Message précédent : Klaus Schulze vient de nous quitter. Il avait 74 ans.
Sans être un féru de sa discographie, il m'est difficile de nier qu'il est un monument du krautrock et plus généralement des musiques électroniques.
Ex-batteur de l'éphémère Psy Free, il expérimente déjà avec l'orgue et des synthétiseurs sans pouvoir pour autant en posséder. Il accompagne Edgar Froese et Conrad Schnitzler dans les débuts discographiques de Tangerine Dream (Electronic Meditation en 1970 chez l'essentiel label Ohr), toujours à la batterie, mais des dissensions avec Froese le forcent à partir.
Il co-fonde un autre groupe mythique, Ash Ra Tempel, avec Manuel Göttsching et le bassiste Harmut Enke. Encore une fois, il ne restera que le temps du premier album éponyme (1971, Ohr) pour pouvoir voler de ses propres ailes.
Il sort son premier album solo Irrlicht en (1972, Ohr), où il enregistre enfin ses expérimentations sur un orgue électrique et des enregistrements d'un orchestre dont il bidouille les bandes façon musique concrète. L'album n'est pas "électronique" à proprement parler mais le virage est pris.
Il participe ensuite au magnifique et perché Tarot (1973, Ohr) de Walter Wegmüller, enregistré avec Ash Ra Tempel. Entre deux sessions, Manuel Göttsching en profite pour enregistrer des morceaux avec Klaus Schulze pour Join Inn, le quatrième album d'Ash Ra Tempel. Et enfin, il y a l'aventure Cosmic Jokers en 1973, vrai-faux groupe monté de toute pièce par Rolf-Ulrich Kaiser, le fondateur de Ohr, où il invitait des artistes de son label à participer à des sessions en échange de drogue. Il va sans dire que les disques de Cosmic Jokers sortaient sans l'autorisation des participants. C'est d'ailleurs Klaus Schulze le plus prompt à réagir, intentant un procès à Kaiser. Ce dernier s'enfuit et laisse le label Ohr à l'abandon en 1975.
Avec Cyborg (1973, Ohr), Klaus Schulze introduit enfin le synthétiseur dans ses travaux solo. Puis il passe dans l'écurie Brain, l'autre gros label kraut, space et assimilés, et signe en parallèle un contrat avec Virgin, dont il sera un des fers de lance, ce qui lui permettra d'obtenir une grande notoriété à l'international. Il y sortira ses troisième et quatrième albums Blackdance (1974, Brain/Virgin) et Picture Music (1975, Brain/Virgin) mais c'est surtout Timewind (1975, Brain/Virgin), qu'on rapproche souvent aux premiers Tangerine Dream et premier disque où il utilise un séquenceur, qui lui offre une consécration.
Le biff coule à flot, Klaus Schulze se fait plaisir en équipements, notamment l'illustre modèle Big Moog. L'album suivant Moondawn (1976, Brain/Virgin) enfonce le clou. Avec le précédent album, il dispute l'étiquette de masterpiece.
Suivent Mirage (1977), X (1978) puis Dune (1979). La déchéance vient dans les années 80 avec la multiplication de projets, une volonté de plaire encore à un plus grand public et la catastrophe financière de son éphémère label qui l'entraine également dans l'alcoolisme. Il passe en désintox, remonte progressivement la pente, et se concentre uniquement sur la musique. Les années 90 voient son retour, bien accueilli par un large public et également dragué par la scène techno.
Klaus Schulze ne s'est jamais arrêté de produire, a dû laisser une quantité folle de disques sous propre nom et a été constamment révéré ces vingt dernières années. C'est un grand monsieur qu'il a laissé un legs énorme derrière lui.
Le batteur Gabe Serbian (du groupe The Locust) nous a quittés la veille de ses 46 ans.
Très actif à San Diego, il co-fonde en 1996 le deathgrind engagé Cattle Decapitation, d'abord derrière les fûts avant de prendre la guitare, puis rejoint en parallèle le grindcore pot-pourri expérimental de The Locust en 1998. En 2001, il repasse à la batterie pour The Locust, quitte Cattle Decapitation et fonde Holy Molar pour assouvir son envie noise rock. A côté de ça, il collabore avec Alec Empire, Merzbow, Le Butcherettes, assure l'imtérim chez le trio italien Zu le temps de deux albums, etc... Certes pour faire du bruit mais n'hésite pas aussi à sortir de sa zone de confort.
