Bon, j'ai lu ce 7 Yakuzas aujourd'hui.
Je n'ai pas du tout aimé. J'avais hâte qu"'il se termine, mais bon, comme la pagination a été augmentée, pas de bol, j'ai frôlé l'indigestion! Mais comme je ne me laisse pas intimider aussi facilement, j'en suis venu à bout.
Pour commencer, j'ai du mal avec cette obsession de Morvan sur le Japon. OK c'est un pays qu'il aime bien (même si personnellement je trouve la culture japonaise assez hermétique), mais pourrait-on nous épargner ce qu'il a déjà fait avec Spirou à Tokyo : un récit didactique : Dans Spirou, c'était un dépliant touristique, ici c'est un cours d'histoire. Notez que je n'ai rien contrer un petit cours d'histoire de temps en temps, mais là, couplé à de longs (LONGS!!!) flash backs entièrement en voix off, c'est juste extrêmement laborieux.
Et va-z-y, comme si la mayonnaise n'était pas assez lourde, de rajouter des termes locaux, qui sont expliqués à la fin du bouquin peut-être (soûlant, les aller-retours), mais assez ridiculement placés dans le discours!
(Exemple p.13 : "Hotei fit preuve de tout son ninkyô et se jeta entre moi et la balle"... et aussi p. 16 : Pour que je ne sois pas inquiété et puisse continuer à veiller sur le clan, il effectua une iighu migawari") Alors moi, quand j'ai lu ça, je me suis mis à penser que décidément, la culture c'est comme la confiture! Bon lui, il en a certainement BEAUCOUP de confiture, mais est-ce vraiment utile de nous l'étaler à la figure aussi grossièrement? Voilà le goût que m'a laissé cet album : Un pédantisme assez peu subtil sans la moindre dose d'autodérision.
Bon maintenant, il y a une histoire. D'abord ce qui me gène, c'est la violence gratuite. OK, Morvan connait l'histoire japonaise et celle des Yakuzas, et certainement que cette histoire est représentative de l'esprit de ces gens. Mais là en fin de compte, sur quoi l'histoire repose-t-elle? Une vengeance. La vengeance de la mort de quelqu'un? Même pas: la vengeance d'un attentat raté sur une place ou le héros a failli mourir. Il n'en faut pas plus à ce zozo-là pour retourner le pays, laisser tant de morts derrière lui qu'on peut le suivre à la trace, jusqu'à un dénouement où l'instigateur (trice) de tous ces évènement expose ses griefs, également disproportionnés par rapport aux moyens déployés.
En gros et pour faire court, je trouve que la violence exagérée du récit (le graphisme assez peu subtil n'arrange rien) n'est à aucun moment justifiée par le FOND de l'intrigue, qui finalement tient sur un post-it.
Voilà pourquoi je déplore que cet album soit le premier de la série que je n'apprécie vraiment pas.
Et voilà pourquoi cet album me conforte dans ma décision de ne plus suivre Morvan dans ses productions : Ses défauts (que je lui trouve) transparaissent décidément dans tous ses albums, et deviennent pour moi une vraie distraction qui m'empêche définitivement de rentrer dans les histoires. Il n'y a que "je suis morte" qui fasse exception, pour l'instant, et dont j'attende la fin.
Voilà, j'espère avoir fait assez preuve de ninkyô, et si ça n'est pas le cas, j'ose espérer que vous me ferez une iighu migawari!!
;)