et "ça peut toujours être pire" ça n'a vraiment plu qu'à moi ?
Oui !
(en tout cas selon MON point de vue)
au moins c'est le genre de truc qu'on a jamais vu ailleurs que dans Spirou.
Jamais vu ailleurs ? les cadavres exquis ? Je pourrais t'en montrer un qui date des années 70 (avec Binet, Convard, Bourgeon, Mouminoux, Dethorey, etc...)
Ce serait quand même étonnant que la prépub ne soit pas rémunérée.
Il me semble que l'une des raisons pour lesquelles les auteurs adoraient Dupuis (et craignaient Media Participation), c'est justement qu'il y avait double-rémunération : prépub + album pour un même projet... Je ne sais pas si ça a changé...
dans la conception de la bd, ils devraient penser au fait qu'il auront sans doute plus de lecteurs dans Spirou que pour l'album. Et donc qu'il serait bon de réfléchir au découpage en épisodes. à mon avis pour le moment il n'y a aucune réflexion, ni chez les auteurs, ni chez Dupuis, sur la pertinence de couper l'histoire à tel ou tel endroit. Ce sont juste des albums découpés en tranches, depuis les années 80. Il y a peut-être une corrélation à trouver avec la baisse des ventes.
Tout à fait d'accord !
Depuis les débuts, l'ALBUM c'est la consécration suprême : l'objet unique et personnel, à son nom, que les auteurs adorent posséder et sur lequel ils appuient leur contact au monde. Etre mêlé à une foule de collègues dans un magazine "bas de gamme" (pas broché, que l'on jette après lecture...), cela heurte leur égo. Il faut laisser une trace, il faut avoir la possibilité d'évoluer et de progresser seul, sans que leur image, leur avenir soit systématiquement attachée à un journal, à un groupe, à un personnage. Et tant pis si on galère, tant pis si on touche moins de lecteurs...
Et pourtant, à côté de ça, beaucoup d'entre eux adorent les relations professionnelles et les occasions de faire des choses ensembles ! Ils adorent les échanges et les "familles de pensée" (Donjon), les salons professionnels bien pensés et les "albums collectifs" autour de projets précis.
J'ai l'impression que le problème avec les magazines, c'est leur besoin de prépublier TOUT ce que fait un auteur : quel "Tuniques Bleues" n'a pas été prépublié dans Spirou ? Est-il impossible de ne prépublier que des oeuvres ayant besoin d'être lancées, et de faire leurs preuves ? Il faudrait concevoir le magazine comme une
plateforme de lancement pour de nouvelles séries, comportant certes régulièrement des invités prestigieux qui marchent bien en albums (mais sans systématisme) mais servant surtout à promouvoir ceux qui en ont besoin. De vrais tests qui seraient ainsi à nouveau fréquentés par les collectionneurs d'albums, un peu comme ceux-ci "testent" ces albums en lisant les 6-7 premières pages sur le net... Sauf que là, le test se ferait sur plusieurs dizaines de milliers de lecteurs ! Et puis l'éditeur du mag et les auteurs décideraient ensuite quand leur collaboration peut s'arrêter ou se ralentir, selon les ventes, la notoriété, le fait d'avoir touché une cible réduite mais fidèle, etc...
En fait, le problème actuel, à mon sens, réside dans le fait qu'on pense encore "magazine" comme autrefois (prépubs systématiques des stars) avec une problématique différente (l'album n'est plus le cadeau mais la norme)... avec quelques lubies opportunistes qui ne s'avèrent pas toujours fondées (pour vendre en kiosque, il ne faut que des gags et des histoires courtes avec des "animations" de type "promotion du cochon dans les supermarchés")...
Non, le magazine a une vraie valeur ajoutée, sa particularité propre, son importance, une richesse et une chance inouie pour les auteurs : il suffit simplement de l'utiliser à bon escient !