Cooltrane a écrit:Pour en revenir au bouquin d'Abirached, vu qu'il est sorti fin Octobre (et as le 08/12 pour la Bibliomule), il n'y a pas d'excuse possible, et je suis certain (façon de parler) qu'il a été envoyé au jury.
L'éditeur Seghers est spécialisé en poésie et littérature, c'est seulement leur deuxième BD publiée sur les 10 dernières années, il n'est pas dit qu'il soit au fait des subtilités de fonctionnement du festival.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux
En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.
... et qu'il ne soit dans la base de données de 9e Art+ qui ne peut alors pas le bombarder de mails expliquant en détail comment envoyer ses livres aux jury.
toque a écrit:Donc les albums de la sélection postule au titre de meilleur album. Pas album le plus innovant, pas album qui apporte le plus au media, pas album le plus original. Mais bien meilleur album de l'année. Donc quand on lis un album de la sélection officiel, la question est "est ce que c'est le meilleur album de l'année".
Je rebondis là-dessus toque, car ça m'a fait penser à la vidéo ci-dessous de TheGreatReview sur le cinéma. Il se pose justement la question de" c'est quoi un bon film?" film/BD/musique... tu remplaces un peu par ce que tu veux (non pas un bon coup). Il analyse la liste des meilleurs films de tous les temps de la liste de Sight & Sound (https://www.bfi.org.uk/sight-and-sound/ ... s-all-time mise à jour en 2022, ça change tous les 10 ans).
Et bien, je crois que l'on peut appliquer son raisonnement à beaucoup de disciplines. Je t'invite à l'écouter, tout le monde d'ailleurs si ce n'est pas fait. En gros, très gros résumé, pour le cinéma 2 critères se dégagent 1. que l’image parle toute seule, au moins autant que les acteurs, parfois plus que les acteurs. Un bon film met en avant ce qui démarque le cinéma des autres arts. Ce n’est pas l’histoire qui compte le plus, mais la narration visuelle. 2. que l'oeuvre ouvre de nouvelles voix, élargit l'horizon de son art (sa discipline) : la liste de films de Sight and Sound est une liste de films qui ont tellement été bons à raconter des histoires visuellement au moment oú ils sont sortis qu’ils ont élargit les horizons de tout le monde.
Alors surement, dans cette liste, très élististe, beaucoup ne vont pas nous plaire, mais les critères sont au-delà. C'est ce que je vois dans la sélection du FIBD. Je vois cette sélection comme une ouverture sur tout ce que je ne connais pas de la BD et je les en remercie pour cela. Ceci étant dit, j'ai presque tout lu les pages que j'avais en retard, et tu spécifies bien plusieurs fois que ton critère n'est pas que tu aies aimé ou pas, mais que parfois tu n'as vu aucun intérèt à l'album. Soit il y a quelque chose à creuser, soit ils se sont peut-être plantés sur certains albums sélectionnés.
(je sais pas pourquoi il y a cette image de couverture sur cette vidéo, ça donne pas envie mais la vidéo est bien, il décortique quelques scènes de films, et surtout il se remet en question à fond parce qu'il est tellement loin, mais tellement loin avec "son film préféré ).
The Great Review, c'est formidable ce qu'il fait et pour moi surtout, les rares épisodes consacrés au cinéma, vu que je suis non joueur. mais c'est tellement bien narré que je me suis même tapé des vidéos sur d'obscurs jeux dont je n'ai jamais entendu parler.
Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux
En toutes choses, subordonner le désir de juger au devoir de comprendre.
Je pense que c'est une très bonne idée de transposer cette question au cinéma. Cannes, césar, Annecy, Deauville, Gérardmer, ... On comprends très vite quel est le rôle de chacun de ses festival dans le paysage cinématographique français.
Et bien Angoulême, c'est compliqué de répondre à cette question. Enfin non, techniquement c'est pas compliqué. C'est plutôt facile. et tu y réponds, et je suis d'accord avec cette analyse :
marinacamille a écrit:Alors surement, dans cette liste, très élististe, beaucoup ne vont pas nous plaire, mais les critères sont au-delà. C'est ce que je vois dans la sélection du FIBD. Je vois cette sélection comme une ouverture sur tout ce que je ne connais pas de la BD et je les en remercie pour cela.
Angoulême c'est Cannes
La question plus compliqué selon moi, c'est "est-ce le rôle d’Angoulême d'être l'équivalent du festival de Cannes ?"
J'adore le festival de Cannes. Ce n'est pas la question. J'aime y y découvrir des films et j'adore les détester quand ils font l'ouverture de leur festival avec un film pitoyable qui a pour unique mérite de remettre sur le devant de la scène un agresseur sexuel. Et il faut des Cannes. Il faut des Sight & Sound.
La question c'est : compte tenu du poids du festival d'Angoulême et de son isolement (qu'il subit j'en conviens), le rôle d’Angoulême n'est-il pas d'être l'équivalent des césars ? Un festival moins avant-gardiste, plus populaire, dont le rôle premier serait de mettre en vitrine les succès populaire pour aider au développement économique de la bande dessinée ?
toque a écrit:La question c'est : compte tenu du poids du festival d'Angoulême et de son isolement (qu'il subit j'en conviens), le rôle d’Angoulême n'est-il pas d'être l'équivalent des césars ? Un festival moins avant-gardiste, plus populaire, dont le rôle premier serait de mettre en vitrine les succès populaire pour aider au développement économique de la bande dessinée ?
