Peut être déjà posté, la flemme de vérifier.
Django Unchained Quentin Tarantino - 2013
Auf wiedersehen. Bullseye.Comment c'est une grosse tuerie ce film !!! C'est du plaisir en l'état pur, me souvient même pas la dernière fois que j'ai pris autant de plaisir dans un cinéma.
Le meilleur Q depuis Jackie Brown ( qui reste son masterpiece que ce soit dit ). Le truc qui fait plaisir ( ou pas ) c'est que Tarantino met de coté tout son penchant pour les citations pour raconter ici une histoire sans se sentir obliger de digresser pour étaler sa culture, et pour avoir vu un ou deux westerns je peux affirmer que Django n'est pas un catalogue de citation, alors Tarantino a parlé de 3 films qui lui ont servi d'inspiration :
Navajo Joe,
Nevada Smith et Mandingo et contrairement à du Lady Snowblood, ici la source d'inspiration est quand même très minime et Tarantino réussit finalement ce que peu de monde a fait avant lui, à savoir mélanger avec réussit le spaghetti et le western classique ricain ( même si il n'aime pas Ford ) et d'ailleurs la première citation est assez subtile et ne s'adresse vraiment qu'au connaisseur : ça reprend le vieux logo Columbia et le plan suivant est tout droit d'un Boetticher/Scott et Tarantino reprend même la même police de caractère pour son générique que les films du duo.
Alors Django c'est quoi, déjà c'est un film qui dure 2h45 mais qu'on a l'impression que ça dure 1h30 tellement on prend plaisir à passer du temps dans cet univers peuplé d'acteurs plus géniaux que les autres ( sauf Kerri Washington quand même ).
Tarantino délaisse donc tout ses gimmicks précédent pour livrer un film linéaire et sans aucune digression ( ou presque, on a bien le passage du KKK bien marrant mais c'est tout ) et il livre même un putain de fresque à la Leone ( et oui le mot est lâché ), quand je lis qu'il y a pas d'enjeux j'ai envie de dire vous avez vu le film ou quoi ? l'enjeu il est posé très rapidement et jamais on ne le perd de vu. Le film est donc divisé en 2 partie bien distincte, la première où le duo va se promener, buter du bad guy et apprendre à se connaitre, cette partie est sans aucune faille, on suit leurs aventure le sourire aux lèvres mais le ton s'est être aussi grave et Tarantino se montre très à l'aise en alternant la légèreté et les actes de violence bien sanglant ou même surprenant ( le gars qui se fait buter devant son fils ).
La seconde partie quand à elle, elle est tout simplement jubilatoire, Tarantino revient à ce qu'il fait mieux que personne à savoir écrire des putains de dialogues, alors oui le film est bavard mais comme j'ai dit plus haut ici pas de digression, chaque ligne de dialogue sert le propos ( la condition black ici donc ) et l'enjeu du film et la longue scène de repas est un putain moment de cinéma où j'étais incapable de prévoir ce qui allait se passer et la séquence dégage une putain de tension et c'est un grand numéro d'acteur et puis quand ça explose c'est surprenant et jouissif.
Formellement c'est le meilleur Tarantino avec KB2, il atteint ici un putain de niveau, alors qui dit western dit forcément les plans obligatoires du genre et Tarantino n'y échappe pas ( et c'est magnifié par la photo merveilleuse de Robert Richardson ), par contre vu son amour pour Leone j'aurais penser qu'il jouerait plus sur la dilatation du temps et finalement l'usage du ralenti et le jeu sur le montage est finalement très rare ici c'est du cash quand ça tire c'est un déferlement de violence où Tarantino s'est fait plaisir en rajoutant des litres et des litres de sang, quand Django se rend les mains en l'air, le plan est saisissant avec une maison où le sang tapisse les murs.
Les gunfights sont vraiment excellent, celui de la maison il est terrible, classe, sanglant, jubilatoire, iconique, y a tout ce qu'il faut et il se termine avec un super plan de grue.
