Le Tapir a écrit:Lire du Ware un jour de pluie. Le décalage entre le gaufrier magnifique aux couleurs chaleureuses, au dessin parfaitement exécuté, et le propos psy glaçant.
Chris Ware, en fait c'est un karateka. Il te prend, te balance sur le mur direct. Au bout de deux pages t'es crucifié par le propos. Tu vois ta propre vie insupportable qui t'es racontée par un autre.
Le Tapir a écrit:Oh ça va. Si on a plus le droit d'être sincère de temps en temps...
Le Tapir a écrit:Pas vu, pas envie de prendre. Je me contente du art Book de 2019.
Le Tapir a écrit:H. S. pour répondre à Marapelisse (qui vient délibérément polluer le topic Rusty Brown) : Oui, ce truc là, c'est juste une opportunité commerciale de Noël pour appâter le beauf. La couverture à la manpower, on dirait une enseigne de bordel hollandais, le titre... Non, je sais pas. Pour le coup c'est un peu dispensable. Le art Book Juillard est bien plus recommandable dans le genre amha.
BDbilos a écrit:Merci abrahamT, et pour le retour sur la reliure (je suis dégoûté j'ai dû tomber sur un exemplaire avec un défaut de colle...et je ne vais pas le renvoyer à BDFugue...) et pour ta lecture.
J'en suis au début de ma quatrième lecture. A chaque fois un nouveau détail me pète à la figure, en fonction des choses que j'ai intégré peu à peu de la vie des personnages. C'est fascinant, et semble inépuisable.
Concernant Jordan/Jason[Révéler] Spoiler:Je pense que le traumatisme de la mort de sa mère quand il a 6 ans fait qu'ensuite, dès le début du primaire à 7 ans il décide de refuser qu'on le nomme Jason, comme si le petit garçon qui a connu sa mère était mort avec elle, comme si seule sa maman avait le droit de l'appeler ainsi. Ce trauma primitif va le poursuivre toute sa vie.
La scène de son onzième anniversaire est de ce point de vue absolument extraordinaire et terrible : "je veux... je veux..." Gloups !
Concernant la lecture de la partie Lint l'auteur précise quelque part sur la sur-couverture que chaque page représente une année de la vie de Jason. C'est assez linéaire en fait, mais comme il lui revient des trucs du passé en tête par bribes, en fonction de son présent, ça crée des hiatus de lectures perturbants, comme d'ailleurs ça perturbe le "héros" lorsque ces souvenirs surgissent.
Je mets "héros" entre guillemets au fait car[Révéler] Spoiler:pour moi ce personnage est un sale con égotique, j'emploie des mots durs désolé mais c'est comme ça que j'ai ressenti le bonhomme.
Ce qui est encore et toujours extraordinaire chez Ware c'est qu'il arrive grâce à sa narration, et une fine utilisation des couleurs et graphie des textes, à nous placer exactement dans la tête du type. Le passage à l'adolescence est absolument génial, avec des trucs violents qui apparaissent très brutalement, et qui vont se calmer peu peu. (sans parler de l'histoire avec son cadet).
Mais comment fait Ware pour arriver comme ça à se mettre dans la tête d'une personne qui je crois doit être à l'opposé de sa propre personnalité ? Du génie.
On retrouve cette problématique avec Mlle Cole, comment il arrive à se mettre vraiment dans la peau, et à nous y mettre concomitamment, de cette héroïne, femme, noire ? Taiseuse mais dont on comprend les moindres pensées grâce aux allers retours incessants passés présent. Résiliente[Révéler] Spoiler:ayant connu de très grandes épreuves, seule, mais ne se plaignant presque jamais, sauf de rares soliloques qu'il nous est donné de connaitre. Plus toutes les petites cruautés plus ou moins volontaires qu'elle subit chaque jour
la partie qui m'a gêné à la première lecture est celle qui se passe sur Mars, car elle arrive sans crier gare et je n'ai pas compris du tout où Ware voulait en venir, du coup au premier degré ça me semblait faiblard et un peu ennuyeux.
Bien évidement ensuite tout s'éclaire ![Révéler] Spoiler:Sur le pourquoi et le comment de cette nouvelle de SF pas terrible : écrite par W.K Brown avec son vécu et son caractère. La vie du jeune William et sa nouvelle s'éclairent d'une l'autre , mise en abyme , échos, obsessions, inconscient, refoulé...
Un mot encore sur la couverture : le décryptage après la lecture de l'œuvre est passionnante. Et Ware continue à apporter des éclairages divers, des infos supplémentaires, dans les moindres détails.
Peut-être que Ware est fou génial, peut-être qu'il m'a rendu fou, mais je vais avoir du mal à sortir de ce livre fou.
abrahamT a écrit:J' ai relu une deuxième fois la partie "lint" et j' ai vraiment du mal à tout cerner.[Révéler] Spoiler:Quand il cherche sur le net et tombe sur le récit "je t aimais", ce Gabriel Lint c' est son frère ?
Quand quelques pages plus loin il est en visio avec sa (son ex) Femme et qu' elle lui dit :
- Tu fais un procès a ton fils, tu le maltraite, tu lui brises les os et tu l' attaques en justice ... ??
La encore je n' arrive pas à capter ce qui s est vraiment passé ...
Finalement il devient le même salaud que son père et crève dans la solitude comme le sale égocentrique qu' il aura été toute sa vie.
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