Elric Dufau a écrit:Non, désolé. Enfant j'étais embarqué, mais pas adulte. Tous les éléments mis en place sont le secret et la sécurité et ensuite c'est la visite de la foire locale sans intérêt (si ce n'est mettre le GAG à portée des espions russes.) En tant que scénariste, je peux dire que c'est bien mené, mais pas suffisamment pour que je me laisse avoir parce c'est avant tout illogique. Les dialogues du style "grand enfant", Spirou qui dit que c'est une "erreur", sont des trucs pour faire passer la pilule, mais c'est bien le problème. Un scénario aux éléments illogiques souffrent de dialogues explicatifs forcés.
Donc au final je constate mais je ne critique pas le scénario de Greg et Franquin parce que ça s'adressait aux enfants et ça fonctionnait, mais je dis juste qu'aujourd'hui on ne peut plus faire ça parce qu'on s'adresse en priorité aux adultes. La preuve ici, tout les petits détails sont relevés.
Euh...
Précision, le Prisonnier du Boudha, c'est mon livre de chevet, c'est l'album de Spirou que je mets tout en haut.
Déjà, j'ai un énorme pb avec ta phrase "on ne peut plus faire ça parce qu'on s'adresse en priorité aux adultes".
Déjà, le truc incompréhensible pour moi, comment prétendre à faire du Spirou en s'adressant en priorité aux adultes ???
ça veut dire quoi ?
+ que quand on s'adresse aux gamins, on peut être moins rigoureux, laisser couler ? alors là, c'est la meilleure preuve que vous n'avez rien compris à la bd jeunesse et/ou humour.
+ que de toute façon, les gamins on s'en fout ce qui compte, ce sont les parents qui paient ?
Mais laissons tomber ça.
Parlons scénarios. Le pb que vous avez sur le boudha, c'est pas un pb de public, c'est que vous n'avez pas pris l'album dans le bon sens, et que vous l'analysez au premier degré. Vous le décortiquez étape par étape sans prendre en compte l'ensemble.
Il n'y a pas d'éléments illogiques dans cet album.
Il est au contraire d'une cohérence, en terme de dramaturgie, complètement cohérente. C'est la quintessence de l'utilisation de l'excuse scientifique pour incorporer de la fantaisie dans un récit qui emmener à l'autre bout du monde.
Et c'est souligné tout au long de l'album. Rien que le nom de GAG donne le ton. Nier cette évidence, c'est se foutre des œillères pas possibles. Dans l'album, quasi à chaque utilisation du gag, l'aspect loufoque, incroyable, magique est souligné.
Champignac qui dit que Nicolas est un grand enfant pour justifier la visite de la foire, c'est au contraire logique quand on a vu comment Nicolas se comporte. Pour expliquer le GAG, il fait léviter Fantasio, pure réaction de gamin. Il est surpris en train de manger par Fantasio, il a sa serviette nouée autour du cou comme un gamin.
Donc oui, ce n'est pas "sécure" d'aller à la foire, mais c'est complètement raccord avec le personnage et surtout avec l'esprit de la série et de cet album.
Et surtout, la scène de la foire, elle a une importance considérable dans le récit. C'est elle qui lance la vraie aventure.
Ce début du voyage, c'est quand l'espion russe balance pour la première fois le nom de Longplaying.
"ce n'est pas un modèle unique".
Tout le début de l'album ne sert qu'à ça : envoyer nos héros à l'autre bout du monde sauver LongPlaying (et le monde etc...).
Et là on bascule ailleurs. On est à Champignac, sa foire, l'espion russe balance sa menace, Nicolas s'inquiète, et la case d'après on se retrouve dans les geôles d'Asie. Dépaysement complet.
La quinzaine de pages du début, elle sert à :
+ présenter l'invention, sa loufoquerie et sa dangerosité
+ présenter les forces en présence, l'ouest contre l'est
+ déclencher l'aventure.
Et pour déclencher cette aventure, il faut une confrontation qui marque. Et le faire au milieu de la foire, c'est plus gratifiant que d'imaginer une pauvre attaque d'espions russes sur la château. C'est pas 007.
On est dans le franchouillard, une course poursuite slapstick à la limite et après, totale opposition, on part à l'aventure à l'autre bout du monde.
Mes excuses pour les mouches.