Stéréotypes et BD : de nouveaux défis

[Sysy77]

Message précédent :

Notamment Anoukis, une femme noire qui tombe amoureuse de Francisco, atteint de nanisme, avant de financer 2 geeks en devenir. Elle joue ensuite un rôle important alors qu'elle est âgée. Francisco perd son bras mais ses supposés handicaps le laissent très valide. Le personnage menteur, manipulateur et despotique est un vieux mâle blanc qui finit rejeté par le groupe. L'équipage de l'avion est entièrement noir, les nombreux personnages féminins ont des rôles bien trempés, des personnages masculins sont vulnérables, les solutions trouvées sont collectives, etc.

Les stéréotypes inversés restent des stéréotypes, ceux -là même qu'on veux éreinter dans un premier temps donc ce n'est pas encore la soluce, faut encore chercher ailleurs

Pas d'accord.
Avant de voir ces situations devenir des stéréotypes inversés, il y a de la marge.
Et il faut bien montrer que c'est possible de les inverser, non ?
Au moins une fois, voire même plusieurs (certains ont la comprenette difficile).

Sinon, ça reviendrait à ne jamais montrer qu'on peut briser un stéréotype, pour ne surtout pas en recréer un.


Et le tout est fluide : à la lecture, ça ne saute pas aux yeux. C'est bien fait parce que ça parait "normal", et pour ma part, j'ai tilté à la relecture.

(Edité)

[fanche]

Notamment Anoukis, une femme noire qui tombe amoureuse de Francisco, atteint de nanisme, avant de financer 2 geeks en devenir. Elle joue ensuite un rôle important alors qu'elle est âgée. Francisco perd son bras mais ses supposés handicaps le laissent très valide. Le personnage menteur, manipulateur et despotique est un vieux mâle blanc qui finit rejeté par le groupe. L'équipage de l'avion est entièrement noir, les nombreux personnages féminins ont des rôles bien trempés, des personnages masculins sont vulnérables, les solutions trouvées sont collectives, etc.

Les stéréotypes inversés restent des stéréotypes, ceux -là même qu'on veux éreinter dans un premier temps donc ce n'est pas encore la soluce, faut encore chercher ailleurs

Pas d'accord.
Avant de voir ces situations devenir des stéréotypes inversés, il y a de la marge.
Et il faut bien montrer que c'est possible de les inverser, non ?
Au moins une fois, voire même plusieurs (certains ont la comprenette difficile).

Si c'est du mondo reversolike je suis d'accord, si ça fait trop forcé pour moi ça ne passe pas.
Bon sinon le coup du nain manchot ça fait très Jodo

[alambix]

Pour revenir à la BD et à la lutte contre les stéréotypes, je salue aussi le travail d'Olivier Bocquet (que j'ai déjà cité pour "Ladies with guns") dans sa série phare, Frnck, qui arrive à en briser un certain nombre avec un scénario fluide et humoristique, sans mièvrerie.

Les personnages secondaires offrent une galerie de caractéres et de morphologies qui brisent de nombreux stéréotypes.
Notamment Anoukis, une femme noire qui tombe amoureuse de Francisco, atteint de nanisme, avant de financer 2 geeks en devenir. Elle joue ensuite un rôle important alors qu'elle est âgée. Francisco perd son bras mais ses supposés handicaps le laissent très valide. Le personnage menteur, manipulateur et despotique est un vieux mâle blanc qui finit rejeté par le groupe. L'équipage de l'avion est entièrement noir, les nombreux personnages féminins ont des rôles bien trempés, des personnages masculins sont vulnérables, les solutions trouvées sont collectives, etc.


Dans une série orientée enfant/ado, je trouve tout cela très bienvenu.