Franchement on pourrait détailler tout le film, tellement chaque scène pu la classe et la maitrise ( comment j'ai kiffé les petits zoom rapide sur les tronches ) et puis le double climax final, il envoi du lourd, comment j'avais le sourire au lèvre ( comme le perso du black pugiliste qui regarde Django partir ) :
"i count 6 bullets nigga ! - yeah ? and i count 2 guns nigga"Jamie Foxx je suis pas un grand fan de l'acteur, il est jamais mauvais mais il livre jamais de prestation inoubliable, là sans atteindre les sommets des autres acteurs du film il est plus que convaincant dans son personnage qui va s'affirmer au fil du film ( transformation très réussit, franchement le passage où il se transforme en une sorte de super héros black sur la zic de 2Pac et le passage où il fait exploser la dynamite
), Waltz livre une prestation réellement touchante, on croit vraiment à son personnage finalement assez ambigu, il a un coté humaniste mais ça n'en reste pas moi un chasseur de prime sans pitié, alors c'est du rôle de beau parleur mais il le fait vraiment bien et puis il a des putains de regard par moment où on sent vraiment toute l'incompréhension de son personnage et j'aime que jusqu'au il reste fidèle à ses convictions quitte à mettre son pote dans la merde, on arrive au gros morceaux du film avec le duo Di Caprio/Sam Jackson, je dit duo car j'ai trouvé que l'alchimie entre les 2 fonctionne carrément, la première scène m'a carrément surprise avec ce vieux nègre qui ose remettre en place son maitre, Jackson c'est simple c'est son meilleur rôle, depuis Jackie Brown on peut dire qu'il gère sa carrière en pilote auto en acceptant tout et n'importe quoi et là enfin il trouve un rôle avec un personnage à interpréter et quel interprétation, le vrai bad guy du film, une vraie pute comme on aime et tout est parfait ici : son look ( il s'est même assombrit encore plus sa couleur de peau ), sa démarche, son parlé, grosse performance, rien qu'avec ce personnage on se rend compte que Tarantino a été très intelligent sur l'écriture de son histoire car il évite l'écueil du manichéisme primaire ( le défaut majeur du cinéma du cinéaste auto proclamé comme garant de la cause black ). Léo quand à lui bein c'est le meilleur acteur de sa génération et le prouve une nouvelle fois ici ( et c'est même pas nominé aux oscars, lol quoi ), jamais il n'avait joué de personnage comme ça, aussi excentrique, aussi jubilatoire et on sent que Di Caprio prend vraiment du plaisir et les dialogues de Tarantino dans sa bouche c'est magique, on ressent vraiment sa dangerosité et on ne sait jamais ce qu'il pense vraiment, le reste du casting est blindé de tronche qu'on aime : Walton Goggins en bon vieux redneck, James Remar j'étais dégouté de le voir crever après 2 minutes de film mais cool il joue un deuxième perso, par contre y a pleins de monde qu'on aurait aimé voir plus longtemps : Bruce Dern, Zoé Bell, Tom Savini, Michael Parks mais surtout Don Johnson, oh putain alors lui il est génial dans ce personnage propriétaire terrien negrier et puis on a la caméo de monsieur Franco Nero et ça fait bien plaisir.
La BO j'ai pas remarqué de zic par contre mais alors le soundtrack c'est ultime, déjà entendre la chanson original de Dango de Luis Enríquez Bacalov c'est beau mais alors tout le reste de la BO c'est une grosse tuerie, le morceau de 2Pac le moment où il est placé
et je parle même pas du John Legend.
Le cinéma n'est pas mort, ici c'est ni un hommage au genre ni un catalogue de citation, non c'est juste un putain de western qui rentre au panthéon des meilleurs du genre, merci msieur Tarantino.
I like the way you die, boy. 10/10