HS :
Non, pas d'érudition, navré de te décevoir.
Aucun mérite à cela (même si pendant longtemps, j'ai entendu des gens autour de moi saluer le passage d'imaginaires Mirage dans le ciel quand il s'agissait de Fouga, d'Alpha Jet, de Jaguar, de F-16 Falcon venus d'Europe, tout avion à réaction aux formes un peu effilées, avec un nez pointu constituant pour eux un Mirage, terme devenant dans leur bouche une appellation générique signifiant avion de chasse à réaction), j'ai toujours levé le nez quand des avions passaient au-dessus de ma tête, j'ai eu l'occasion de traîner mes pieds sur des bases aériennes, de m'y poser parfois, et de regarder autour de moi. Aucune science là-dedans. Quelques connaissances éparses qu'on peut acquérir en lisant des livres de vulgarisation et des BD, en visitant des musées, en se rendant à des meetings, en étant attentif aux commentaires de journalistes spécialisés, etc...
Pour le reste, quand on s'intéresse un peu aux escadres de chasse célèbres (en activité ou passées à la postérité), on sait facilement comment trouver sur le net le matériel dont elles disposent ou disposaient dans le temps.
J'avais la quasi-certitude que Jean-Yves ne pouvait avoir confondu Mirage III et Mirage F1 dans son post. Et la certitude absolue que le bulletin BSV qu'illustrait parfois Jacques Tardi ne pouvait se livrer à de la science-fiction. En 1971, il ne pouvait raconter ce qui se produirait en 1977.
Ensuite, à propos de rencontres amicales entre pilotes militaires de France et d'URSS dans les années 70 puis 90 (pas d'échange dans les années 80 à cause de l'engagement de l'URSS en Afghanistan), j'ai automatiquement pensé (en partie à tort pour le cas que rapporte JYB) au Normandie-Niemen, cette escadrille qui opéra depuis l'Union soviétique pendant la Deuxième Guerre mondiale pour lutter contre les nazis. Si les rencontres spectaculaires se sont multipliées après 1980, elles avaient un caractère exceptionnel dans les décennies précédentes. Des commémorations existaient, mais sans caractère ostentatoire.
J'ai donc un peu cherché sur le net pour me rendre compte rapidement qu'en 1971 cet escadron volait sur de poussifs bombardiers tactiques Vautour 2N, encore plus faciles à distinguer de chasseurs ou de bombardiers Mirage, fussent-ils de la série des III, IV, F1 ou 2000.
Et la contradiction figurant dans un document trouvé sur le web fut mise à jour.
Il est pour moi savoureux de découvrir que Tardi a participé en qualité d'illustrateur et dessinateur de BD au bulletin militaire BSV (où il y est avant tout question de sécurité, et dans une certaine mesure, éviter des crashes d'avions, c'est aussi prendre en considération la sécurité des populations civiles).
Et de savoir que durant l'accomplissement de son service militaire, il a assisté à des rencontres pacifiques entre aviateurs d'un camp opposé (mais historiquement, les Russes et les Français de bonne volonté et un brin cultivés ont toujours su trouver des terrains d'entente et s'apprécier).
A cette époque, il avait déjà à son actif une vingtaine de planches dans l'hebdomadaire Pilote.
Mais Tardi publiera aussi, quelques mois plus tard, des planches dans le mensuel catholique Record. Sans pour autant renier son athéisme ou ses convictions laïques.


Mais c'est en 1972, avec cette première histoire à suivre, que Tardi va véritablement émerger, ne plus être cantonné à publier des récits complets permettant de boucler un numéro.
