Angoulême 2018

[guiaum]

Message précédent :

Dancer in the dark : 293 000 entrées. Sans commentaire.

Je te corrige: Dancer in the dark: 1 247 000 entrées.

[yannzeman]

Angoulême privilégie plus la découverte d'albums inconnus du "grand public" et on retrouve certains auteurs régulièrement.
BD gest fait découvrir aussi des albums (bon moins inconnus quand même faut pas pousser hein ) et on retrouve aussi régulièrement les mêmes auteurs.
Je veux bien comprendre que cela gène un auteur comme Mr Oger de voir toujours les mêmes d'un coté de la barrière, mais j'ai l'impression que l'on découvre le truc comme si c'était nouveau.
Moi comme simple lecteur, je vais regarder les deux listes qui seront faites sur Angou et sur Bd Gest pour faire des découvertes, et je m'en tape de retrouver Vives d'un coté et comme je m'en tape de retrouver Lepage cette année de l'autre (oui je tente un pari là ).
Pour des passionnés de BD je n'en reviens toujours pas de voir des "anti" de l'un ou de l'autre comme cela, au lieu de se dire "tiens je vais pouvoir faire des découvertes" . Mais on est d'accord Mr Oger je parle juste comme un simple lecteur.

Faire découvrir, c'est privilégier la nouveauté.
Moi, je préfère qu'on mette en avant la qualité.

La qualité vient plus souvent de ce qui a subit l'épreuve du temps, plus que de la nouveauté.
(Même si de la nouveauté peut surgir la qualité, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit)

Je veux bien comprendre que cela gène un auteur comme Mr Oger de voir toujours les mêmes d'un coté de la barrière, mais j'ai l'impression que l'on découvre le truc comme si c'était nouveau.

Ce n'est pas parce que c'est pas nouveau qu'il ne faut pas s'en plaindre, ni renoncer à faire changer les mentalités.
Le racisme n'est pas nouveau, on ne le découvre pas, et faut-il se contenter de la situation ?

[yannzeman]

Dancer in the dark : 293 000 entrées. Sans commentaire.

Je te corrige: Dancer in the dark: 1 247 000 entrées.

oui !
apparemment, je me suis basé sur de mauvais chiffres, pour ce film.

mille excuses, pas fait exprès.

[nexus4]

Pour faire la liste des vives, j'ai parcouru rapido les sélections depuis 2009, il faut reconnaître que le cru de cette année est bien moins populaire (ou plus élitistes, vous placez les curseur où vous voulez) que ces dernières années. Souvenez vous récemment l'année où Delcourt a tout raflé, sauf le fanzine.

[crepp]

Faire découvrir, c'est privilégier la nouveauté.
Moi, je préfère qu'on mette en avant la qualité.

ben c'est une liste d'albums pour l'année 2017, donc ce sera automatiquement des nouveautés.
Quand à la qualité, j'ose encore espérer (mais je suis peut être naïf) que les choix sont surtout faits par les membres (Angougou comme BD Gest) car ils ont aimé la lecture (donc pour des qualités).

[Xavier Guilbert]

• Le gout du chore (2009, Prix révélation)
• Pour l'Empire (2011)
• Polina (2012)
• La grande Odalisque (2013)
• LastMan (2014)
• LastMan (2015, Prix de la série)
• Olympia (2016, Sélection Polar SNCF)
• Une soeur (2017)

On va dire que 2010 a été une année creuse.

C'est comme à Cannes où l'on te selectionne un obscur Ouzbèke au nom de la découverte mais toujours d'office Les freres Cohen, Les freres Darden et Almodovar.

Vivès n'est pas le seul "multi-nominé" d'Angoulême, et de loin.
Sfar, 16 fois depuis 2000; Vehlman, 12 fois; F. Peeters & Morvan, 10 fois; Tardi & Larcenet, 9 fois; Guibert, Bonhomme & Tezuka, 8 fois; Blutch, Clowes & Davodeau, 7 fois; Midam, Neel, Blain, Guarnido, Boucq, Burns, 6 fois; etc.
J'en ai peut-être raté (il faudrait que je revienne en détail sur les listes), mais ça donne une petite idée.

