Tardi, sa vie, son oeuvre ...

[Alonzo Cabarez]

Message précédent :

Quelqu'un a vu le spectacle Tardi-Grange-Accorzéam?

J'aimerais bien le voir. S'ils viennent dans mon coin (à moins d'une heure, s'entend !), je ferai l'effort de me déplacer.

[spionkop]

Par rapport Adèle, il est dix dans le Casemate de ce mois que Tardi à commencé le tome 10 mais arrivé à la planche 12, il a arrêté. Et apparemment il n'a plus envie de continuer. Pensez-vous qu'il doit céder sa place pour conclure ce tout dernier tome ?

[Pomponazzo]

Je pense qu'il faut surtout pas qu'il se force, qu'il a déjà poussé les aventures d'Adèle Blanc Sec au-delà du raisonnable, et point final. Les neuf volumes me suffisent. J'ai toujours eu horreur des reprises de ce genre de séries très personnelles par d'autres auteurs, mais on peut faire confiance à Casterman pour pousser à la consommation, les candidats à la reprise ne doivent pas manquer...

[Jopo de Pojo]

Par rapport Adèle, il est dix dans le Casemate de ce mois que Tardi à commencé le tome 10 mais arrivé à la planche 12, il a arrêté. Et apparemment il n'a plus envie de continuer. Pensez-vous qu'il doit céder sa place pour conclure ce tout dernier tome ?

Est-ce que Casemate ne reprend pas en fait ce que Tardi avait raconté ici ?

http://www.lexpress.fr/culture/livre/vi ... 54211.html

[jahukhan]

Par rapport Adèle, il est dix dans le Casemate de ce mois que Tardi à commencé le tome 10 mais arrivé à la planche 12, il a arrêté. Et apparemment il n'a plus envie de continuer. Pensez-vous qu'il doit céder sa place pour conclure ce tout dernier tome ?

Est-ce que Casemate ne reprend pas en fait ce que Tardi avait raconté ici ?

http://www.lexpress.fr/culture/livre/vi ... 54211.html

Oui, c'était bien un extrait de L'Express, publié dans la rubrique Revue de presse.

[Jopo de Pojo]

Ah, ok, merci.

[fvcpp]

ai lu le cri du peuple, la version mono-tome en coffret. C'est pas mal du tout. Les vues de paris sont vraiment belles, et il y a un réel intérêt à lire cette série. En petits bémols, je mettrais que les histoires des personnages principaux ne sont pas toujours très intéressantes, et que ça serait bien que des fois les personnages qui parlent aient la bouche ouverte

[Alonzo Cabarez]

...ça serait bien que des fois les personnages qui parlent aient la bouche ouverte

Bien vu, fvcpp.
J'ai beaucoup d'admiration pour Tardi.
Il fait effectivement partie de cette catégorie d'auteurs qui aiment à représenter des ventriloques dans leurs BD.

[fvcpp]

Ca m'avait moins frappé dans ses oeuvres sur la 1ere et 2eme GM. Dans le cri c'est vraiment flagrant.

[ironben]

Ca m'avait moins frappé dans ses oeuvres sur la 1ere et 2eme GM. Dans le cri c'est vraiment flagrant.

un comble....

[fvcpp]

c'est un cri qui vient de l’intérieur comme dirait Bernard

[Jopo de Pojo]

Bernard, dont Tardi a dessiné la pochette d'un album...

[Alonzo Cabarez]

"Tout est permis, rien n'est possible".

[Pomponazzo]

Pas d'accord les p'tits gars. Je viens de me re-re-re... lire les premiers Adèle (qu'est-ce que c'est bien !) avec cette idée en tête. Je trouve que les personnages ouvrent la bouche quand c'est justifié. S'ils discutent calmement, aucune raison de se décrocher la mâchoire. Je remercie Tardi pour cette sobre économie de moyens

Maintenant je n'ai pas lu ses derniers bouquins, le défaut s'est peut être accentué avec les années et les années... Dans ce cas, faites comme si j'avais rien dit.

