J'aimerais faire le pinailleur, à mon tour, mais en toute sympathie pour les auteurs qui font partie du haut de gamme de la génération actuelle tout de même. J'aurais préféré en parler avec eux mais je n'ai eu que le temps de saluer le dessinateur deux secondes pendant le festival d'Angoulême. Mon pinaillage concerne des détails d'époque comme les armes. Des détails qui ne dérangent pas la majorité des lecteurs mais qui me font l'effet d'une mitrailleuse en plein péplum. Une épicière propose au héros un revolver, elle a reçu des "navy" tout neufs... le colt navy fut construit à partir de 1851 et fut beaucoup utilisé durant la guerre de sécession, un cap and ball obsolète au moment de l'album censé se passer après 1873 puisque j'ai aperçu un colt frontier 1873 dans une scène au saloon . Plus loin le héros se sert d'un Henry rifle dont les balles sont sensées traverser trois hommes...

une balle de 44 Henry flat en plomb pur propulsée par 28 grains de poudre noire se déformera à l'impact dans la première victime. Il faudra attendre les balles fmj du fusil Lebel ou Mauser des années 1886 pour pouvoir traverser plusieurs corps. Et c'est un ancien sniper qui utilise une Henry, et qui porte une winchester à canon scié ?... impressionnant! Au moins 3 cartouches dans le magasin tubulaire tronqué sous le canon, un levier de chargement necessitant les deux mains pour tirer... N'importe quel gunfighter avec ça à la ceinture serait mort à la première seconde . Josh Randall a fait plus de victimes qu'il ne le saura jamais...

. Bon, voilà, des détails il y en a d'autres, mais je pense que ce n'est pas le propos des auteurs de coller à la réalité de l'Ouest américain du 19ème siècle, c'est l'aventure plein pot qui compte et ça marche à fond. Et puis le dessin, quand même, il est super élégant .