Oui j'y ai répondu. Et pour moi, clairement non, je déteste les Oscars et Césars et ne regarde jamais leur palmarès. Par contre, je suis curieuse des sélections des festivals de Cannes, Berlin, Venise, San Sebastian... etc. Et c'est ça que j'attends d'Angoulême. Quelque chose qui ne serait pas avant-gardiste ne m'intéresse pas plus que ça. Enfin si, je ne dis pas que je ne me divertie pas avec des oeuvres non avant-gardistes. Mais je n'attends pas d'un festival comme Angoulême qu'il soit consensuel, d'autant plus si son envergure est unique ! J'en attends qu'il fasse bouger les lignes.
Par contre, Toque, tu dis ne jamais y être aller. C'est peut-être ça aussi la différence. Tu ne vois, de l'extérieur, que la sélection. C'est plus que ça, ce sont les expos (surtout les expos), les conférences et rencontres (surtout les conf et rencontres ), les bavardages entre amis/passioné.e.s/connaisseurs, connaisseuses, les discussions plus ou moins brèves avec des auteurs et autrices et revoir ceux que l'on connaît, le off of off, les p'tits dessins partout, les quizz du studio sncf , l'ambiance, le Manga City (même sans être lectrice de manga, le Manga city quoi), les dédicaces, les goodies, la collection des sous-verres du Latitude Pub exclusifs du FIBD , les blablacar que je prends et qui, forcément, vont au FIBD. Chaque année, dès que les sélections sortent et ses polémiques avec, l'attente commence pour retrouver toute cette ambiance et ses surprises. D'autant plus que depuis 2 ans je le partage avec ma 2ème fille.
bah oui, ces andouilles maintiennent le festival à la pire saison qui soit. Angoulême au printemps ou l'été, ça n'a rien à voir. C'est quand même une région de vignobles, donc le soleil est très présent. Non, Angoulême est vraiment une ville très agréable pour y vivre. Le seul point négatif, c'est son festival bd.
tiburce oger 2 a écrit:bah oui, ces andouilles maintiennent le festival à la pire saison qui soit. Angoulême au printemps ou l'été, ça n'a rien à voir. C'est quand même une région de vignobles, donc le soleil est très présent. Non, Angoulême est vraiment une ville très agréable pour y vivre. Le seul point négatif, c'est son festival bd.
Tu ne crois si bien dire
Bon, désolé, perche tendue trop tentante.
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)
tiburce oger 2 a écrit:bah oui, ces andouilles maintiennent le festival à la pire saison qui soit. Angoulême au printemps ou l'été, ça n'a rien à voir. C'est quand même une région de vignobles, donc le soleil est très présent. Non, Angoulême est vraiment une ville très agréable pour y vivre. Le seul point négatif, c'est son festival bd.
Sauf que les raisons en ont déjà été expliquées 100 fois : - un début d'année propice (au tournant de la saison littéraire, à une date permettant aussi de débuter des actions annuelles importantes, comme les Olympiades culturelles en 2024), - hors périodes où se déroulaient jadis et se déroulent encore d'autres grandes manifestations culturelles (dont Cannes ou Avignon notamment), - également et finalement parce que, depuis 50 ans - le côté "hivernal" (la neige étant devenue plus que rarissime dans une bonne partie de la Charente) n'a presque en rien impacté le nombre de visiteurs présents. Beaucoup d'habitués, interrogés à ce propos, avouent en outre préférer - très logiquement - partir en vacances ou aller sur les plages... quand il fait beau. On imagine également le calvaire que cela pourrait représenter si le FIBD était programmé fin août, sous des chaleurs régulièrement caniculaires (le Festival du film francophone pouvant au moins profiter de salles climatisées).
De toute façon, les éructations ridicules de Tiburce Oger sont sans intérêt. Il est vrai, toutefois que le festival en mars, c'était plus agréable en 2022 qu'en janvier 2020 ou 2023
Mais bon, pour moi, c'est le rendez-vous qui clôt ma saison des conventions et autres festivals BD, et c'est très bien comme ça. J'ai testé Angoulême en été (une fois en juillet, une fois en aout), c'était presque insupportable d'être dehors tant il faisait chaud... Et comme ça ne va pas s'arranger dans les années à venir, merci, c'est très bien en janvier ! Comme le fait remarquer for justement icecool, la neige c'est du passé (perso, en presque 20 ans, je n'ai connu qu'une année où !a neige a interrompu les festivités un samedi).
Pour répondre à toque qui préfère St Malo. C'est effectivement un bien beau festival, mais il est tout petit et trop orienté dédicaces. Il est à des années-lumières de ce que propose Angoulême en matière de programmation artistique. D'ailleurs, si je vais si peu à St Malo, c'est que la programmation a rarement l'heur de m'intéresser... Et si je veux aller à une usine à dédicaces (exercice qui ne m'intéresse que très peu), je préfère aller à Amiens, c'est plus près de Paris. Je n'ai aucun doute, le FIBD n'a aucun équivalent en France, et de loin. D'ailleurs, en 2024, j'y serai du mercredi au dimanche
Enfin, merci marinacamille pour la vidéo YT.
Alors, profitons-en et ignorons les jaloux et les fielleux...