Hello !
Ma chronique fait débat, tant mieux !
C'est exactement ce à quoi sert une chronique : présenter la lecture d'une personne, de façon suffisament argumentée pour que d'autres lecteurs puissent se positionner en accord ou contre elle.
Il est tout à fait permis d'aimer ce
Wayne Shelton - tome 5. Ca n'a pas été mon cas, pour les raisons que j'exposais dans l'article. Comme Flocon rappelait ci-dessus, je n'ai pas été contraint et forcé à faire une chronique de ce livre. J'étais volontaire pour le chroniquer, et pas pour "me payer" Shelton ou ses auteurs.
Pour la petite histoire, j'avais chroniqué le tome 4 pour Bédéka #9, en des termes pas du tout négatifs :
Wayne Shelton, aventurier quinquagénaire, apprend que son "fils" l'appelle à son secours. Retenu prisonnier dans une prison du Sud-est asiatique, il a retrouvé la piste d'un certain Rod Hooker. Shelton ne se connaît pas de fils. Mais Hooker est effectivement un nom qui lui parle. C'était au Vietnam, pendant la guerre... (Flash back !).
Thierry Cailleteau, désormais aux commandes de cette série initiée par Jean Van Hamme, réalise un épisode dans la continuité des précédents : action, gros flingues, meurtres en rafale… C'est efficace : une fois dans l'album on n'en décroche pas avant la fin. Mais on y trouve beaucoup de clichés, et rien de spécialement novateur. De la série B sympathique et grand public.
J'ai été plus sévère avec le tome 5 ? Ben oui. Je n'ai pas aimé du tout. Pour ainsi dire, j'ai trouvé que c'était de la série B antipathique et faite pour séduire le grand public, comme on sait pouvoir séduire un enfant en lui proposant des sucreries.
Je ne suis pas allergique aux séries d'action. Mais Wayne Shelton m'a semblé ici être un personnage tout à fait infect.
Dans mon travail sur cette chronique, j'avais réfléchi à un paragraphe qui disait :
A moins… à moins que tout ceci ne soit qu'une forme de dérision, et qu'il faille considérer cette saga sous un angle parodique. De fait, les clichés abondent au point que cela finit par en devenir comique. Par exemple, dans un flash-back au temps de la guerre du Vietnam, Shelton trouve un paquet de poudre blanche. Il y met son doigt, goûte d'un air expert, recrache et déclare d'un ton assuré : "héroïne !". Autre sommet, la méchante Mme Yoon sait toujours combien de balles il y a dans le chargeur de revolver de son opposant. Quant au personnage de Miss Pettycoat, attachée de direction, elle est visiblement un sosie de la Miss Pennywinkle de Largo Winch (elle-même dans la tradition bondienne des miss Moneypenny) (...)
... mais en lisant l'interview de Thierry Cailleteau dans
Avant Première n°33 (le magazine de prépublication de Dargaud), on comprend bien que le scénariste n'est pas dans une recherche du second degré : "
J'envie Wayne Shelton : lui, quand on l'emmerde, il flingue !".
Et là, juste sur le premier degré, l'action et l'adrénaline... eh bien non, je n'ai pas été charmé.
Shelton est trop montré comme un surhomme à mon goût, et l'affrontement avec Mme Yoon complètement repompé sur
Phil Defer (Lucky Luke n°8), bof bof. Une telle chute, c'est rigolo dans une BD des années 1950, mais pour une série contemporaine, je trouve ça faible.
En même temps...je n'interdis à personne d'aimer cet album. Je n'ai pas appelé à le boycotter. J'ai seulement exprimé l'opinion que les auteurs ne se sont pas donné beaucoup de peine en le composant. Libre à quiconque d'avoir un avis différent, et heureusement !
Ce que je regrette, si Neoch considère que je suis passé complètement à côté de l'intérêt de ce livre, c'est qu'il n'essaie pas de m'expliquer en quoi je me trompe.