[Alonzo Cabarez]

Dans "Moi, René Tardi PG au Stalag IIB", les lèvres restent très serrées... Mais ça ne me dérange nullement, d'autant plus que l'essentiel du texte correspond à une narration en voix off. Idem pour "Le Dernier assaut".
http://www.bdgest.com/preview-1597-BD-moi-rene-tardi-prisonnier-de-guerre-au-stalag-iib-mon-retour-en-france.html?_ga=1.81881046.190311352.1460820952

Cela existe depuis les débuts (ex : "Rumeurs sur le Rouergue"), même si c'était moins systématique dans les premiers albums. En particulier dans "Adieu Brindavoine" et "ABS", mais cependant des bouches hermétiquement fermées d'où s'échappent des phylactères sont déjà présentes dans tous les albums de Tardi, dans "Ici Même", etc...

[kilfou]

Me suis relu Ici Même, que j'aime beaucoup, car il y a un côté folie douce, absurde que je ne retrouve pas ailleurs (c'est Forest j'imagine, faudra que j'en lise d'autres). Après ça tire un peu à la ligne et la fin est un peu abrupte.



Me suis lu aussi l'entretien Numa Sadoul (j'aime vraiment les bouquins Profession de chez Niffle, ce serait bien qu'il en refasse)


Amusant de lire ça 17 ans après, il parle du Stalag comme d'un projet encore assez vague, il ne sait pas encore quoi faire des carnets de son père. Et c'est marrant de voir aussi parler de Pennac et de la Débauche alors que c'est en cours de réalisation.

[Jeff70]

Me suis relu Ici Même, que j'aime beaucoup, car il y a un côté folie douce, absurde que je ne retrouve pas ailleurs (c'est Forest j'imagine, faudra que j'en lise d'autres). Après ça tire un peu à la ligne et la fin est un peu abrupte.

D'accord avec toi sur le fait que Ici Même est un album original dans l'oeuvre de Tardi. J'aime bien ce genre de fantaisie triste, proche de l'absurde.
En fait, les albums de Tardi que je préfère sont ceux qui ont été scénarisés par d'autres...

Ici Même, donc, mais aussi la série des Burma, et aussi Polonius, dans le genre fable sombre et même désespérée ( scénario: Picaret).
D'ailleurs, les femmes de Tardi ne sont pas toujours très réussies, et c'est dans Polonius qu'on trouve les plus belles, à mon avis...

[Le Tapir]

Dans "Moi, René Tardi PG au Stalag IIB", les lèvres restent très serrées... Mais ça ne me dérange nullement, d'autant plus que l'essentiel du texte correspond à une narration en voix off. Idem pour "Le Dernier assaut".
http://www.bdgest.com/preview-1597-BD-moi-rene-tardi-prisonnier-de-guerre-au-stalag-iib-mon-retour-en-france.html?_ga=1.81881046.190311352.1460820952

Cela existe depuis les débuts (ex : "Rumeurs sur le Rouergue"), même si c'était moins systématique dans les premiers albums. En particulier dans "Adieu Brindavoine" et "ABS", mais cependant des bouches hermétiquement fermées d'où s'échappent des phylactères sont déjà présentes dans tous les albums de Tardi, dans "Ici Même", etc...

Bien vu, je n'avais jamais fait gaffe à ce détail là (maintenant ça me semble en effet assez criant). Et dire que je me targuais à une époque de bien connaître l'oeuvre de Tardi! On en apprend toujours à ton contact Alonzo!

[Jeff70]

Ben, la BD, ce n'est pas de l'animation...Il faudrait que je vérifie, mais je pense que les personnages de BD qui font de grands discours sans ouvrir la bouche sont légion, et pas seulement chez Tardi...

Seuls les dessinateurs les plus scrupuleux ( Hermann ? ) prennent la peine de vraiment "animer" la bouche de leurs personnages quand ils parlent...