C'est toujours plaisant de parler de cette excellent série jeunesse qui prouve qu'on peut innover sans recourir aux reprises.
A première vue, je n'aurais pas cité cette série, mais en te lisant, effectivement y'a du vrai et tout est en effet hyper fluide, et non-amené avec des gros sabots.

misogynie et culture du viol le dimanche à 20h sur FR3 (et ce cher Benny Hill, toujours à regarder en famille !)

ah, c'était ma motivation du dimanche soir quand j'étais au collège, je ne pouvais regarder Benny Hill que si je savais mes leçons sur le bout des ongles. ça a aussi du bon la culture du viol, grâce à cela j'étais un élève émérite et désormais je suis super bien culturé.

Ah mais j'aimais beaucoup aussi. L'humour britannique, des Monty Pythons à Rowan Atkinson (Black Viper et Mr Fowler, bien avant Mr Bean) m'a toujours beaucoup amusé, et je garde une vraie tendresse pour Benny Hill.
Mais franchement, c'est une vision de la femme qui ne passerait plus du tout, tout comme la scène finale où Hill et ses acolytes pourchassent la/les femmes qui se refusent à lui/eux.

[euh... si vous le dites]

L'humour britannique, des Monty Pythons à Rowan Atkinson (Black Viper et Mr Fowler, bien avant Mr Bean) m'a toujours beaucoup amusé, et je garde une vraie tendresse pour Benny Hill.

L'humour français, de Jacques Tati à Louis De Funès m'a toujours beaucoup amusé, et je garde une vraie tendresse pour Max Pécas.
C'est un peu ce que tu nous dis, là.

[alambix]

L'humour britannique, des Monty Pythons à Rowan Atkinson (Black Viper et Mr Fowler, bien avant Mr Bean) m'a toujours beaucoup amusé, et je garde une vraie tendresse pour Benny Hill.

L'humour français, de Jacques Tati à Louis De Funès m'a toujours beaucoup amusé, et je garde une vraie tendresse pour Max Pécas.
C'est un peu ce que tu nous dis, là.

Tu noteras que je n'ai pas inclus BH dans la courbe MP/Rowan Atkison (j'aurais pû en citer d'autres plus récent comme Simon Pegg), et que je parle de "tendresse" pour Benny Hill, dont le souvenir est lié à une partie de mon lointain passé.

Mais je ne placerais pas BH sur le même niveau que Max Pécas.
Y'a beaucoup de travail chez Benny Hill. C'est écrit, bien interprété, et chorégraphié. Tout est précis, rien n'est jamais amateur.
Après, la vision de la femme chez BH est très discutable, mais on a une production à des années lumières de Max Pécas.

[euh... si vous le dites]

L'humour britannique, des Monty Pythons à Rowan Atkinson (Black Viper et Mr Fowler, bien avant Mr Bean) m'a toujours beaucoup amusé, et je garde une vraie tendresse pour Benny Hill.

L'humour français, de Jacques Tati à Louis De Funès m'a toujours beaucoup amusé, et je garde une vraie tendresse pour Max Pécas.
C'est un peu ce que tu nous dis, là.

Tu noteras que je n'ai pas inclus BH dans la courbe MP/Rowan Atkison (j'aurais pû en citer d'autres plus récent comme Simon Pegg), et que je parle de "tendresse" pour Benny Hill, dont le souvenir est lié à une partie de mon lointain passé.

Mais je ne placerais pas BH sur le même niveau que Max Pécas.
Y'a beaucoup de travail chez Benny Hill. C'est écrit, bien interprété, et chorégraphié. Tout est précis, rien n'est jamais amateur.
Après, la vision de la femme chez BH est très discutable, mais on a une production à des années lumières de Max Pécas.

T'es pas obligé de tout expliquer, hein. C'était de l'humour.

[fanche]

Un 19/20 en philo étaye toujours ses propos

[euh... si vous le dites]

Un 19/20 en philo étaye toujours ses propos

Sinon, regarder Benny Hill enfant et faire ensuite un 19 au bac philo, c'est une causalité ou une corrélation ?

