Xavier Guilbert a écrit:yannzeman a écrit:Mais enfin, il y a une logique : :
La BD n'intéresse qu'une minorité de français.
Les nominés aux remise de prix d'Angoulème n'intéressent qu'une minorité des lecteurs de BD.
Et donc, mettre en avant une minorité d'une minorité, à l'ensemble des français, dont l'écrasante majorité n'est de toute façon pas sensible à la BD, c'est un peu dommage.
Deux erreurs ici:
1. l'immense majorité des bandes dessinées n'intéressent d'une minorité des lecteurs de BD. Tu parlais d'
Angel Wings, c'est du confidentiel, bien plus, par exemple, qu'un Winschluss ou un Blutch.
2. l'étude de 2011 avait montré un truc assez marquant, sur lequel peu de gens se sont attardés: 32% des français de plus de 15 ans sont lecteurs de bande dessinée, mais surtout 44% des français de plus de 15 ans sont anciens lecteurs de bande dessinée. Soit au total
76% des français de plus de quinze ans qui sont soit lecteurs, soit anciens lecteurs de bande dessinée. Ce qui réduit les non-lecteurs (ceux que l'on peut supposer être "pas sensibles à la BD") à 24% des français. J'ai connu des majorités écrasantes plus convaincantes...
yannzeman a écrit:Le non-lecteur de BD ne regarde déjà pas les BD qui sont les plus accessibles ("tous publics"), alors les BD "avantgardistes-ouvreuses de voies"...
Et hop, on retrouve l'aveuglement de certains lecteurs de bandes dessinées sur l'intérêt global de ce qui ne les concerne pas.
Une bonne partie des bandes dessinées revendiquées ici comme "accessibles" ne le sont absolument pas pour une large majorité de lecteurs potentiels. Un Blake & Mortimer, un Michel Vaillant ou un Largo Winch sont des lectures ultra-codifiées (narration lourdingue, dessin putassier, hyper-référencées à une certaine culture de la bande dessinée) et ultra-ciblées (les amateurs de voitures qui puent, ou les lecteurs de roman de gare), qui portent en elles pas mal de repoussoirs.
Au contraire, ce que tu désignes par "avant-gardiste" peut justement attirer des gens qui ne viendraient pas à la "bédé", perçue comme un genre bas du front pour ados attardés. Des livres comme
Persépolis,
Les ignorants ou
Quai d'Orsay ont par contre beaucoup plus de chance d'aller les séduire.
Je reviens sur un point, dans votre commentaire :
L'étude de 2011 dit que
32% des français de plus de 15 ans sont lecteurs de bande dessinée, mais surtout 44% des français de plus de 15 ans sont anciens lecteurs de bande dessinée. Soit au total 76% des français de plus de quinze ans qui sont soit lecteurs, soit anciens lecteurs de bande dessinée. Ce qui réduit les non-lecteurs (ceux que l'on peut supposer être "pas sensibles à la BD") à 24% des français. J'ai connu des majorités écrasantes plus convaincantes...
Vous interprêtez des chiffres de façon très discutable.
Mon expérience (c'est à dire mon observation des gens que je côtoie, cela ne va pas plus loin mais cela vaut toutes les études dont on peut parfois douter des résultats et des méthodes pour les obtenir) me fait dire que les anciens lecteurs (qui en lisaient auparavant, généralement dans leur jeunesse) et qui ont arrêté d'en lire n'en lisent généralement plus jamais. Ils passent à autre chose (le roman, les films, les jeux vidéos, les séries tv...).
c'est donc infondé de les additionner aux vrais lecteurs, ceux qui n'ont pas arrêtés d'en lire, pour en déduire qu'une majorité de français lisent de la BD.
La BD est un divertissement de niche, minoritaire.
Un peu comme le handball ; on en fait tous au collège, mais ensuite on arrête, et on ne peut pas considérer que le hand est pratiqué par une majorité de français. Ce serait abusif de le dire.
Autre affirmation de votre part dont j'apporterais une nuance :
Une bonne partie des bandes dessinées revendiquées ici comme "accessibles" ne le sont absolument pas pour une large majorité de lecteurs potentiels. Un Blake & Mortimer, un Michel Vaillant ou un Largo Winch sont des lectures ultra-codifiées (narration lourdingue, dessin putassier, hyper-référencées à une certaine culture de la bande dessinée) et ultra-ciblées (les amateurs de voitures qui puent, ou les lecteurs de roman de gare), qui portent en elles pas mal de repoussoirs.C'est peut-être de ma faute, à citer toujours les mêmes titres, mais quand je parle de BD "tous publics", je ne focalise pas sur les "grands anciens" ; le titre qui me vient immédiatement en tête, quand je dois citer un titre "tous publics" accessible et très bien foutu, c'est "Carmen McCalum". Bd bien dans son époque, pas honteuse, avec une femme dans le rôle-titre, et même pas une potiche.
Je suis persuadé que ce titre sera plus accessible que bien des BD plus confidentielles qui font la joie des sélections angoumoisiennes.
Autre affirmation qui se discute :
Au contraire, ce que tu désignes par "avant-gardiste" peut justement attirer des gens qui ne viendraient pas à la "bédé", perçue comme un genre bas du front pour ados attardés. Des livres comme [i]Persépolis,
Les ignorants ou
Quai d'Orsay ont par contre beaucoup plus de chance d'aller les séduire[/i]
Là encore, j'ai essayé d'ouvrir des gens de mon entourage, familial comme relationnel (au travail, notamment) à la BD, et je leur ai proposé des choses très différentes, de la BD "tous publics" à des choses plus confidentielles.
Mon retour d'expérience, c'est que généralement, ceux qui ne lisent pas de BD ne cherchent pas à en lire, quelque soit le contenu.
Ceux qui sont un peu plus ouverts au principe liront de bonne grace ce qu'on leur propose, à condition de faire une sélection adaptée : un "Buck Danny", pour une lectrice, ça passera moins bien qu'un "Blacksad" ou un "celle que je ne suis pas", ou un "echo" (le comics) par exemple, des BD que je considère comme "tous publics", mais moins connotées "male".