[Nirm]

Faire découvrir, c'est privilégier la nouveauté.
Moi, je préfère qu'on mette en avant la qualité.

Oui mais ça c'est ton avis de mec blasé comme tu le dis toi-même (le 27/11 sur le topic de la Horde) :

Je me rends compte que je suis dans une période régressive, ou je considère que tout ce qui se faisait avant était mieux, et où certaines nouveautés ne m'attirent plus.

Du coup, parler de qualité sur des trucs que tu n'as pas lus et pour lesquels tu dis que tu n'as aucune attirance, bof...

[Xavier Guilbert]

J'ai une dernière question pouri Xavier, sur les BD manquantes dans la BEL dont nous parlions plus haut et que tu as lues, trouves-tu qu'elles ont leur place dans la sélection ?

Une sélection est un exercice difficile -- il faut se dire que si l'on met tel ou tel bouquin dedans, cela veut peut-être dire aussi que tel ou tel autre ne pourra pas y être. Les extraits des échanges de Stéphane Beaujean sur Facebook mettent bien en évidence tous paramètres qu'il faut prendre en compte -- ainsi que ceux sur lesquels on n'a aucune prise (attention à ne pas confondre le jury et le comité de sélection, d'ailleurs). Une sélection est question d'équilibre, un palmarès, question de ligne éditoriale, pour faire simple.
Donc dans les cinq bouquins en question, je ne pense pas que je les aurais tous mis, mais pour plein de raisons qui m'appartiennent et qui jouent plus sur mon propre parcours de lecteur. Certains, parce que j'ai du mal à considérer un bouquin isolé dans ce qui constitue un tout plus vaste (Hip Hop Family Tree), d'autres parce que c'est ébouriffant, mais finalement habituel pour l'auteur en question (le Deforge)... aucune hésitation par contre pour Des Bâtisseurs, ou pour le Tulipe de Sophie Guérive.

[nexus4]

Merci.

[tiburce oger 2]

Vous venez de citer une poignée d'auteurs qui monopolisent- ce n'est pas de leur fait- la sélection annuelle du festival au détriment de centaines d'autres. Dans d'autres milieux, on appelle ça entre-soit, mafia, copinage, facilité, .... Putain, il y aurait donc une poignée d'auteurs surdoués pour des légions de tacherons!!! En 25 ans, j'ai vu la valse des modes, des groupes d'influence, ça touchait d'ailleurs principalement les grands prix, école Pilote, école Métal Hurlant, école Dugenou... Le problème principal des auteurs actuels est le manque de visibilité au milieu de la surproduction actuelle, rester sur les étals plus d'une semaine devient un exploit. Les prix d'Angoulême sont, et je le déplore, le seul moyen aujourd'hui pour faire connaitre un livre, voir leur(s) auteur(s), à un lectorat plus large. Quand le devant de la scène est monopolisé par les mêmes noms, c'est insupportable.

[yannzeman]

Faire découvrir, c'est privilégier la nouveauté.
Moi, je préfère qu'on mette en avant la qualité.

Oui mais ça c'est ton avis de mec blasé comme tu le dis toi-même (le 27/11 sur le topic de la Horde) :

Je me rends compte que je suis dans une période régressive, ou je considère que tout ce qui se faisait avant était mieux, et où certaines nouveautés ne m'attirent plus.

Du coup, parler de qualité sur des trucs que tu n'as pas lus et pour lesquels tu dis que tu n'as aucune attirance, bof...

Mais justement !
C'est bien parce que j'ai participé à cette course à la nouveauté, pendant plus de 25 ans, qu'à force, je me suis rendu compte qu'il y avait, parmi les classiques du passé, bien des pépites que je me devais de découvrir (ou re-découvrir, avec des yeux de quadra).