[fanche]

Un 19/20 en philo étaye toujours ses propos

Sinon, regarder Benny Hill enfant et faire ensuite un 19 au bac philo, c'est une causalité ou une corrélation ?

Voir la réponse d'Olaf

[alambix]

Un 19/20 en philo étaye toujours ses propos

Sinon, regarder Benny Hill enfant et faire ensuite un 19 au bac philo, c'est une causalité ou une corrélation ?

Je crois que beaucoup de philosophes ou hommes de lettres auraient justement adoré Benny Hill

> KANT : "Par le mariage, la femme devient libre. Par lui, l'homme perd sa liberté

> ROUSSEAU : "La femme est faite pour céder à l’homme et pour supporter même son injustice."

> ROUSSEAU bis : "L'amour a été inventé par les femmes pour permettre à ce sexe de dominer, alors qu'il était fait pour obéir."

> O.WILDE :"Celui qui cherche une femme belle, bonne et intelligente, n'en cherche pas une mais trois."

> VOLTAIRE : "Les femmes ressemblent aux girouettes, elles se fixent quand elles se rouillent."

> J.MICHELET : "Si on donne à la petite fille le choix entre les jouets, elle choisira certainement des miniatures d’ustensiles de cuisine et de ménage. C’est un instinct naturel, le pressentiment d’un devoir que la femme aura à remplir. La femme doit nourrir l’homme"

> SCHOPENHAUER (la grande classe celle-ci) : "De même que la fourmi femelle, après la copulation, perd ses ailes, qui lui deviendraient inutiles et même dangereuses pour la période d’incubation, de même aussi, la plupart du temps, après un ou deux enfantements, la femme perd sa beauté, sans doute pour la même raison."

[marinacamille]

Dans Perpendiculaire au Soleil (en cours de lecture, mais je pense que la BD entière lutte contre les stéréotypes...), Valentine Cuny-Le Callet explique son approche pour dessiner Renaldo (homme noir condamné à mort aux EU). Elle écrit:

Pour dessiner Renaldo adulte, je vais devoir le "reconstruire", explorer toutes les nuances entre ces deux extrêmes. [...]
Pour illustrer ses souvenirs d'enfance, je vais devoir le styliser, passer par la gravure.
Mais de la stylisation à la caricature, la frontière peut être ténue.
Je pense à l'imagerie de l'enfant noir souriant à pleines dents, au racisme, conscient ou inconscient, qu'elle sous-entend parfois.
Je me suis plongée dans l'histoire de l'imagerie raciste, européenne et américaine.
On connaît mieux ce qu'on a dessiné...

et lorsqu'elle illustre ce travail de recherche, ça donne ça:

[alambix]

Dans Perpendiculaire au Soleil (en cours de lecture, mais je pense que la BD entière lutte contre les stéréotypes...), Valentine Cuny-Le Callet explique son approche pour dessiner Renaldo (homme noir condamné à mort aux EU). Elle écrit:

Pour dessiner Renaldo adulte, je vais devoir le "reconstruire", explorer toutes les nuances entre ces deux extrêmes. [...]
Pour illustrer ses souvenirs d'enfance, je vais devoir le styliser, passer par la gravure.
Mais de la stylisation à la caricature, la frontière peut être ténue.
Je pense à l'imagerie de l'enfant noir souriant à pleines dents, au racisme, conscient ou inconscient, qu'elle sous-entend parfois.
Je me suis plongée dans l'histoire de l'imagerie raciste, européenne et américaine.
On connaît mieux ce qu'on a dessiné...

et lorsqu'elle illustre ce travail de recherche, ça donne ça:

Très bel extrait.
La prise en compte des stéréotypes sur la représentation de l'homme noir est finalement assez récente dans la bande-dessinée.

