Tardi, sa vie, son oeuvre ...

[mbouglion]

Message précédent :

A paraître... S'agissant d'Algériens à Paris, il y sera peut-être question des combats menés par le bourlingueur Henri Girard (plus connu sous le nom de plume de Georges Arnaud)

À propos duquel je me permets de conseiller La serpe, de Philippe Jaenada.
Quant aux Algériens, je mets une pièce sur le 17 octobre 1961...

J'ai bien aimé aussi "La serpe" et "La petite femelle" (sur Pauline Dubuisson) de P. Jaenada. Ce sont des faits divers, mais ses enquêtes semblent très fouillées, et l'écriture est plaisante dans la façon dont il se met en scène.
Il continue dans cette veine avec une nouvelle enquête, qui paraît ces jours ci. (Je n'ai pas encore lu).

[Jopo de Pojo]

Oui, très bien aussi.
Et volumineux...

[Cabarezalonzo]

A paraître... S'agissant d'Algériens à Paris, il y sera peut-être question des combats menés par le bourlingueur Henri Girard (plus connu sous le nom de plume de Georges Arnaud)

À propos duquel je me permets de conseiller La serpe, de Philippe Jaenada.
Quant aux Algériens, je mets une pièce sur le 17 octobre 1961...

Et pour le reste, tu poses les questions, on attendra bien sagement que tu viennes nous apporter les réponses...

Sur la répression des manifs algériennes orchestrée par le préfet Papon (collabo plus que notoire), il y a de très fortes chances qu'il en soit question en effet, dans ce numéro des CBD. Ce fut l'aboutissement, dans l'ignominie, et sous la Ve, de ce qui fut commencé sous la IVe.
On peut regretter que Tardi, dont on connaît la qualité de son adaptation "Le Der des ders" n'ait pas transposé en BD l'un des plus fameux romans de Daeninckx évoquant cette sordide affaire politico-policière. En particulier, le classique "Meurtres pour mémoire" (qui sera néanmoins illustré par Jeanne Puchol chez Futuro).
Son Der des ders avait vraiment une fort belle allure. Un autre tandem avec Daeninckx n'eût pas été pour me déplaire.



Merci pour le conseil de lecture du roman "La Serpe". Perso, je ne saurais trop conseiller d'aller aussi directement à la source, à savoir la biographie dont Jaenada reconnaît s'être inspiré et qui ne traite pas que du triple meurtre dont fut accusé Girard, mais de l'ensemble de sa vie, en balayant son œuvre (le biographe étant un prof de lettres, il ne pouvait s'empêcher de tisser les liens qui s'imposent). Roger Martin qui est un ami de Daeninckx précité.


L'envoi obtenu pour mon beau-père : "Pour Maurice, cette bio de [Georges Arnaud] homme libre, écrivain irrespectueux, dont la vie fut un roman noir ! Très cordialement."

Cette bio, datant de 1993, a été rééditée chez "A plus d'un titre" en 2009 mais je trouve qu'elle comporte trop de "coquilles".

[Genug]

Cette bio, datant de 1993, a été rééditée chez "A plus d'un titre" en 2009 mais je trouve qu'elle comporte trop de "coquilles".

Voilà qui me coupe l'envie (au-delà d'un certain taux de coquilles, je ne peux simplement plus lire).

[Cabarezalonzo]

Je le sais, c'est pour cela que je le précise concernant cette réédition de 2009 (dont le format est cependant agréable à manipuler). Mieux vaut privilégier l'édition Calmann-Lévy.

[Genug]

Merci pour cette précision, je prends bonne note.

[christophe6788]

Tardi et Dominique Grange signeront Élise et les nouveaux partisans, prévu pour la fin 2020 chez Delcourt, en évoquant les luttes sociales mais aussi la guerre d'Algérie.

En résumé :

[Révéler] Spoiler:

Élise, jeune chanteuse « montée » de Lyon à Paris en 1958 pour y tenter sa chance, tourne bientôt le dos au showbiz pour rejoindre le maquis des luttes contre l’exploitation, l’injustice sociale, le racisme… De la guerre d’Algérie jusqu’à l’arrivée de la gauche au pouvoir, Élise et les Nouveaux Partisans nous entraîne dans le sillage d’une jeune femme pleinement engagée dans les combats de ces décennies, malgré la répression systématique de toute résistance populaire à l’oppression.

Si ça vous intéresse, une couverture circule :

Parution le 3 novembre 2021, a priori.

[brunob26]

Bref, après avoir raconté la vie de son père, Tardi raconte la vie de sa femme...

[Genug]

Mieux vaut Tardi que jamais...

[Cabarezalonzo]

On parlait, quelques pages en amont, du refroidissement de ses relations avec Casterman.
Cet album sort bien chez Delcourt. Ça va faire couler un peu d'encre. Qui sera le premier à en parler dans un billet ? ActuaBD, BDZoom, L'Huma, Madame Figaro ?
J'espère que ce sera un one shot. Quoi qu'il en soit, j'en serai.

Mieux vaut Tardi que jamais...

[zourbi le grec]

Madame Figaro ?