J'en ai refourgué des caisses (littéralement) de BD achetées parce qu'elles étaient nouvelles, et qu'au final, je suis incapable de relire, tellement c'est mauvais.

Je vais en citer un qui m'a déçu, alors que j'avais bien aimé au départ :
"la guerre d'alan"
Très étrange car j'étais vraiment fan, au début. La 2nde guerre mondiale, l'ambiance à la "Band of brothers", un côté un peu sépia...

Et puis, en relisant ça quelques années plus tard, je ne comprend plus ce que j'ai bien pu y trouver la 1ère fois ; l'histoire me semble nettement plus ridicule.

maintenant, quand un nouvel opus de cet auteur parait, je passe mon chemin.
(c'est un avis personnel, mais je l'ai eu sur tellement de titres achetés pendant 25 ans...)

Je vais citer un autre exemple, très récent, cette fois, puisqu'il fait parti de la sélection d'Angoulême (enfin, je crois, car je mélange peut-être avec celle de la FNAC).
"opération copperhead"

L'histoire me semble sympa, je reconnais sans trop de difficulté david niven en couverture (et peter ustinov, si je ne m'abuse ? je n'ai pas la couverture sous les yeux). Bon, alors je feuillette, et finalement je laisse tomber.
Le dessin me semble trop léger, pour une BD.
Je suis habitué à mieux, graphiquement parlant.
un "Shi", par exemple, ou "le fulgur", pour citer des BD se déroulant dans le passé, ou "Francis et Philipp" pour le côté comique. Ou "Monsieur Jean".

Bref, je laisse la course à l'échalote à ceux qui aiment.
je préfère cultiver mon jardin.

[yannzeman]

Vous venez de citer une poignée d'auteurs qui monopolisent- ce n'est pas de leur fait- la sélection annuelle du festival au détriment de centaines d'autres. Dans d'autres milieux, on appelle ça entre-soit, mafia, copinage, facilité, .... Putain, il y aurait donc une poignée d'auteurs surdoués pour des légions de tacherons!!! En 25 ans, j'ai vu la valse des modes, des groupes d'influence, ça touchait d'ailleurs principalement les grands prix, école Pilote, école Métal Hurlant, école Dugenou... Le problème principal des auteurs actuels est le manque de visibilité au milieu de la surproduction actuelle, rester sur les étals plus d'une semaine devient un exploit. Les prix d'Angoulême sont, et je le déplore, le seul moyen aujourd'hui pour faire connaitre un livre, voir leur(s) auteur(s), à un lectorat plus large. Quand le devant de la scène est monopolisé par les mêmes noms, c'est insupportable.

Vous insistez sur un point important :
La BD est un divertissement de niche, maintenant.
Les grands médias ne parlent plus de la BD qu'à 2 occasions, la sortie du dernier Astérix, et le prix d'Angoulême.

c'est très dommage de ne pas profiter de cette petite fenêtre médiatique pour montrer ce qu'est réellement la BD, et ne proposer que des lectures confidentielles...

[crepp]

Vous insistez sur un point important :
La BD est un divertissement de niche, maintenant.
Les grands médias ne parlent plus de la BD qu'à 2 occasions, la sortie du dernier Astérix, et le prix d'Angoulême.

c'est très dommage de ne pas profiter de cette petite fenêtre médiatique pour montrer ce qu'est réellement la BD, et ne proposer que des lectures confidentielles...

C'est amusant, je pense plutôt le contraire. Je vais plutôt parler de la radio, mais j'ai rarement entendu autant d'auteurs de BD, en peu de temps, comme invité : Riad Sattouf, Sfar, Zep, Bastien Vives (il est vraiment partout ) avec Balak, De metter, Edika. Et je ne parle que des émissions sur France inter.
Ou alors j'ai du bol de tomber sur des auteurs de BD.

[nexus4]

Ah ben ça alors, on retombe sur les même....

