nexus4 a écrit:Puisque tu files la métaphore, je comprends bien ce que tu dis, mais c'est justement pour moi ce qui défini monsieur tout le monde. Si tu aimes Johnny, alors tu es monsieur Toulemonde.
Ben en fait, non. Du moins, pas du point de vue du marketing.
La cible, tu la définis avant -- après, ce que tu as, c'est un marché. Là, tu as le marché de Johnny, qui te permet d'évaluer le potentiel de, disons, une compil rétrospective de Johnny. Mais c'est moins un déterminant qu'un résultat. Ce que je veux dire par là, c'est que cela ne te garantit rien sur la possibilité de vendre à ce public quelque chose qui ne serait pas du Johnny (par exemple, des albums des Beatles).
Ensuite, oui, on peut identifier des affinités: les fans de Johnny ont des chances d'être des fans de Gainsbourg (mais pas tous), ou des fans d'Eddy Mitchell (mais pas tous), ou même de Dick Rivers (mais pas tous). Il y a des proximités, des recouvrements imparfaits, ce qui permettrait d'identifier un noyau dur de fans de ce genre de musique. Mais déjà, tu es en train de réduire ton supposé monsieur Toulemonde à un monsieur Toulemonde-fan-des-yéyés (ou quelque chose approchant, peu importe le terme exact).
D'ailleurs, on notera que quand on essaie de vendre du mainstream, on va sur des médias mainstream: il s'agit d'arroser largement, de faire connaître. Donc télévision, radio, affichage dans le métro, sur les bus, etc. On vise les carrefours, eux-mêmes mainstream, parce qu'ils proposent suffisamment d'ancrage commun pour que chacun s'y retrouve. Mais encore une fois, on tape non pas sur un profil identifié, mais sur un vécu partagé largement. C'est différent.
(Johnny, première star française créée par/à la télévision, fait partie d'une histoire commune. On s'y retrouve, non pas parce qu'on est fans, mais parce qu'il y a quasiment forcément une ou deux chansons que l'on connaît et qu'on aime un peu)