).
Au vue du film ce qui frappe c'est que 50 ans après ça reste toujours aussi efficace et que la mise en scène n'a pas pris une ride, la scène de la douche est un modèle de découpage, bon ça manque bien entendu d'une petite violence graphique mais la scène fonctionne quand même ( c'est compensé par le plan sur les yeux de Janet Leigh ) et elle a inspiré pas mal de monde depuis ça reste un mètre étalon de la scène de meurtre
mais il y a une autre scène de meurtre vraiment réussi dans le film avec le meurtre d'Arbogast et la caméra qui le suit pendant sa chute, la tension de la première demi heure fonctionne tout autant que celle plus facile avec Bates, j'aime bien la scène ou Leigh croise son patron alors qu'elle est au volant de sa voiture, la tension est omniprésente dans ce film grâce à un Hitchcock au sommet, et j'aime bien le look un peu gothique de la vieille baraque.
Le score de Bernard Hermann est forcément culte.
Plus qu'un exercice de style on est clairement devant un film fondateur du thriller et même bien avant Halloween et Black Christmas du Slasher.
9/10