Trevor Strnad, frontman du groupe death(-trash) mélodique The Black Dahlia Murder, s'est suicidé à 41 ans.
Il était connu comme une personne ouverte et joviale, et doté d'une connaissance ahurissante de la chose metal. The Black Dahlia Murder, qu'il a fondé en 2001, a sorti 9 albums chez Metal Blade, s'est progressivement construit une solide fanbase et faisait régulièrement partie des grosses ventes dans le genre aux États-Unis.
aaaaahh mon Vincent... Pendant que Kendrick Lamar va encore frapper les charts sans forcer, tu multiplies les collaborations hasardeuses, tu signes avec la Motown pour sortir Ramona Park Broke My Heart qui sera certainement vu comme l'album de la maturité... T'es devenu vieux, tu te perds dans tes introspections et tu as surtout perdu ce qui faisait le nerf de ta musique et de tes lyrics. Pour te rappeler à quel point tu étais bon et que tu savais tes prods, on remet tes vieux classiques.
Le bassiste des Happy Mondays Paul Ryder est mort la semaine dernière. Il avait 58 ans.
Il cofonde en 1980 les Happy Mondays avec son frère Shaun (chant), Gary Whelan (batterie) Paul Davis (claviers) et Mark Day (guitare). La petite troupe, rapidement rejointe par l'ambiancieur / pois sauteur / mascotte Bez, est un des plus gros représentants des années Madchester / Factory et de la culture rave. Avec leurs 4 albums Squirrel and G-Man Twenty Four Hour Party People Plastic Face Carnt Smile (White Out) (1987), Bummed (1988), Pills 'n' Thrills and Bellyaches (1990) et Yes Please! (1992), ainsi qu'une grosse quantité d'EP's et de remixes, ils font danser les foules avec leur indie rock boosté au funk, psyché et house.
Le gros four commercial du leur 4ème album contribuant à la faillite de Factory, le groupe se sépare pour que des membres puissent se lancer dans de nouveaux projets. Les Happy Mondays se reforme en 1999 pour enchainer concerts et tournées avant que Paul Ryder ne jette l'éponge en 2001, se brouillant avec son frère, ce qui entraine la deuxième fin du groupe. Paul cofonde ensuite Big Arm pour enregistrer Radiator en 2007.
En parallèle, les Happy Mondays remettent le pied à l'étrier sans Paul Ryder et Gary Welan pour enregistrer un unique album et avant de se mettre à nouveau en veille.
Finalement Paul Ryder revient en 2012 chez les Happy Mondays à l'occasion de leur ultime reformation, promettant également un nouvel album (qui n'a jamais vu le jour).
William "Poogie" Hart du groupe soul Delfonics nous a quittés à 77 ans.
William Hart chante déjà dans pas mal de groupes amateurs philadelphiens, avant de fonder The Orphonics en 1965 avec son frère Wilbert et Randy Cain. Le groupe est mis en relation avec un jeune producteur du nom de Thom Bell (qui sera une des grands producteurs du phillysound de la fin 60's - mid 70's). Renommés Delfonics après leur premier single, ils explosent avec "La-La (Means I Love You)" en 1968, une composition de William Hart où il chante en lead.
Le groupe sort ensuite une série d'albums et de singles produits par Stan Watson et Thom Bell et co-écrits par Thom Bell et William Hart, dont The Delfonics en 1970 qui est l'apogée de la carrière du groupe.
Trop occupé avec d'autres formations, Thom Bell ne peut plus s'occuper des Delfonics. William Hart signe seul tous les morceaux du dernier groupe, mais l'absence du producteur star fait drastiquement chuter la carrière du groupe, qui finit par se séparer officiellement en 1975, mais les membres continuent les tournées ensemble ou séparément, jusque dans les années 80.
Dans les années 90, bien des producteurs hip-hop piochent dans la discographie des Delfonics, Quentin Tarantino choisit deux de leurs morceaux phares pour son film Jackie Brown, The Fugees reprennent le refrain de "Ready or not" pour en faire un tube interplanétaire.
