Je vois ce que tu veux dire, et je le partage.alambix a écrit:En passant, au risque de me faire des ennemis, je n'ai jamais été fan de "La Grande Traversée" (tentative marketing de percer le marché US, le seul marché qui résiste encore et toujours à l'envahisseur gaulois ?), ou d'"Astérix chez les Belges" (intrigue tenant sur un post-it, design des personnages qui commencent à s'allonger beaucoup trop, et couleurs horriblement moches).
La Grande Traversée donne un grand sentiment de "vide". Car, entre le départ des Gaulois en bateau et la rencontre avec les Normands, Astérix et Obélix ne se parlent qu'entre eux, et ne font qu'évoquer leurs doutes et leurs interrogations : vide pendant la traversée en solitaire, vide et incompréhensions dans les "dialogues" avec les indiens. On a le sentiment d'une pièce de théâtre, ou d'une visite de musée, avec seulement deux personnages. Ce qui rend l'album lourd et pesant... sauf, paradoxalement, dans les scènes "normandes" !
Astérix chez les Belges est trop répétitif (d'où ton sentiment de scénario post-it) : gaulois et belges n'arrêtent pas de détruire des forts, puis des légions romaines. Pour un album finalement très "violent", du point de vue d'un enfant (petit, j'avais détesté "La Zizanie" à cause de la violence psychologique), et, donc, trop répétitif pour un adulte (idem comics super-héros, bien souvent). Et il y a le dessin, en effet, qui perd de son aspect comique et précis, pour devenir plus "grossier" (problèmes de mains d'Uderzo ?).
Tous les deux ont en commun d'avoir privilégié l'Aventure aux clichés nationaux.
Alors oui, il y en avait quand même, des clichés (Glouglous, bisons, indiens guerriers et chasseurs, pour l'un. Convivialité, dualité linguistique, bonne chère, Brassica, mannekenpiss... pour l'autre), mais ils ne sont pas "moteurs" des récits : les thèmes étant finalement "une découverte coloniale" et "un concours de destructions". Pas vraiment des thèmes permettant de passer d'un cliché national à un autre...
Dans La Fille de Vercingétorix, on a ce même problème d'aventure privilégiée ("à la poursuite d'une fugueuse"), qui ne pousse pas assez loin le thème de l'adolescence (ou autre ! ça aurait pu être "la Résistance" comme dans le début du Tour de Gaule, par exemple).
En Corse, on ne s'éloignait pas de la fierté et des paysages, En Hispanie, le voyage n'était qu'un prétexte à la redécouverte des divers clichés espagnols (orgueil ET tourisme ou cultures)... etc...
Lorsque l'aventure prend la pas sur ça, c'est raté.


Je partage sur La traversée et les Belges.





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Il y avait un truc dans le genre dans Pagnol ( "La gloire de mon père" je crois, de mémoire) où il racontait qu'enfant, écoutant les adultes parler de politique, il se demandait bien pourquoi son père n'était pas au gouvernement pour régler facilement tous les problèmes de la France.