J'espère que ce sera un one shot. Quoi qu'il en soit, j'en serai.

Pas moi. Les histoires de famille, cela doit intéresser tonton Marcel et tata Monique mais le public ...
Franchement cela vous a intéressé l'histoire de son père ? Il est tellement plus pertinent et universel lorsqu'il parle des poilus et de la chair à canon en général

[Le Tapir]

Merci pour ces infos. Il m'est difficile de me prononcer, cela me laisse un peu perplexe. J'ai beaucoup, mais alors beaucoup aimé ses derniers entretiens ou Tardi parle du militantisme de sa femme. J'ai lu ça pendant le premier confinement, et je me suis régalé :

Et en même temps je ne suis pas fan du tout du PERSONNAGE (sa femme) . A voir donc. Je ne vais pas lui jeter la pierre, Tardi reste Tardi à mes yeux. On peut avoir une bonne surprise. Sait on jamais..

[zourbi le grec]

Tardi aime sa femme et c'est tout à son honneur et il a mis sa tronche (jeune) pour la plupart de ses héroïnes.
Cela ne me dérange pas particulièrement mais il commence à faire comme les vieux qui radotent et qui saoulent tout le monde avec leurs histoires de famille

[Solomon]

Il me semble que vous banalisez un peu la question. On peut raconter des événements universels avec des histoires personnelles.

Maus raconte la vie du père de Spiegelman. Est-ce un album auto-référentiel ? Une des plus grandes réussites de l’histoire de la BD américaine ?

S. de Gipi ?

Pour ne citer que quelques bandes dessinées : il est plein de romans ou de livres traitant d’histoires privées avec la force de parler à un large public.

[zourbi le grec]

Ce n'est pas donné à tout le monde de faire de l'universel en parlant de sa vie et je trouve que Tardi n'y arrive pas

[toine74]

Tu es un peu injuste avec Tardi. Moi, René prisonnier est son seul album autobio de toute sa bibliographie, on ne peut pas dire qu'il aura "assomé" les lecteurs avec sa vie. De plus, sauf pour le troisième tome assez raté, les deux premiers sont plutôt convaincants et, je pense, donnent un très bon aperçu de ce qu'a été la réalité de la vie des prisonniers dans les Stalag. La construction avec le Tardi-gamin surprend, mais, sur la longueur, est assez touchante (les regrets de ne pas avoir pu ou su plus faire parler son père).

Je partage les réserves du Tapir sur le personnage Dominique Grange, mais suivrai quand même ce nouvel ouvrage. Pour Tardi, en premier lieu et pour l'époque concernée aussi. Je me réjouis d'avance de pouvoir faire la comparaison avec les Manchette dont ces années ont nourri les romans.

[zourbi le grec]

Tu es un peu injuste avec Tardi. Moi, René prisonnier est son seul album autobio de toute sa bibliographie, on ne peut pas dire qu'il aura "assomé" les lecteurs avec sa vie. De plus, sauf pour le troisième tome assez raté, les deux premiers sont plutôt convaincants et, je pense, donnent un très bon aperçu de ce qu'a été la réalité de la vie des prisonniers dans les Stalag. La construction avec le Tardi-gamin surprend, mais, sur la longueur, est assez touchante (les regrets de ne pas avoir pu ou su plus faire parler son père).

Je suis effectivement un peu injuste car sa période autobiographique est récente.
J'avoue que je n'ai toujours pas digéré qu'il jette son Adèle en pâture à Besson. J'ai toujours pensé que son héroïne libertaire et anticonformiste échapperait à la moulinette du cinéma grand-public

[toine74]

Ca fait mal de voir son premier amour changer et s'éloigner.

[Le Tapir]

Tu es un peu injuste avec Tardi. Moi, René prisonnier est son seul album autobio de toute sa bibliographie, on ne peut pas dire qu'il aura "assomé" les lecteurs avec sa vie. De plus, sauf pour le troisième tome assez raté, les deux premiers sont plutôt convaincants et, je pense, donnent un très bon aperçu de ce qu'a été la réalité de la vie des prisonniers dans les Stalag. La construction avec le Tardi-gamin surprend, mais, sur la longueur, est assez touchante (les regrets de ne pas avoir pu ou su plus faire parler son père).

Je suis effectivement un peu injuste car sa période autobiographique est récente.
J'avoue que je n'ai toujours pas digéré qu'il jette son Adèle en pâture à Besson. J'ai toujours pensé que son héroïne libertaire et anticonformiste échapperait à la moulinette du cinéma grand-public

Et quelle boucherie !!!

[toine74]

L'Adèle est quand même bien moins pire que le Valérian. Après, ça reste du Besson qui coûte cher et qui doit donc ratisser large pour éviter la banqueroute. Tardi (qui avait abandonné Adèle bien avant) a touché son chèque et est retourné à sa table à dessins pour faire autre chose.

[Genug]

Il a quand même accepté un caméo et apparaît dans le faisage-de, donc on ne peut pas véritablement dire qu'il renie en bloc le truc (que perso j'ai trouvé amusant).