[Alonzo Cabarez]

Me suis relu Ici Même, que j'aime beaucoup, car il y a un côté folie douce, absurde que je ne retrouve pas ailleurs (c'est Forest j'imagine, faudra que j'en lise d'autres). Après ça tire un peu à la ligne et la fin est un peu abrupte.

D'accord avec toi sur le fait que Ici Même est un album original dans l'oeuvre de Tardi. J'aime bien ce genre de fantaisie triste, proche de l'absurde.
En fait, les albums de Tardi que je préfère sont ceux qui ont été scénarisés par d'autres...

Ici Même, donc, mais aussi la série des Burma, et aussi Polonius, dans le genre fable sombre et même désespérée ( scénario: Picaret).
D'ailleurs, les femmes de Tardi ne sont pas toujours très réussies, et c'est dans Polonius qu'on trouve les plus belles, à mon avis...

Il faut quand même préciser ceci :
Pour Nestor Burma, les scénarios sont de Tardi, qui fait un travail d'adaptation consistant à transposer en BD des romans de Léo Malet. Ce n'est pas une mince affaire. (Unique exception : Une gueule de bois en plomb est bâti sur un scénario original de Tardi qui ne doit à Malet que les personnages récurrents, mais l'intrigue est de Tardi.)
L'adaptation par Tardi des romans de Malet est remarquable, car c'est une création très aboutie (reconstitution des décors, pluralité de personnages récurrents et nouveaux à qui il faut donner un physique facilement identifiable) et en même temps fidèle à l'esprit du romancier (ton, ambiance du roman, etc...). Au cinéma, Malet n'a pas été très bien loti. Et à la télévision, la série avec Guy Marchand, certes plaisante et source de revenus tardifs pour le vieil anar, n'est absolument pas fidèle à l'univers de Léo Malet. Tardi est le premier adaptateur ayant réussi cette gageure, tous genres confondus.

Je goûte moins les adaptations des romans de Manchette (auteur que j'aime beaucoup), même si je conviens volontiers que le travail accompli par Tardi est également considérable. Mais je trouve que la mayonnaise prend moins.

En revanche, Tardi s'est également surpassé en adaptant Géo-Charles Véran (Jeux pour mourir qui ne devrait plus jamais être réédité) et Le Der des Ders (chef d'oeuvre, d'après Didier Daeninckx). S'il ne crée pas les intrigues (comme pour les Nestor Burma), il parvient à nouveau à se fondre dans les univers décrits par chacun de ces auteurs avec un rare talent.
A signaler que Varlot soldat (édité par l'Association) constitue une sorte de "préquel" à Le Der des Ders.

La Débauche, avec Pennac, est également digne d'intérêt, mais il passe quand même après tous les autres bouquins cités jusqu'alors.

Mais les oeuvres signées 100% Tardi valent tout autant qu'on s'y intéresse.
Le Démon des glaces, les six ou sept premiers Adèle Blanc-Sec, Le trou d'obus, C'était la guerre des tranchées, Le Dernier Assaut et Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II-B sont autant de chefs d'oeuvre.
Putain de guerre est une oeuvre particulière. Elle ne s'adresse qu'aux véritables inconditionnels de Tardi ou à ceux qui s'intéressent un tant soi peu à la "Grande guerre". Je l'ai lue avec beaucoup d'intérêt dans sa forme originelle constituée de plusieurs journaux de grand format, avec une superbe titraille aux ornements renouvelés pour chaque numéro.

[Jopo de Pojo]

D'ailleurs, les femmes de Tardi ne sont pas toujours très réussies, et c'est dans Polonius qu'on trouve les plus belles, à mon avis...

On parle souvent des femmes de Manara et Crepax, mais dans les années 70, Tardi les dessinaient souvent de manière très érotique. Dans "La bascule à Charlot", par exemple. Casterman a même censuré un sein d'Adèle (hélas...)