de Sandman. » 30/07/2017 17:58
Le film est beaucoup plus réussit que ce à quoi je m'attendait, oh bien sur Besson n'a toujours pas appris la subtilité, son message, puisqu'il faut toujours un message c'est qu'il a de grandes choses à nous dire lulu, est niaiseux au possible (une fois de plus l'amour va tous nous sauver), et son scénario ne repose sur des ficelles mais sur des câbles énormes qu'il exhibe à la moindre occasion (coucou les dialogues qui résume ce qu'on a vu il y a 5 minutes à peine), mais ça reste tout de même très regardable et plutôt plaisant, surtout pour l'aspect visuel qui retrouve l'invention graphique du cinquième élément, Méziéres y ayant participé. En plus lulu se prend moins au sérieux dans ce type de production que quand il nous pond un Grand Bleu, un Léon, un Jeanne d'Arc ou un The Lady. Comme film d'aventure et d'action, si l'on est pas trop allergique au genre c'est très correct.
Le problème c'est que connaissant la BD, et l'aimant d'un amour profond et éternelle ces qualités qui m'auraient suffit (n'ayant pas trop d'attente) a passé un bon moment devant ce film, m'ont parut complétement superflues au regard du traitement lamentable que Besson fait subir au chef d’œuvre de Christin et Méziéres. Qu'on soit clair, je pense qu'un cinéaste qui adapte une œuvre quel qu'elle soit peut en faire ce qu'il en veut, l’œuvre d'origine après tout continue d'exister, maintenant ça ne veut dire que le spectateur doivent tout accepter, et là ce que propose Besson ce n'est pas seulement une trahison de la BD d'origine c'est le rabaissement au plus petit dénominateur commun d'une histoire de base bien plus riche qui offrait de plus subtiles possibilités.
les changements avec l'album d'origine sont légion, ce n'est pas juste la fin, et ce ne sont pas des changements de détails, c'est carrément le sens de cette histoire qui est complétement différents. L'ambassadeur (le commandeur dans le film) de la BD est un politicien suffisant et plein de bonnes intentions qui veut, comme l'a très bien indiqué Pomponazzo, rétablir l'ordre a Point Central (Alpha dans le film) avec des arrières pensées colonialistes (il évoque la mission civilisatrice de la Terre). Dans le film c'est un gros méchant militaire, trés méchant parce qu'il est plein de haine, et pourquoi il est plein de haine et ben parce que, et la tentation coloniale dénonçait par Christin, ben elles est effectivement réalisé dans le film. On noteras d'ailleurs que les aliens sont pour la plupart dépeint soit comme de gentil primitif, soit comme des grosse brute attardés, l'humanité étant le parangon de la civilisation ce qui est loin d'être le cas dans la Bande Dessinée.
Et on perd effectivement toutes l'ambiguité des ombres (devenus les pearls dans le films) dont la puissance et le moralisme (ils menacent de détruire l'ensemble de la flotte spatiale terrestre au nom de la paix...) sont bien plus inquiétant dans la BD. Et puis il y a Valerian et Laureline eux même, je ne trouve pas les acteurs trés bons. Valerian parle avec une voix grave et monocorde a la Batman, Laureline a l'air de faire tout le temps la gueule, sans doute pour montrer a quel point elle est badass, mais du coup on perd toutes la spontanéité et le charme du personnage (déjà bien mise a mal a partir du moment ou elle n'est pas rousse). Leur flirt au début du film est particulièrement vulgaire et lourdingue et ne correspond pas du tout au personnages tels qu'ils sont écrit et dessinés. Et on perd l'inversion du topos de la demoiselle en détresse sur laquelle repose en partie la BD ou Laureline viens secourir Valerian enlevé avec l'ambassadeur.
Je conçois qu'on puisse apprécier le film, mais dire qu'il est fidèle a la BD, et que critiquer le scénario de Besson reviens a critiquer celui de Christin, non et non, définitivement non!