[crepp]

Ah tiens, on retombe sur les même....

oui c'est vrai, en parti quand même (première fois que j'entends à la radio De metter, Balak et même Edika).
j'ai oublié Bilal aussi.
Avec les adaptations BD au ciné qui sont plus qu'en vogue, ca risque de s'amplifier, en tout cas j'espère (mais bon je suis naif).

[Cooltrane]

C'est comme à Cannes où l'on te selectionne un obscur Ouzbèke au nom de la découverte mais toujours d'office Les freres Cohen, Les freres Darden et Almodovar.

Surtout que comparer Angougou à Cacannes (c'est pas toi qui l'a fait, Nex, je sais), c'est mélanger les poires et les poireaux...

Angougou est un festival récapitulatif (comme les Oscar et César ou Grammy) qui clôture une année de production (bref une remise de prix), alors que Cannes est un festival qui promeut des œuvres pas encore parues (du moins en Europe).
Ainsi Angougou (01/2018) pourrait couronner une BD parue en janvier 2017, alors que Cannes (05/2018) pourrait couronner un film paraissant en Décembre 2018 (comme The Square sortant seulement maintenant >> voir ma chronique dans le sujet Film en Salle)

C'est assez/très différent, que ce soit niveau sélection, lauréat et pour le public. Mais c'est vrai que les Palmes d'or ont souvent l'air aussi imbitable que les Fauves d'or

[nexus4]

J'allais dire "Ah pas con", mais en fait non.
Ce que tu dis vaut pour de la perception par la presse et le public. Pour le comité de sélection le processus est identique. On lui propose X oeuvres produites depuis un an. Il en choisit Y qui représentent, à son avis, qui du meilleur, qui du foisonnement, qui de l'audace, on fait une salade mixte avec tout ça et c'est marre. La date de sortie des oeuvres dans les bacs ou dans les salles importe peu. Il faut que l'oeuvre proposée soit achevée à date limite de soumission au comité. Sauf exceptions qui font les gorges chaudes de Positif ou de Libé pour le cinéma. Quoique, je me demande si il y a pas eu une fois une BD sélectionnée qui est sortie après le festival (ca avait fait rigoler ici, il me semble). Mais bon, à l’exception près, grosso modo, c'est l'idée.

[Brian Addav]

Je pose un drapeau pour suivre ce sujet fortement intéressant

[Xavier Guilbert]

c'est très dommage de ne pas profiter de cette petite fenêtre médiatique pour montrer ce qu'est réellement la BD, et ne proposer que des lectures confidentielles...

Tiens, par curiosité, des "lectures confidentielles", ça correspond à quoi pour toi, au niveau ventes?

[Olaf Le Bou]

Quoique, je me demande si il y a pas eu une fois une BD sélectionnée qui est sortie après le festival (ca avait fait rigoler ici, il me semble). Mais bon, à l’exception près, grosso modo, c'est l'idée.

de mémoire, c'était encore plus drôle que ça, genre le prix du public attribué à un album pas encore sorti en Europe, mais uniquement au Canada (Paul à Québec je crois)

[Xavier Guilbert]

Quoique, je me demande si il y a pas eu une fois une BD sélectionnée qui est sortie après le festival (ca avait fait rigoler ici, il me semble). Mais bon, à l’exception près, grosso modo, c'est l'idée.

de mémoire, c'était encore plus drôle que ça, genre le prix du public attribué à un album pas encore sorti en Europe, mais uniquement au Canada (Paul à Québec je crois)

Exact. Sachant que cela ne circonvenait pas aux règles en place, puisque l'important était la sortie commerciale dans l'espace francophone, règle probablement établie pour nos amis outrequiévrains.

Je cite la plaquette de cette année, sur ce qui est sélectionnable: "Il récompensera des albums publiés entre le 1er décembre 2016 et le 30 novembre 2017 en langue française, diffusés dans les librairies des pays francophones, quels que soient leur pays d’origine."