Voici comment Conrad représentait les hommes noirs dans "Le Papyrus de César", en 2015 :



Dans "un Cowboy dans le coton", Achdé a fait un gros boulot afin de gommer tous ces stéréotypes graphiques, en supprimant ces lèvres prédominantes notamment :



Pour rappel, voici comment Achdé représentait les personnes noirs et asiatiques quelques années en arrière, dans "l'Homme de Washington" (2008) :



Je cite ces deux séries, car il s'agit des 2 plus grosses ventes de la BDFB, qui inondent le marché une fois l'an, à tour de rôle. La représentation des personnes noires ou asiatiques dans ces séries est donc plus importante encore qu'ailleurs.
Le fait que la réflexion chez Lucky Luke soit très récente pose question.
Chez Astérix, je n 'ai pas souvenir d'avoir vu de personnages noirs depuis le Papyrus.

[nexus4]

A lire sur le monde. Reservé aux abonnés mais le titre fait sourire.

Julie Doucet : « Les mecs ne se gênent pas avec le corps des femmes. Pourquoi est-ce que je me gênerais ? »
https://www.lemonde.fr/culture/article/ ... _3246.html

[L'Ombre Jaune]

Un 19/20 en philo étaye toujours ses propos

Sinon, regarder Benny Hill enfant et faire ensuite un 19 au bac philo, c'est une causalité ou une corrélation ?

Ou simplement une coïncidence ?

[alambix]

Un 19/20 en philo étaye toujours ses propos

Sinon, regarder Benny Hill enfant et faire ensuite un 19 au bac philo, c'est une causalité ou une corrélation ?

Ou simplement une coïncidence ?

Mon 19 n'est pas une coïncidence !

[rahoul]

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[fanche]

Un 19/20 en philo étaye toujours ses propos

Sinon, regarder Benny Hill enfant et faire ensuite un 19 au bac philo, c'est une causalité ou une corrélation ?

Ou simplement une coïncidence ?

Mon 19 n'est pas une coïncidence !

Je vais sortir mon 19
un jeu de cartes.... du bac

[euh... si vous le dites]

Je vais sortir mon 19
un jeu de cartes.... du bac

[corbulon]

Avec cette annonce d’un nouvel album, on voit déjà poindre un des grands leitmotivs de Faith Erin Hicks, casser les attentes genrées du lectorat. Déjà dans l’excellent the Nameless City, où le duo principal était constitué d’un garçon issu de la noblesse passant son temps dans les livres, et une fille de la rue, au tempérament casse-cou.

Après ce n’est pas un hasard si c’est beaucoup plus prégnant aux States, le multiculturalisme (youpi j’ai redit un mot repoussoirs pour les gens objectifs et capables de prendre du recul) permet de donner une meilleure visibilité aux créations artistiques de personnes issus des minorités ou minorisées. Et évidemment ça permet une plus grande richesse de points de vue, et ça fait sauter les clichés ou plutôt ça les rends visible. On est vraiment très très loin de la pensée unique brandie par certains, bon après ce n’est pas comme si l’air du temps n’était pas orwellien.

D’ailleurs sur le même sujet, non le but des stéréotypes inversés n’est pas d’en créer des nouveaux, mais bien de les neutraliser. C’est fou ce que les gens modérés et raisonnables de ce forum sont plus attentifs à des scénarios improbables plutôt qu’à une réalité problématique. Mais après il paraît que cette attitude ne contribue pas au maintien du statut quo, non non.

[rahoul]

D’ailleurs sur le même sujet, non le but des stéréotypes inversés n’est pas d’en créer des nouveaux, mais bien de les neutraliser.

On se demande toujours ce que ton stéréotype est sensé neutraliser.

[Révéler] Spoiler:

( Et je n'ose pas imaginer lequel pourrait te neutraliser... )

[fanche]

Déjà dans l’excellent the Nameless City, où le duo principal était constitué d’un garçon issu de la noblesse passant son temps dans les livres, et une fille de la rue, au tempérament casse-cou.

C'est sûr que le coup du prince et de la bergère ça casse les stéréotypes