Lu ce matin. Bonne lecture, avec des graphismes remarquables où rien ne dépasse ni ne manque. Depuis les Ted Benoit, je n’avais pas retrouvé un travail d’aussi bonne qualité graphique.
Côté scénario, j’aime beaucoup l’ancrage historique :
Guerre froide juste après la construction du mur, espionnage et faux-semblants, Kennedy et sa venue à Berlin.
Toutefois j’ai préféré la première partie du récit, très jacobsienne avec une mise en place lente et dramatique, plutôt que la seconde, avec davantage d’actions et un rythme un peu haché parfois, avec des ellipses trop importantes à mon goût
l’arrivée de Mortimer à Berlin est complètement déconnectée du reste du récit : non évoquée et très rapide, trop pour moi. Et il en va de même de la fin, avec le souci de devoir suivre plusieurs protagonistes dans plusieurs endroits… ce qui donne un récit accéléré et retombant comme un soufflé sur la fin avec l’absence de détails supplémentaires sur le rôle réel de Carvier.
Globalement je place cette reprise dans la partie haute du panier, même si j’ai préféré certaines autres histoires (au niveau purement scénaristique j’ai préféré les JVH et le diptyque des 30 deniers par exemple).
Je reste toutefois stupéfait par les remarques de certains sur ce récit, quand je vois les attendus qu’ils ont pour B&M : la moitié des Jacobs me tombent des mains depuis l’enfance et plus je vieillis moins je les aime. Alors certes les reprises ne sont pas toutes basées sur de grands récits épiques, mais quand je veux me refaire un B&M il n’y a aucune chance pour que ce soit l’un des derniers Jacobs.
Moderniser un peu certains éléments des récits, notamment sur les femmes ou sur la servitude, cela me semble au contraire une volonté de permettre à B&M d’évoluer et de toucher peut-être un nouveau public.
"Mais la plus belle des victoires, mon fils, est de faire battre le coeur de ton peuple.
Je te confie cela, car lorsque ma vie s'achèvera,
Toi, tu seras roi. »
Terenas Menethill II