]
Xavier Guilbert a écrit:zourbi le grec a écrit:Ah, le succès qui fait des jaloux, la bonne excuse.
Outre la question de la qualité intrinsèque de l'album (que je n'ai pas lu, et sur lequel je ne me suis donc pas prononcé), il y a la question de ce produit que l'on met en avant, de la manière dont il est présenté comme devant être forcément apprécié par tous et par toutes.
Avec cet ultime argument que vu son succès (encore heureux, vus les moyens qu'il y a derrière -- il n'y a qu'à voir la campagne publicitaire pour la sortie), toute critique vient obligatoirement de jaloux, et donc ne saurait être prise en compte.
Astérix est un produit marketing. C'est un produit industriel, c'est autant de la bande dessinée qu'un film Marvel (ou Star Wars) est du cinéma. S'y joue un mélange de nostalgie caressée dans le sens du poil, de recette soigneusement cadrée pour ne choquer personne, d'occupation du terrain médiatique sans partage. Et ce n'est pas être jaloux que de le souligner -- c'est simplement être objectif.
1/ Oui Astérix est une marque, autant que Tintin et Spirou.
Sauf que je ne pense pas que Ferri et Conrad se mettent à leur table de travail en réfléchissant à créer un "produit". Ferri est un scénariste, j'imagine qu'il travaille sur Astérix, comme il le ferait sur n'importe quel autre projet.
Mettre en avant le côté "produit industriel et marketing " d'Astérix est un affront envers ses auteurs. Je ne suis pas sûr que tu tiendrai le même discrours en face du bonhomme.
Bref, ce qui est amusant, c'est le paradoxe de ton discours : d'après toi, cet album obéit à une "recette soigneusement cadrée".
Sauf que parmi les critiques les plus fréquentes, on trouve justement le fait que Goscinny n'aurait pas construit cette histoire de cette manière, qu'il n'aurait pas utilisé tel ou tel personnage, ou qu'un album au village doit se passer au village et pas sur un bateau.
Bref, on reproche à cet album de ne pas respecter LA recette à la lettre.
J'ai plutôt l'impression que Ferri a fait un vrai travail d'auteur en s'émancipant justement de cette recette à respecter :
- en réalisant d'abord un album "au village" ne se passant pas qu' au village (n'en déplaise à certains)
- en réduisant le nombre de jeux de mots (franchement, ce serait de la mauvaise foi de ne pas le reconnaître)
- en incluant des thèmes un peu polémiques, et ne faisant pas l'unanimité (Adrénaline refusant de faire la guerre ou les références à la manif pour tous)
De son côté, Conrad n'a placé qu'une seule caricature. C'est aussi s'éloigner des règles. Et on s'en fout que cette référence ne parle pas aux jeunes (
![Au revoir [:fantaroux:2]](./images/smilies/fantaroux.gif)
Yannzeman). Conrad aurait caricaturé une nouvelle célébrité appréciée des jeunes style Kev'Adams ou Maître Gims, on l'aurait accusé de faire du marketing.
Dans le Papyrus, F+C avait réalisé le sacrilège de ne pas terminer l'histoire sur le banquet. Et Ferri a clairement dit que la tradition "un album au village / un voyage" n'était pas une règle définitive.
Donc, oui Astérix est une marque. Mais F+C s'en foutent je pense, et se contentent de faire leur taf, en s'éloignant petit à petit de la recette dont du parles. Et leur taf, on peut le lire pour ce qu'il est : un album de BD.