Forts de ce nouveau coup de projecteur, William Hart, Wilbert Hart et Major Harris (qui avait rejoint le groupe au début des années 70 avant de commencer une carrière solo) montent des groupes chacun de leur côté pour jouer le répertoire des Delfonics. William tournera inlassablement, jusqu'à son décès.
Le bassiste / chanteur / producteur Michael Henderson est mort. Il nous a quittés à 71 ans.
Né dans l'Etat du Mississippi, il monte à Detroit à l'adolescence pour être musicien de studio et tourne avec Marvin Gaye, Stevie Wonder, The Dramatics... Puis vient un coup de fil de Miles Davis.
Ce dernier a besoin d'amener sa musique vers d'autres contrées, repère le jeune homme dont il ne tarira pas d'éloges par la suite et le fait jouer sur A Tribute To Jack Johnson (1970), Live-Evil (1971), On The Corner (1972), "Ite" sur Big Fun (1974), Get Up With It (1974), Agartha (1975), Pangaea (1975) et Dark Magus (1977), autant d'albums fondateurs et iconiques du jazz-rock/fusion.
Michael Henderson aurait très bien pu se contenter de rester dans l'ombre de Miles, mais il enregistre entre autres pour Norman Connors, pour lequel il prête aussi bien sa voix que sa basse :
Et surtout il se lance dans une carrière solo en 1976, retrouvant ses premiers amours R&B mais aussi pour balancer quelques bombes funk, avant de s'éclipser dans les années 80.
Comme quoi, il y a un début à tout. Un morceau de Stupeflip que j'apprécie, "Tellement bon" est vu comme un des morceaux phares de son nouvel album à ce que je lis de-ci de-là. Et pourtant, je retrouve ce que je n'aime pas chez King Ju / Stupeflip, une une écriture un peu faible, des punchlines pas terribles et grillées à des kilomètres, l'aspect grand-guignolesque poussif... Mais pour une fois ça colle bien avec le propos du morceau : son addiction au teushi. Il raconte bien l'échappatoire du quotidien et de la solitude que lui apporte la défonce, au point que cela devient destructif pour lui et ses relations. la boucle hypnotique et le clip DIY participent grandement à l'appréciation.
Bolt a écrit:sur quel est le meilleur entre EVOL, Sister et Daydream Nation
Sister. En fait c'est très difficile de les départager. EVOL, c'est un album de transition entre les premières éruptions sonores et le mélange de chaos organisé, de travail sur la matière sonore et de structures pop abrasives qui feront le bonheur des fans du groupe. Expressway to yr skull, rien que le titre ça m'a toujours paru correspondre parfaitement à l'impact en même temps émotionnel et intellectuel du groupe. Direct dans ton crâne. C'est ça, Sonic Youth.
Sonic Youth c'est fini après Evol. (Et sinon, j'attends désespérément depuis deux ans une page entière de ce topic, sans que ne soit mentionné le métal ou le classic rock. Et Booba à inventé des trucs à lui, allez mourir en écoutant Karl Heinz Stockhausen )
Mimi Parker, compagne d’Alan Sparhawk à la ville comme au sein de Low, nous a quittés à 55 ans, emporté quasi subitement par un cancer.
En tant que batteuse, elle rejoint Sparhawk et John Nichols (rapidement remplacé par Zak Sally) pour former Low. Démarré comme une espèce de blague en réaction au grunge, le groupe développe un indie rock minimal, sec, (extrêmement) ralenti, et marquera le coup avec leur premier album I Could Live in Hope, étiqueté "slowcore".
Low, sous l'égide du couple Sparhawk / Parker, sort une quinzaine d'albums entre 1994 et 2021, dont les très appréciés sortis sur Kranky Secret Name et Things We Lost In The Fire.
Les deux derniers albums Double Negative (2018, Sub Pop) et Hey What (2021, Sub Pop) creusent même une veine plus expérimentale.
Merci Bolt, Low est un groupe important pour beaucoup de quarantenaires filière indie rock pur et dur. Personnellement, c'est un groupe que je respecte pour ses partis pris radicaux et sa façon constante de se réinventer, mais rien à faire leur musique m'a toujours profondément ennuyé.