Je viens de le lire, le premier numéro, et je l'ai trouvé pas mal.
Bon, plein de personnages, des enjeux un peu tordu, ça doit pas être simple pour le lecteur de passage (ça devient une obsession chez moi, je sais…). J'ai pas encore lu les pages de rédactionnel, j'imagine qu'on a des infos.
La prod est bien : la traduction est très vivante (on sent une amélioration, évidente mais salutaire et bienvenue, par rapport à Panini), le lettrage est très propre, je note que les crédits ont été effacés des pages titres, mais les titres et les accroches sont restées, afin d'accentuer le rythme feuilleton, ce que je trouve un choix tout à fait défendable. Les pages de rupture entre chaque épisode permettent de filer de l'information au lecteur, et les pages de couverture sont très agréablement maquettées, avec un cadre qui accueille des infos sur les illustrations montrées. Vraiment, des beaux mags, chez Urban.
Après, l'histoire, c'est pas mal, mais bon, voilà encore un récit qui donne l'occasion à des héros de taper sur des héros. Moi, personnellement, je suis fatigué de ces âneries. "J'ai plus l'âge pour ces conneries". Là, malgré la qualité des scripts (certains sont même particulièrement faciles d'accès, je pense notamment à l'épisode de Tomasi et Pasarin, très bien dessiné et très facile à comprendre…), on a droit quand même à deux duels entre Lanterns. En six épisodes, c'est un peu beaucoup, et même si c'est justifié par le scénario, ça ne fait que renforcer la douloureuse absence des super-vilains.
Un peu plus haut, quelqu'un remarquait, à raison, que Johns se répète. C'est vrai. Et là, j'ai l'impression de lire l'éternel pugilat entre justiciers cosmiques qu'il raconte depuis quatre ou cinq ans. Alors on a quand même le droit à l'évacuation de la scène, Larfleeze, Indigo-1 et quelques autres disparaissant dans le Livre Noir. Ça libère de la place pour des personnages qui n'ont, somme toute, ni charisme ni utilité. C'est déjà ça de gagné.
Ceci dit, on a aussi droit à une illustration par l'absurdité du caractère bancal de toutes ces lanternes colorées : quand nos héros en récupèrent les différents anneaux, ils ont du mal à les utiliser, et quand ils y arrivent, on comprend que le système qui fait interagir les anneaux entre eux est d'une complexité exagérée, et totalement improductive en termes d'histoire (je dirais même en termes de dramaturgie : une fois que ces déséquilibres sont démontrés, on a un peu usé le potentiel de ces anneaux arc-en-ciel).
Bref, je suis très mitigé, même si j'aime bien les épisodes de Bedard et Tomasi. Question dessin, Manhke, c'est toujours aussi bien, Pasarin, c'est super agréable, très beau, très narratif, très expressif, mais Kirkham, purée, que c'est laid.
L'ensemble est lisible, mais une fois de plus, je désespère de relire du Green Lantern passionnant un jour : quand donc ces personnages cesseront leurs petites guerres internes pour réellement faire leur boulot de flics spatiaux ? Purée, c'est le moment pour les vilains d'attaquer la galaxie, là !
Jim