carbonnieux a écrit:grelots a écrit:lautreamont a écrit:Ce qui est proprement hallucinant, c’est que des collectionneurs aguerris se sont laissés aller à acheter des orignaux dont on leur demandait expressément de taire l’acquisition (cf. l’article).
Hum…
Oui c'est clair...
Ceux qui (comme moi) avaient la fâcheuse habitude de montrer leur collection sur 2DG ne se voyaient pas proposer de cette marchandise jacobsienne ou uderzoïde ....
En quelque sorte j'étais blacklisté
Ce qui m'a sauvé de cette marchandise radioactive jusqu'au jour où un marchand en a proposé sur facture. Là c'était tout de suite plus tentant
Je suis un peu dans le même cas, à peu près tout ce que j'ai de Jacobs est visible et public vient de ventes publiques : soit des enchères depuis l'époque Tajan au début des années 2000 (mon premier crayonné) soit des galeries - citées ou non dans l'article-, en Belgique et en France, via leurs sites internet, et en privé quelques cases ou crayonnés rachetés à des collectionneurs Belges qui avaient pu le partager sur un site comme 2DG par exemple.
J'ai exposé ce que j'avais acquis, parce que ça m'intéresse de partager ma fascination pour le dessin de Jacobs, qui est plutôt méprisé pour son côté statique. Son histoire personnelle m'émeut aussi. Ce que j'ai acquis de lui est toujours visible publiquement. Une photo que j'ai prise et diffusée sur 2dg a même été reprise dans une revue DBD sur Jacobs.
Quand Maghen a commercialisé son lot, j'ai effectivement pu choisir une planche avec lui. J'ai demandé si cela venait de la fondation, Daniel Maghen m'a dit qu'il ne pouvait pas citer sa source mais que tout était validé juridiquement et sur facture. Il ne m'a pas demandé de cacher mon acquisition. Client depuis longtemps de la galerie, je lui ai fait confiance, j'ai eu ma facture. Les planches de son lot ont même été visibles sur son site marchand internet.
Quelques années plus tôt, en achetant un strip de la Marque Jaune visible sur le site d'une galerie de BD, j'avais posé quelques questions sur la provenance de ce strip. Les informations qui circulaient à l'époque étaient qu'il y avait eu des originaux perdus ou volés au domicile de Jacobs à son décès en 1987 et que c'est ce matériel là qui circulait, alors qu'aucune plainte n'existait contre elles. Ces pièces négligées retournaient donc dans un circuit officiel. les ventes publiques depuis les années 2000 n'avaient d'ailleurs jamais été remises en question par la justice avant 2017 et faisaient même parfois l'objet d'articles sur la belle réussite des ventes aux enchères, dans les mêmes journaux qui aujourd'hui peuvent s'offusquer de la "dispersion" des pièces. Il ne faut pas oublier la part de responsabilité des journalistes aussi à ainsi valider médiatiquement que les planches de Jacobs étaient bien en vente "libre" et pas du tout douteuses.
Voilà en résumé comment en toute bonne foi, et malgré des questionnements réels au début, on peut se retrouver à être assimilé à un méchant receleur, alors que la première motivation est une sincère admiration de "groupie du graphiste"... Et ça ne fait pas plaisir d'être pris pour un pilleur de tombe, mais je comprends la réaction en lisant le comportement et les aveux de Biermé retranscrits dans l'article, et ces magouilles d'échanges de voitures etc.
Après, à titre personnel, quand on met autant d'économies dans un bout de papier, c'est aussi en se disant qu'au lieu d'actions à la valeur bien volatile, c'est plus émouvant à contempler, il y a quelque chose de concret et tangible et réellement émouvant, qu'on a payé cher, mais qui peut remplir aussi une fonction d'épargne de précaution. Et ça ne fait pas plaisir d'être pour autant assimilé à un pur spéculateur.
Bref, c'est un sujet douloureux aussi à évoquer pour un authentique amateur collectionneur de Jacobs comme moi. Mais je comprends qu'on puisse me prendre pour un méchant receleur, vil spéculateur et un peu con-con sur les bords.